May, Peter « Loch noir » (2024 traduit en 2025) 368 pages (Tétralogie écossaise tome 4)

Auteur : Né le 20 décembre 1951 à Glasgow, Peter May a été journaliste, puis brillant et prolifique scénariste de la télévision écossaise. Il vit depuis une dizaine d’années dans le Lot où il se consacre à l’écriture.
Sa tétralogie écossaise – L’Île des chasseurs d’oiseaux, L’Homme de Lewis , Le Braconnier du lac perdu, Loch noir –, publiée en français par les Éditions du Rouergue, a conquis le monde entier.
Saluée par de nombreux prix littéraires, toute son œuvre est disponible aux Éditions du Rouergue.
Pour mes commentaires de ses livres : voir dans la liste des auteurs (M-Q)
Séries : La Tétralogie écossaise – Série chinoise – Série Assassins sans visage –
Autres: Scène de crime virtuelle – L’Île du serment – Les Fugueurs de Glasgow (pas lu)-
– Les Disparus du phare – Je te protégerai La Petite Fille qui en savait trop – Rendez-vous à Gibraltar (pas lu) – Quarantaine -Un chemin sans pardon (pas lu)— Tempête sur Kinlochleven –
Rouergue noir – 07.05.2025 – 368 pages – (The black loch -12.09.2024 traduit par Ariane Bataille)
Voir article sur les 3 premiers tomes : tétralogie écossaise – L’Île des chasseurs d’oiseaux, L’Homme de Lewis , Le Braconnier du lac perdu
Résumé:
Le corps de Caitlin Black est retrouvé à l’embouchure d’An Loch Dubh, le loch noir, sur la côte ouest de l’île de Lewis. La jeune femme, habituée des sujets sur l’environnement et nageuse émérite, a été violée et battue avant d’être assassinée. Lorsque Fionnlagh, le fils qu’il a eu de Marsaili, est accusé du crime, Fin Macleod plaque son boulot à la police de Glasgow et s’envole aussitôt vers sa terre d’enfance. Il l’a quittée dix ans plus tôt pour vivre librement son amour pour Marsaili.
Comment disculper son fils alors que les preuves l’accablent?
Comment renouer avec les Hébrides alors que les baleines s’échouent sur les plages?
Comment faire face aux ombres qui remontent du passé?
Dans ce jeu de faux-semblants, Fin Macleod va devoir traverser les mensonges et les secrets des hommes, les cruautés de l’océan qui ne pardonne ni aux imprudents ni aux téméraires.
Et s’il le faut, affronter la mort.
Avec ce roman poignant, Peter May redonne vie au héros emblématique qui a bouleversé des millions de lecteurs à travers le monde et nous prend à nouveau au cœur dans l’abîme du loch noir.
Mon avis: ♥️ ♥️ ♥️ ♥️ ♥️
Coup de coeur! Mais Peter May et ses romans écossais, c’est toujours le coup de coeur!
Je ne vais pas vous en dire beaucoup plus..
J’ai retrouvé avec énormément de plaisir Fin Macleod, bien des années après et j’ai eu l’impression de renouer avec une vieille connaissance sans avoir un effort à faire. Il était de nouveau là, dans cette ambiance si propre aux îles Hébrides, que ce soit l’été ou l’hiver…
Une plongée dans le passé, un retour en arrière, pendant l’enfance et l’adolescence de Fin. Fin qui va retourner sur l’île au moment où son fils est accusé de meurtre.
En tant que civil ( il a quitté la police proprement dite et occupe un emploi civil dans une unité de criminalistique informatique) il n’a pas le droit de mener son enquête ( pour la police locale la culpabilité de son fils ne fait aucun doute) mais bien que tout accuse le jeune homme, Fin va faire sienne la devise de son grand-père « Si tu fais naître quelqu’un dans ce monde, Fin, tu dois être là pour lui. Coûte que coûte. ».
Dans l’atmosphère si particulière de l’île de Lewis et entouré des fantômes du passé, Fin va mener l’enquête et affronter bien des dangers. Vous avez aimé les trois tomes précédents ? Alors plongez dans les eaux noires de la baie…
Comme nous sommes dans des eaux poissonnières, nous allons aussi affronter les tempêtes et les dangers de ces eaux tumultueuses et assister entre autres à une scène difficile : l’échouage de baleines… et en apprendre beaucoup sur les saumons. Pas sûre d’avoir envie d’en manger ce soir…
Extraits:
Chaque village avait érigé sa propre église, toutes ayant des dénominations différentes pour une même religion, preuve criante de l’incapacité éternelle des hommes à se mettre d’accord. L’Église d’Écosse. L’Église libre d’Écosse. L’Église libre d’Écosse continue. L’Église libre presbytérienne d’Écosse. Gunn avait depuis longtemps cessé de les compter. Avec tout ce qu’il était amené à voir dans son métier de policier, il trouvait très difficile d’avoir foi en quoi que ce soit.
Tout ce qui leur avait été familier paraissait désormais étranger, comme s’ils n’étaient revenus que pour troubler les jours heureux et gâcher les bons souvenirs.
Désormais, le lieu n’était plus qu’un reflet désolé de son propre état d’esprit, il ne voulait plus y penser.
Brusquement, comme si un volet venait de tomber devant une fenêtre invisible ouverte sur le passé, il est revenu au temps présent et m’a regardé de ses yeux bleu pâle larmoyants.
Des larmes, telles des perles de verre, se sont accumulées au bord de ses paupières
Étrangement, il ne ressentait plus rien, comme si la tristesse avait une date de péremption depuis longtemps dépassée.
Il se rappela alors les paroles de son grand-père prononcées des années auparavant. Si tu fais naître quelqu’un dans ce monde, Fin, tu dois être là pour lui. Coûte que coûte.
C’était comme si toute l’histoire de sa vie se résumait à ses années vécues sur l’île, et que de toutes celles passées en dehors ne lui restaient que des fantômes de souvenirs, chimériques et inconsistants.
À force de travailler dans le vent et l’humidité, le froid pénètre l’âme
Je n’avais pas la force de me mettre en colère. Je n’avais aucune envie de crier ou de hurler. Me battre aurait eu l’air de vouloir dire qu’il y avait quelque chose à défendre. Si on a envie de se battre pour un truc, il faut qu’il en vaille la peine.
Des larmes de pluie ruisselaient sur les vitres des grandes baies, pleurant un été paraissant déjà bien loin.
Plus on se rapproche soi-même de la mort, plus la vie devient précieuse. Toute forme de vie.