Recchia, Roberta « La vie qui reste » (RLE2024) 397 pages

Recchia, Roberta « La vie qui reste » (RLE2024) 397 pages

Autrice: Italienne, née à Fundi en 1972. Roberta Rossella Recchia est une romancière diplômée en langues et littératures européennes et américaines et en relations interculturelles et coopération internationale.
Son profil professionnel comprend plusieurs publications dont “L’Umanità di Marsi” (EDIzioni EAI), “Sui binari dell’anima” (Edizioni Progetto Cultura), des histoires dans des anthologies, des articles littéraires, artistiques et thérapeutiques pour des magazines et des journaux.

Professeur d’enseignement de la musique et du piano, MusicArTerapeuta, écrivain, collabore avec des institutions, des centres et des associations, avec des projets, des expositions, des présentations de conférences, des critiques et des catalogues artistiques, des événements musicaux, avec une importance particulière et une forte sensibilité aux questions sociales. (Source Babelio)

Istya & Cie – 22.08.2024 – 397 pages. (« Tutta la Vita che resta » Traduit par Elsa Damien)

Résumé:
Le roman phénomène de la rentrée Le roman de la résilience. L’histoire d’une blessure secrète et incurable. Comment, avec le temps, un couple parvient à retrouver le lien qui l’unit. Il y a des livres qui vous pénètrent, qui vous prennent par la main. C’est le cas de ce premier roman magnétique de Roberta Recchia,  » une prouesse d’écriture, qui commence en romance, s’enchaîne en polar et s’ouvre au final sur une merveilleuse morale contemporaine  » (Corriere della Sera). 

Rome, années 50. Marisa et Stelvio Ansaldo tombent éperdument amoureux dans l’atelier d’Etorre, le père de Marisa. Ils forment un couple iconique, tout droit sorti d’un film de Visconti. Quelques années plus tard, Betta, 16 ans, leur fille adorée, belle et libre, est retrouvée morte sur une plage près de Rome. Le couple se délite, l’affection mutuelle et la complicité disparaissent, seul reste le chagrin. 

Mais personne ne sait que Miriam, la cousine de Betta était présente le soir du drame. Le secret de cette nuit lui devient insurmontable jusqu’à ce que, au bord du gouffre, elle rencontre Leo. Il va l’aider à remonter le fil, à retrouver les coupables de cette épouvantable agression. Alors seulement la résilience se fait.

Mon avis:  ❤️❤️❤️❤️❤️

Enorme coup de coeur pour ce livre que je recommande vivement.

Me revoici en Italie… Cela commence dans les années 50, avec une rencontre, puis un drame  pendant l’été 80.. Le couple que forment Marisa et Stelvio Ansaldo pourra-t-il survivre à la mort de leur fille?

Ce qui débute par une romance va se transformer en parcours de vie difficile suite à un drame familial. Mais pas que… Qui dit mort dit enquête, suspense … 

Pour tous les personnages il y a un avant et un après ; des personnages qui se révèlent au cours des chapitres et qui réagissent chacun à leur façon face au drame.

Certains pour qui l’amour est au-dessus de tout comme Stelvio et Leo. D’autres qui se cachent, se terrent, sont figés dans le passé, ceux qui ont peur d’oublier, d’autres qui ont peur, sont emplis de colère, qui ont honte de continuer à vivre, qui culpabilisent d’être encore en vie, sont dans le déni, en proie à des conflits intérieurs et au mal de vivre.
Il y a l’avant et l’après Betta et l’avant et l’ après Miriam; des parcours de vie qui se répètent, il y a les inégalités sociales, il y a énormément  de souffrance, d’incompréhension, de manque de communication, d’empathie, de délicatesse.
Si j’ai eu un tout petit peu de peine au démarrage cela n’a pas duré longtemps et je l’ai lu d’une traite, avec énormément de plaisir. Un livre émouvant, qui prend aux tripes, avec des personnages fantastiques. Je relève – une fois n’est pas coutume – que les personnages masculins de Stelvio et Leo sont magnifiques. 

Extraits: 

Dans sa mémoire, ses années d’enfance et de prime jeunesse étaient rassemblées un peu en vrac, comme dans un gros album de souvenirs en noir et blanc. Les scènes devenaient de moins en moins nettes, au fur et à mesure que le temps brouillait les contours et effritait lentement les détails.

Quelques jours plus tôt encore, l’amitié trahie lui aurait déchiré le cœur ; désormais, elle sentait simplement que la désillusion l’avait vidée de toute force, y compris celle qui permet d’éprouver de la colère. 

La mort de Betta avait ouvert un gouffre dans son univers, c’était comme contempler, impuissant, un nid de moineaux ravagé par des prédateurs.

Ainsi, après la nuit qui avait pris leur fille, le silence de la vie quotidienne se mit à absorber lentement tout le reste.

La vie qui appelait. Et lorsqu’involontairement, elle répondait, un instant plus tard, elle sombrait dans une culpabilité déchirante. Car elle avait choisi de survivre à son enfant, qui était devenue poussière. Alors, pour échapper à l’oubli, elle restait enfermée dans sa solitude. 

Elle avait continué à s’accrocher à ce spectre de vie et maintenant, elle ne comprenait plus pourquoi. Ou peut-être si. Elle restait en vie parce que même la mort la terrifiait. Elle aurait voulu disparaître, pas mourir. 

Lui qui, en apparence, ne supportait pas les questions compliquées parce qu’elles le faisaient se sentir inadéquat, se mit à l’écoute des silences de Miriam pour s’orienter, jour après jour, dans la bonne direction.

Il savait quand il fallait respirer profondément et quand il fallait s’arrêter. Donner du temps au temps. Car il croyait que le temps répare les choses.

Il alla s’asseoir à la table, il avait l’impression de s’effondrer. Il s’appuya sur ses coudes et se prit le visage entre les mains. Il venait d’abattre un mur et de découvrir que, de l’autre côté, il y avait un gouffre.

les garçons étaient comme ça : le cerveau, avant de migrer vers la tête, stationnait longtemps dans les testicules. « Et quand il atteint la tête, il est presque toujours trop tard

les gens qu’on aime, il ne faut pas les laisser seuls.

One Reply to “Recchia, Roberta « La vie qui reste » (RLE2024) 397 pages”

  1. Sur une plage non loin de Rome, une jeune fille est violée et assassinée. Cette tragédie va évidemment bouleverser la vie de nombreuses personnes.

    Tout comme toi, j’ai eu un peu de mal avec la première moitié du livre : la peine de la famille, le déchirement des parents, le deuil, l’impossibilité de se reconstruire, tout cela est tellement triste que cela frôle le pathos. Puis arrive le personnage lumineux de Leo et l’atmosphère se transforme, les choses se mettent à bouger, le récit devient captivant et les protagonistes attachants.

    Au final, j’ai vraiment apprécié ce roman dans lequel il y a beaucoup de douleur mais aussi beaucoup d’amour et d’espoir.

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