Baudin, Cécile «  La constance de la louve » (2024) 429 pages

Baudin, Cécile «  La constance de la louve » (2024) 429 pages

Autrice: Autrice  française née à Lyon le 20 octobre 1972, habite aujourd’hui en Seine-et-Marne.
Après des études scientifiques, a travaillé pendant vingt-cinq ans dans différents métiers de main d’œuvre, comme DRH puis à son compte : transport, BTP, ingénierie, déchets, métallurgie… 

Romans : Marques de fabrique  (2023) – La constance de la louve (2024) – Dur comme fer (2025) – Deuil de sel (août 2025 France Loisirs – 2026 Presses de la Cité)

Presses de la Cité – 14.03.2024 – 544 pages / 10/18 – 23.03.2025 – 429 pages 

Résumé:

Y aurait-il pire prédateur que la bête du Gévaudan sur les terres de Lozère ?
Lozère, hiver 1835. Un étudiant en médecine est découvert mort devant l’asile d’aliénés qui l’accueillait en formation. Il se serait perdu dans la tempête de neige qui faisait rage la nuit précédente. Mais le juge de paix de Saint-Alban, par ailleurs lieutenant de louveterie, s’interroge sur cet étrange décès. Aidé par une infirmière de l’asile, il met au jour une série d’incohérences et d’indices troublants. 

La piste encore fraîche le mène jusqu’au canton voisin où il déterre d’autres mystères, plus anciens, plus obscurs, qui impliqueraient des notables. En ce début de XIXe siècle, dans des campagnes où les progrès scientifiques et technologiques se font attendre, l’ombre de la bête du Gévaudan plane toujours sur les monts de la Margeride.

Mon avis : ❤️❤️❤️❤️❤️
Comme l’autrice le dit sur son site, ce roman est le deuxième d’un « triptyque de polars historiques dédiés au XIXème siècle, et à la transformation d’une société rurale et artisanale en un écosystème mondialisé et industriel. »
J’avais eu le coup de coeur pour le premier tome Marques de fabrique. A nouveau un coup de coeur pour celui-ci. L’autrice nous plonge dans la campagne du XIXème siècle. Tout commence dans la petite ville de Saint-Alban, en Lozère. Le corps d’un jeune homme, Anatole, est retrouvé non loin d’un ancien château médiéval devenu asile d’aliénés.

Le lieutenant de la louveterie et juge de paix Victor Chastel ( que d’aucuns associent à la descendance du tueur de la Bête du Gévaudan) va s’intéresser à cette mort étrange et mener l’enquête. On va aller de surprises en surprises, découvrir de nouvelles morts… Seraient-elles liées ? En même temps, nous allons découvrir la région, les habitudes de l’époque, la guerre et ses répercussions, les orphelinats, les avantages de la charge de notaire (pas joli-joli) , des métiers  (une entreprise de  filature de laine)
Une enquête passionnante , des personnages attachants, une étude de la société, de la condition de la femme, l’influence des notables. On y croise aussi l’amour, la passion…
Et je ne voudrais pas divulgâcher en vous en disant plus…
Hobbes disait « L’homme est un loup pour l’homme »; Chastel et Constance nous démontrent que l’animal est nettement moins dangereux que le genre humain…
Je ne vais pas tarder à lire le dernier tome de cette trilogie.
En attendant je vais lire la nouvelle de Balzac « L’auberge rouge » que l’autrice évoque dans le roman…(elle parle de l’Auberge rouge – pas de la nouvelle) 

Extraits:

Je sais que la folie n’est qu’un prisme à travers lequel les malades voient la réalité, comme… déformée par rapport à nous. Mais ils n’inventent rien de façon volontaire ou malicieuse, et ils mentent encore moins.

Comment le chasseur émérite aurait-il pu avouer à ses hommes que chaque loup tué résonnait en lui comme un crime fratricide ?

Chastel était comme ces animaux sauvages qui tolèrent de se savoir observés, mais qui disparaissent dès que l’on tend une main vers eux.

il aimait profondément les loups et se sentait une attirance naturelle envers eux qu’il était loin d’éprouver envers sa propre espèce.

Une fois tirés des « tours d’abandon », ces enfants, dont le tort était d’avoir déjà de trop nombreux frères et sœurs ou d’être nés de façon illégitime, étaient répertoriés au moyen d’un collier fixé autour du cou. Un numéro de registre les renvoyait ainsi au grand cahier des admissions, où l’on pouvait retrouver et suivre leur identité, et couper court à toute tentative de substitution ou de vol.

À l’automne 1811, la préposée de l’hospice de Langogne, une femme aussi simple que joviale, était d’humeur à doter les nouveau-nés des qualités qu’elle espérait les voir développer dans leur vie. Ainsi, à cette période, on admit des Prudent, des Angélique, des Modeste, et, le 7 novembre 1811, une petite Constance.

Quel est son nom ?
— Auro.
— Le vent… Ça lui va bien. Libre, changeant, doux et fort conjointement. Assassin, parfois !

Le ciel est d’un bleu plus pâle qu’il ne l’était cet été. On dirait qu’il est fatigué d’être heureux. Il va bientôt prendre la couleur de la peau du lait, et se laisser déborder par les nuages informes.

Nous, notre profession, c’est notre rang. Notre production, c’est notre noblesse. Nous en vendons, nous en achetons, mais jamais nous ne la donnons. Pas plus que tes parents ne donneraient le fruit de leur besogne. Car c’est là leur richesse.

C’est parce qu’il les a percés à jour que le loup symbolise le mal pour les hommes. L’être humain est en réalité bien plus cruel que ces animaux sauvages…

La peur est comme le loup : elle ne se commande pas. Elle attaque dès que l’on a quelque chose à perdre, à la moindre faiblesse révélée.

Information:
Je vous invite à aller faire un tour sur le site de l’autrice  : https://www.cecilebaudin.fr/ 

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