García-Márquez, Gabriel « L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique » (1961-1972) 164 pages

García-Márquez, Gabriel « L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique » (1961-1972) 164 pages

Auteur:
né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, est un écrivain colombien.
Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et militant politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement surnommé « Gabo » en Amérique du Sud, en Amerique centrale et au Mexique, il est l’un des auteurs les plus significatifs et populaires du xxe siècle[6]. Son œuvre se démarque par un imaginaire fertile et constitue une chronique à la fois réaliste, épique et allégorique de l’Amérique latine dans laquelle se recoupent son histoire familiale, ses obsessions et ses souvenirs d’enfance.

Romans: Des feuilles dans la bourrasque -Pas de lettre pour le colonel – La mala hora – Cent ans de solitude – L’Automne du patriarche – Chronique d’une mort annoncée – L’Amour aux temps du choléra – Le Général dans son labyrinthe – De l’amour et autres démons – Mémoire de mes putains tristes – Nous nous verrons en août
Nouvelles et contes : Les Funérailles de la Grande Mémé – L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique – Des yeux de chien bleu – Douze contes vagabonds

Grasset – (1993 – 1977) 164 pages – Nouvelles traduites de l’espagnol par Claude Couffon

Résumé:
La côte caraïbe, humide et putrescente, est le lieu clos des sept nouvelles de ce recueil du grand romancier colombien Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. Réservoir de fantasmes et de craintes, espace de mémoires et de fables, un bourg misérable coincé entre la mer, marécageuse, dévoreuse de dunes, grouillante de crabes omniprésents, et l’infranchissable Cordillère, voit s’agiter d’ineffables pantins et de mythiques créatures : le miracle s’inscrit au bas de chaque page et l’humour sauve ce monde abandonné des dieux où l’impitoyable grand-mère prostitue la jeune Erendira pour satisfaire son intense appétit de lucre. 

Même la mort ne saurait endiguer le flot des légendes : la parole parcourt, souveraine, fascinante, l’éternité du récit. 

La candide Erendira, pour payer à son aïeule une dette astronomique, parcourt en se prostituant les villes et les campagnes, suivie d’une foule bigarrée de marchands, de charlatans et de contrebandiers, avant de découvrir le pur amour dans les bras d’un Ulysse adolescent.

Sept nouvelles écrites entre 1961 et 1972. 

Liste des nouvelles du recueil:
– L’incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique  (1972)
– Un Monsieur très vieux avec des ailes immenses  (1968)
– La mer du temps perdu (1961)
– Le noyé le plus beau du monde (1968)
– Mort constante au-delà de l’amour (1970)
– Le dernier voyage du vaisseau fantôme (1968)
– Blacaman, le bon marchand de miracles (1968)

Mon avis: Je ne suis pas très friande de nouvelles et cela se confirme une fois encore même si le fait qu’il y ait un suivi dans l’histoire permet de suivre la jeune Erendira dans plusieurs d’entre elles et me permet donc de m’attacher au personnage. 
Mais là c’est García-Márquez et c’est autre chose ! L’atmosphère est très particulière et même l’horrible grand-mère a son charme ! Entre conte et légende, surnaturel et vérité, vraisemblable et invraisemblable… j’ai été prise par la magie, le surnaturel, l’inventivité, les odeurs, la poésie qui allie horreur et merveilleux, amour et détestation…
Il y a le vieil ange aux anges abimées qui se retrouve dans un poulailler, le magnifique noyé trop grand pour être enterré, le vaisseau fantôme, la plus belle fille du monde, et bien sur la pauvre jeune fille qui se fait prostituer par sa grand-mère pour la rembourser d’avoir mis le feu à sa maison, le parfum des roses  venu de la mer annonciateur de mort, le marchand de miracles…
Je ne regrette pas d’avoir fait un peu plus connaissance avec l’auteur, même si cela restera nettement moins dans ma mémoire que « cent ans de solitude ».  

Extraits: 

Tandis que l’aïeule naviguait à travers les marécages du passé, Erendira se mit à balayer la maison, qui était sombre et bigarrée, avec des meubles frénétiques et des statues de césars imaginaires, des lustres pleureurs et des anges d’albâtre, un piano verni et doré, et de nombreuses pendules aux formes et aux heures imprévisibles.

Beaucoup ne sentirent aucune odeur. Mais d’autres, les vieux en particulier, descendirent en jouir sur la plage ! C’était un parfum compact qui ne laissait s’infiltrer aucune senteur du passé. 

Aussi lui fit-on les plus somptueuses funérailles qu’on pût imaginer pour un noyé sans origine. Quelques femmes, qui étaient allées chercher des fleurs dans les villages voisins, revinrent avec d’autres compagnes qui ne croyaient pas ce qu’on leur racontait, et celles-ci, quand elles virent le mort, allèrent chercher d’autres fleurs et ramenèrent d’autres compagnes, jusqu’au moment où il y eut tant de fleurs et tant de gens qu’on pouvait à peine avancer. Au dernier moment, on souffrit tellement de le rendre orphelin à la mer qu’on lui désigna un père et une mère choisis parmi les meilleurs, et d’autres se proclamèrent frères, oncles, tantes et cousins, si bien que par son intermédiaire tous les habitants du village finirent par être parents.

Sans rime ni raison, comme il est seul possible de chanter dans les rêves, elle fredonna les lignes de son amertume.

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