Gustawsson, Johana « Sång » (2019) 264 pages

Autrice: Française, d’origine catalane, née le 7 juillet 1978 à Marseille, romancière franco-suédoise autrice de thrillers et de romans policiers historiques.,
Elle vit à Londres avec son mari suédois et leurs trois fils.
Romans:
Série Emily Roy et Alexis Castells : Block 46 (2015) – Mör (2017) – Sång (2019)
Autres:
On se retrouvera (2013) – Te tenir la main pendant que tout brûle (2021) – L’Île de Yule (2023) – Les Morsures du silence (2025)
Bragelonne – 16.10.2019 – 288 pages / Hauteville Suspense Editions – 14.10.2020 – 264 pages
Une enquête d’Emily Roy et Alexis Castells – (tome 3)
Résumé:
[Sång] : nom fém. En suédois, signifie » chanson « .
En Suède, une famille est massacrée dans sa luxueuse demeure. Ce fait divers macabre rappelle sur ses terres Aliénor Lindbergh, une jeune autiste Asperger récemment entrée comme analyste à Scotland Yard : ce sont ses parents qui ont été assassinés. La profileuse Emily Roy la retrouve à Falkenberg, où l’équipe du commissaire Bergstrom mène l’enquête aux côtés d’Alexis Castells, une écrivaine spécialisée dans les crimes en série.
Ensemble, ils remontent la piste sanglante du tueur jusqu’à la guerre civile espagnole, à la fin des années 1930, et les terribles orphelinats de la peur.
Mon avis:
Si le titre « Sång » signifie chanson, il convient parfaitement au mot « Sang » en français !
Une fois n’est pas coutume, je découvre une série par le tome 3… Grosse erreur ! Je pense que j’aurais nettement moins ramé au début de ma lecture si j’avais lu les deux premiers ! Je me suis mélangé les pinceaux avec tous les personnages ! En plus on saute tout le temps entre les passages sur les orphelinats et prisons de femmes sous Franco – il y a aussi beaucoup de personnages – et les passages sur l’enquête qui se déroule en Suède. Et de ce fait je me suis beaucoup perdue pendant plus de la moitié du livre car il faut arriver à ce moment pour que les liens entre les deux époques commencent à se deviner.
A partir de là, j’ai croché davantage mais c’est bien parce que plusieurs personnes m’avaient dit que c’était bien que je me suis accrochée!
J’ai donc fait connaissance avec la profileuse Emily Roy, et Aliénor Lindbergh la jeune autiste Asperger, qui travaille pour Scotland Yard et les autres…
Le roman se déroule sous 2 temporalités : celle de la guerre civile espagnole et l’année 2016.
Tout commence par un triple meurtre : trois personnes de la même famille, les parents et la soeur d’Aliénor, la jeune autiste.
Ce que je dois dire c’est que si la fin rattrape en partie le début, je ressors très mitigée de ma lecture.
– La partie Espagne franquiste est à la limite du supportable : viols de femmes dans les prisons pour femmes et d’enfants dans des orphelinats, torture et violence en veux-tu en voilà… c’est sordide.
– la partie sur la P.M.A. est intéressante :désir de maternité et chemin de croix pour y arriver et les pratiques outrageuses de certaines cliniques…
– je ne me suis pas attachée aux personnages ( en plus de les mélanger) : je pense que c’est dû au fait que je n’ai pas lu les deux premiers tomes. La seule chose qui m’a émue a été les relations entre les fillettes maltraitées dans les orphelinats, en surtout la relation de sororité dans le groupe des 5 petites violées et battues.
Extraits: secrets
Pour me faire redescendre d’une octave et de mes grands chevaux. Je suis du genre à me retrouver au galop sans m’en rendre compte. Et à ne plus pouvoir m’arrêter.
Je ferme les yeux et exhale un soupir qui s’enraie, puis cale comme un moteur arrivé en bout de course.
Si elle avait été un arbre, il aurait été ses racines et ses branches.
De toute façon, j’ai toujours rechigné à ponctuer la fin de mes phrases. Je préfère les points-virgules et les points d’exclamation : « L’extase et l’enthousiasme, au pire une pause, mais pas d’arrêt », me taquinait mon rédacteur en chef, à l’époque.
Mais elles étaient tressées l’une à l’autre au-delà de l’absence. Les liens du sang versé, comme disait son amie.
Elle lui avait expliqué que, entre elles, elles devaient utiliser le langage du cœur, celui où les mots se déclament avec les yeux.
La profileuse tenait plus du félin que de l’humain. Elle chassait ; elle observait sa proie jusqu’au moment où, isolée ou fragilisée, elle pourrait l’immobiliser. Puis elle sortait de l’ombre pour l’achever.
Le soleil du Sud ne caressait pas, il étreignait ; il dardait ses rayons avec fierté, peignait le ciel d’azur et forçait le sourire. Il cultivait l’excès. Si sa lumière devenait parole, il aurait le verbe haut, converserait fort et scanderait ses phrases avec les mains