Ledig, Agnès « De tes nouvelles » (2017)

Ledig, Agnès « De tes nouvelles » (2017)

Auteur : romancière française née en 1973. Mère de trois enfants, elle a commencé l’écriture après le décès de l’un de ses trois fils, atteint d’une leucémie. Pour répondre aux questions que posaient tous ceux qui se préoccupaient de Nathanaël, elle tenait un bulletin hebdomadaire. Un professeur de médecine qui suivait l’enfant lui a révélé son don de transmission et l’a encouragée à écrire. « Marie d’en haut« , a remporté le « coup de cœur des lectrices » de « Femme actuelle ». « Juste avant le bonheur » (Albin Michel, 2013) a remporté le prix Maison de la Presse. « Pars avec lui » paraît en 2014, « On regrettera plus tard« , paraît en 2016, et « De tes nouvelles » (la suite) en 2017 aux éditions Albin Michel.  «Dans le murmure des feuilles qui dansent» (2018) toujours aux éditions Albin Michel.

Albin Michel – Mars 2017 – 352 pages

Résumé : Anna-Nina, pétillante et légère, est une petite fille en forme de trait d’union. Entre Eric, son père, et Valentine, qui les a accueillis quelques mois plus tôt un soir d’orage et de détresse.
Maintenant qu’Eric et Anna-Nina sont revenus chez Valentine, une famille se construit jour après jour, au rythme des saisons. Un grain de sable pourrait cependant enrayer les rouages de cet avenir harmonieux et longtemps désiré.
Depuis Juste avant le bonheur, son premier succès, Agnès Ledig sait trouver les mots justes pour exprimer les émotions qui bouleversent secrètement nos vies. Son nouveau roman vibre d’énergie et de sensibilité, à l’image de ses personnages, héros du quotidien qui ne demandent qu’à être heureux.

Mon avis : J’ai retrouvé avec un infini bonheur la petite troupe qui gravite autour de Valentine ; et j’espère qu’il va y avoir une suite… Fraicheur, amitié, amour, tendresse, les problèmes (plus ou moins avouables) de chacun ; et en même temps pas hors de la réalité et de la vie quotidienne ; des problèmes graves sont abordés sur un ton léger et ils ouvrent le chemin de l’espoir et du « possible »… Cette romancière – tout comme Anne Gavalda à ses débuts (cela semble avoir changé un peu dommage) et Constantine, Barbara ou Katerine Pancol et les aventures de Joséphine et de sa tribu – me redonne le sourire et me fait croire au merveilleux, à la générosité et à la victoire de la vie simple et harmonieuse. J’aime, inconditionnellement ! Mon côté fleur-bleue mais pas niais s’y retrouve parfaitement. Et en plus c’est un plaisir de lire cette prose qui me donne envie de tout raconter. Agnès Ledig donne un sentiment de proximité, et sa Valentine, c’est un peu la frangine que j’aurais voulu avoir… Humaine et vulnérable, mais en même temps forte et sensible.
J’ai lu tous ces livres et j’attends le prochain avec impatience…

Extraits :

Son besoin inaliénable de liberté. Fixer un jour sur le calendrier doit représenter une contrainte trop arrogante dans son univers sans barrières.

 

Ce n’est pas rien de mettre les pieds dans la vie de quelqu’un, alors il pouvait bien analyser méticuleusement le terrain, fouiller, disséquer, sonder chaque caillou et chaque creux dans la terre.

 

Il faudra du temps, je m’y attends. La réponse se dessinera comme on assemble un puzzle. Au moins un 3000 pièces. De ceux qui nécessitent d’y revenir souvent, de ranger par couleur, de faire d’abord le tour. De le laisser de côté pour mieux y revenir et commencer à voir bientôt un paysage. Le problème du nôtre, c’est que je n’ai pas l’image du résultat final

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt, paraît-il.
– Il appartient surtout à ceux qui ont quelque chose à faire en se levant.

Les confidences masculines ont besoin de paliers de décantation. Inutile de touiller le fond tout de suite, ça remue trop la vase et ils n’y voient plus rien. D’abord une couche à gratter, laisser reposer, puis gratter la couche suivante. Mais je crois qu’on n’atteint jamais le fond. Ils se protègent avant, les bougres !

Je ne suis plus un enfant, j’ai vécu l’amour, le grand, et puis le chagrin, terrible et dévastateur. Je la vois courir pieds nus vers des réponses, alors que j’ai envie de lui crier d’enfiler des grosses chaussures de sécurité, pour ne pas se blesser en s’attachant, pour ne pas souffrir comme moi.

Si tu commences à avoir besoin de réfléchir pour savoir si tu es amoureuse ou pas, c’est que tu ne l’es pas.

C’est bien pratique de se morfondre dans des histoires anciennes pour ne pas en vivre de nouvelles.
– Et pourquoi aurait-il peur de l’avenir ?
– Parce que quand on se blesse, on devient méfiant. C’est valable pour un maréchal-ferrant avec un cheval fou, comme pour un cœur qui a saigné. Et pourtant, on cicatrise.

Ses « on verra », je les conjugue au présent.

Les gens sont méchants parce qu’ils sont tristes dans leur vie, c’est pas juste de leur rajouter de l’enfer quand ils sont morts.

On peut avancer une vie entière sans se poser de questions si aucune situation ne vient nous bousculer dans nos certitudes.

le jugement agit comme l’eau salée des tempêtes, ça gifle, ça grignote la surface sans vergogne, et il ne faut pourtant pas sombrer.

dans la vie, on a plus de risques de se perdre en s’aimant amants qu’en s’aimant amis.

Il doit frapper avec ses baguettes ce qui bat directement dans son cœur. C’est fort, c’est puissant, c’est vivant, c’est partout et tout le temps. La batterie n’est qu’un canal de cette énergie-là.

Rien n’est plus fort que toi si tu décides que non. Alors, décide que non !

Tout le monde est fait pour un chat, mais certains ne le savent pas

Tu y es, toi, dans le présent ? Je suis sûre que tu rêves de l’avenir même quand tu ne dors pas !
– Oui, c’est vrai. Mais il faut bien avoir des rêves dans le viseur pour donner une direction au présent.

L’amitié, c’est parfois de respecter les silences.

j’ai besoin de le sentir fort, vivant, présent, j’ai besoin qu’il contienne tous ces morceaux de moi que je vois se détacher sans pouvoir les retenir.

La vie est un grand jeu, on y pioche quelques cartes, on choisit les meilleures, on garde les atouts.

3 Replies to “Ledig, Agnès « De tes nouvelles » (2017)”

  1. Oui vraiment sympa à lire, bien écrit, plein de bons sentiments et de pensées positives.
    Mais ça fait du bien au moral et c’est essentiel !

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