Arditi, Metin« Le Turquetto » (2011)
Auteur : Metin Arditi est un romancier suisse d’origine turque. Envoyé spécial de l’UNESCO pour le dialogue interculturel, il accomplit de fréquents voyages en Israël et en Palestine, en Turquie et en Arménie. A Genève, il préside la fondation Pôle Autisme.
Ses romans : Victoria-Hall, (2004) – Dernière Lettre à Théo, (2005 Actes Sud) – La pension Marguerite, (2006) – L’imprévisible, (2006) – : La fille des Louganis, (2007) – Loin des bras, (2009) – Le Turquetto, (2011 – Prix Jean Giono) – Prince d’orchestre, (2012) – La confrérie des moines volants, (2013) – Juliette dans son bain, (2015) – L’enfant qui mesurait le monde, (2016 – Prix Méditerranée 2017) – Mon père sur mes épaules, (2017) – Carnaval noir (2018) – Rachel et les siens (2020) – L’homme qui peignait les âmes (2021) – Tu seras mon père (2022) – Le Bâtard de Nazareth (2023) – L’île de la Française (2024)
Résumé de l’éditeur (Actes Sud): Se pourrait-il qu’un tableau célèbre – dont la signature présente une discrète anomalie – soit l’unique œuvre qui nous reste d’un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d’Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le « Petit Turc », comme l’a surnommé Titien lui-même. Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie…
Mon avis : C’est un livre magnifique.. Elie Soriano nait à Constantinople, en plein XVIe siècle, s’enfuit à Venise, puis s’enfuit de Venise pour regagner Constantinople. Tout commence dans le monde des marchands d’esclaves, dans l’univers des fabricants d’encre. Un gamin qui ne vit que par et pour le dessin, né juif, religion qui interdit la représentation des choses du ciel et de la terre… vivant en terre musulmane, A la mort de son père il quitte Constantinople et fuit vers Venise ou, dissimulant sa religion, il se fera passer pour grec, étudiera avec les plus grands, se mariera dans la foi chrétienne, fréquentera le beau monde et deviendra un des plus grands peintres, le plus grand même, le seul à avoir su marier couleur et art du trait … Mais, au faîte de sa gloire, il tombera amoureux d’une juive du ghetto… il sera démasqué, jugé, condamné…. Le droit de peindre n’est pas un acquis…
Un roman magnifique, tant sur le plan humain, artistique que culturel. Un roman sur la tolérance, sur l’amitié, sur le regard vrai que l’on porte sur les gens et les choses.. Egalement un roman sur l’amour du trait, du dessin , de la calligraphie, de la peinture… Sur l’importance du regard, de l’observation… mais aussi sur la lutte pour le pouvoir et les intrigues.
Je ne puis que vous le recommander. D’autant que la langue est à la hauteur de l’histoire…
Prix Jean Giono 2011
Extraits : ( je dois encore les recopier… )
4 Replies to “Arditi, Metin« Le Turquetto » (2011)”
J’ai aussi beaucoup apprécié ce livre attachant. De plus, l’intolérance qu’il décrit est terriblement d’actualité.
L’auteur, Metin Arditi, m’impressionne par la diversité de ses talents. Il suffit de lire sa notice biographique, dans Wikipedia, pour s’en rendre compte :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Metin_Arditi
Du même auteur, « La pension Marguerite » m’a également beaucoup plus.
Pareil pour moi, j’ai vraiment aimé ce très beau livre !!!
A lire absolument !!!
Pour ma part, j’ai aimé l’aspect historique mais pour le reste je suis restée sur ma faim. Cette fiction, qui semble prendre son point de départ avec un tableau du Titien exposé au Louvre, révèle que pouvoir, religion et art ne font pas toujours bon ménage. J’ai apprécié cette plongée dans la Renaissance italienne, mais les personnages, dépeints avec trop de détachement, n’ont pas réussi à m’émouvoir.
Oh dommage ! moi je dois dire que j’ai tout aimé dans ce livre !