Carrisi, Donato « La maison aux lumières » (2023) 393 pages (Série Pietro Gerber – tome 3)

Carrisi, Donato « La maison aux lumières » (2023) 393 pages (Série Pietro Gerber – tome 3)

L’auteur : Né le 25 mars 1973, à Martina Franca, romancier, journaliste, dramaturge, réalisateur et scénariste italien, auteur de romans policiers. Le Chuchoteur, son premier roman, a été traduit dans vingt pays, a reçu quatre prix littéraires en Italie. Lauréat du prix SNCF du Polar européen et du prix des lecteurs du Livre de Poche dans la catégorie polar, il connaît un immense succès en France aux éditions Calmann-Lévy.

Série Mila Vasquez : Le Chuchoteur Il suggeritore (2009)L’Ecorchée L’ipotesi del male (2013)L’égarée L’uomo del labirinto (2017) Le jeu du chuchoteur Il gioco del suggeritore (2018)
Série Marcus et Sandra : Le tribunal des âmes Il tribunale delle anime (2011) Malefico Il cacciatore del buio (2014) – Tenebra Roma Il maestro delle ombre (2016)
Série Pietro Gerber :  La maison des voix (2020) La casa delle voci (2019) La maison sans souvenirs (2022) La casa senza ricordi (2021) La Maison aux lumières (2023) La casa delle luci (2022)La casa dei silenzi (2024)
Autres romans : La Femme aux fleurs de papier (2015) La donna dei fiori di carta (2012)La Fille dans le brouillard (2016) La ragazza nella nebbia (2015)– Je suis l’abysse (2020) Io sono l’abisso (2020) – L’Éducation des papillons (2024) L’educazione delle farfalle (2023) 

Adaptés au cinéma : La fille des le brouillard – L’homme du labyrinthe – Je suis l’abysse 

Calmann-Levy – 04.10.2023 – 380 pages / Poche – 25.09.2024 -393 pages (La casa delle luci  – 2022 -traduit par Anaïs Bouteille-Bokobza)

Résumé :
Dans une vieille bâtisse isolée en Toscane, une fillette souffre de maux bien étranges… Lors de phases de transe, Eva semble habitée par le mal et obéit aux ordres d’un ami imaginaire inquiétant. C’est en tout cas ce que rapporte sa jeune fille au pair à Pietro Gerber, illustre hypnotiseur pour enfants. Ce dernier, traumatisé par sa précédente affaire, hésite à prendre en charge cette patiente. Mais au cours de leurs séances, elle dissémine des indices sur une histoire qui ronge Gerber depuis des décennies : la disparition brutale de son ami, survenue dans son enfance. 

Comment peut-elle être au courant de détails que même Gerber a enfouis en lui ? En sondant les affres de la mémoire d’Eva, Pietro Gerber va être victime d’un jeu de piste dangereux, qui l’obligera à se confronter à ses pires démons.

Mon avis:

Et c’est reparti pour un troisième tour avec « l’endormeur d’enfants »… Thriller psychologique qui se déroule en Toscane.  J’aime bien cet auteur même si ce n’est pas ma série préférée de lui.
Dans l’univers du psychiatre pour enfants il y a deux éléments : les enfants et le jeu. Et le jeu va être au centre du roman. Et les règles du jeu vont déterminer une partie de la vie de Pietro Gerber et de ses amis. Les règles d’un jeu d’enfance qu’ils ont toujours eu peur de ne pas respecter; un jeu auxquels ils jouaient il y a 25 ans, en été 1997, en Toscane, dans l’Argenterie plus précisément,  et dont la partie n’est toujours pas finie… il manque le mot fin…
On retrouve le Dr Gerber – psychiatre pour enfants spécialisé dans l’hypnose – mais dans ses souvenirs  : il a onze ans, il vient de « mourir » pendant 30 seconde suite à une chute dans la maison où il passe ses vacances d’été avec son père, Monsieur B, psychologue pour enfants.  Des vacances d’été totalement fichues car il est plâtré et ne peut pas jouer avec les copains. Bien qu’il ait été réanimé, il n’a aucun souvenir de son rapide passage dans l’au-delà.
Ce non-souvenir le poursuit toujours. Ce jour là, un des enfants avec lesquels il jouait a disparu. C’était le plus petit: il avait 5 ans.
 Déjà que Gerber n’est pas au mieux de sa forme et qu’il vit un moment difficile tant d’un point de vue privé que professionnel, sa rencontre avec une nouvelle petite patiente ne va pas l’arranger… Eva, une jeune schizophrène de 10 ans, va faire remonter les souvenirs de cet été de 1997. L’enfant ne peut pas quitter la maison ou elle vit, dans les environs de San Giminiano et c’est donc lui qui va se déplacer dans une grande maison isolée pour lui faire des séances d’hypnose. Abandonnée par sa mère aux bons soins d’une cuisinière et d’une jeune fille au pair, étudiante, une jeune finlandaise, Maja Salo.
Eva serait-elle schizophrène? Ce qui semble évident c’est qu’elle souffre de troubles dissociatifs de la personnalité et que de événements étranges se produisent dans son entourage. Ce que l’on sait c’est qu’elle a un ami imaginaire qui pourrait bien lui faire du mal…
« L’endormeur d’enfants » va donc entrer en scène, mais va se retrouver face à son propre passé… Comment est-ce possible ? Suspense…   

Extraits: 

L’effacement de la mémoire sous hypnose était une pratique interdite chez les psychologues : certains la considéraient comme éthiquement incorrecte, dans la mesure où elle interférait avec la volonté du patient.

Les amis imaginaires des enfants émergent d’un puits de solitude. Ils asphyxient tout, avec leur présence nauséabonde. Ce sont des despotes, ils sont possessifs et exigent l’exclusivité, voire même refusent de s’en aller.

« Le jour où tu décides de te mettre au régime, il y a toujours quelqu’un pour t’offrir une boîte de chocolats, disait toujours Monsieur B. La vie est pleine de pirouettes du destin, mais nous ne nous en apercevons que quand nous sommes contraints d’y prêter attention. »

Les schizophrènes sont souvent cleptomanes. Leur fausse personnalité tend à faire disparaître et réapparaître les objets pour prouver au monde qu’ils sont réels.

Il s’agissait d’émotions anciennes qui, tels des sédiments, s’étaient accrochées à ses souvenirs et aux images imprimées dans sa mémoire.

Les enfants pensent que les adultes sont meilleurs qu’eux et qu’en grandissant on devient plus sage, ou plus respectueux. Mais personne ne change, avec les années : on apprend seulement à mieux cacher nos défauts.

Nous croyons en ce que nous avons besoin de croire

La mémoire se consolide vers trois ans : tout ce qui a lieu avant est emmagasiné en tant qu’expérience, ou simple apprentissage, mais pas comme souvenir.

— Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda-t-il simplement.
Parce qu’il ne faut jamais demander aux enfants à quoi ils jouent. Selon Monsieur B., jeu et réalité sont la même chose et il ne faut pas leur révéler la différence. 

À la différence des personnes, les demeures ont des cycles. Elles meurent et renaissent. 

— Les schizophrènes réussissent à mentir sous hypnose. Parce que leurs mensonges sont enracinés en eux. 

Notre esprit voit mieux que nos yeux

One Reply to “Carrisi, Donato « La maison aux lumières » (2023) 393 pages (Série Pietro Gerber – tome 3)”

  1. Tout comme toi, j’avoue que la série de Donato Carrisi mettant en scène Pietro Gerber n’est pas ma préférée. Les récits d’hypnose me mettent assez mal à l’aise, car on ne sait jamais si le point de vue du principal protagoniste reflète la réalité ou simplement sa perception. Bien que cela génère des rebondissements et des surprises, je trouve le procédé un peu trop facile. Malgré mes réticences initiales, j’ai fini par apprécier l’intrigue où l’endormeur d’enfants se retrouve une fois de plus manipulé.

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