Okakura, Kakuzô « Le livre du thé » (1906)

Okakura, Kakuzô « Le livre du thé » (1906)

Auteur : né le 14 février 1862 et mort le 2 septembre 1913), également connu sous le nom Okakura Tenshin (岡倉天心?), ou simplement Okakura, est un érudit japonais ayant contribué au développement des arts japonais en étant à l’initiative du mouvement nihonga. Il est l’auteur du célèbre livre Le Livre du thé.

The Book of Tea (New York, Putnam’s Sons, 1906 – traduction française de Gabriel Mourey : Le Livre du thé, Paris, André Delpeuch, 1927 ; rééd. Payot, 1931 ; traduction entièrement revue et corrigée, Rivages, coll. « Petite bibliothèque », 2004; nouvelle traduction par Corinne Atlan et Zéno Bianu, éd. Picquier, 1996, puis 2006
Editeur Philippe Picquier – Poche . 29.11.2006 – 170 pages – Sen Soshitsu XV (Préfacier), Corinne Atlan (Traducteur), Zéno Bianu (Traducteur)

Résumé :  » Avant de devenir un breuvage, le thé fut d’abord une médecine. Ce n’est qu’au VIIIe siècle qu’il fit son entrée, en Chine dans le royaume de la poésie, comme une des distractions élégantes du temps. Au XVe siècle, le Japon l’ennoblit et en fit une religion esthétique, le  » théisme « . Okakura Kakuzo. Lettré de la fin du XIXe siècle attaché aux traditions qui firent la grandeur de la civilisation nippone et adepte du  » théisme « , Okakura Kakuzo est l’un des plus célèbres chantres du thé. Son Livre du thé, baigné de poésie, est un classique fourmillant d’anecdotes, d’idées, de légendes sur la vie héroïque, religieuse, intime, du vieux Japon.

Mon avis :

Je ne vais pas vous parler des sortes de thé, des écoles de thé, de l’évolution des thés à travers les âges, de la façon de faire du thé,
Le thé est lié à l’art de vivre, aux divinités, aux contes (conte taoïste de La Harpe apprivoisée), au culte des fleurs (La voie des fleurs, née au XVe siècle, est contemporaine, semble-t-il, de la voie du thé). Il est également lié au renouveau de l’architecture classique et la décoration intérieure, aux jardins japonais, à l’art de la céramique, aux tissus, à la peinture, l’art de la laque, de la poterie, de l’art, de la littérature, de la gastronomie.
l’auteur nous présente le thé comme symbole de la vie asiatique et l’associe aux vertus d’harmonie, de respect, de pureté, de sérénité.

Je vous recommande de savourer ce petit livre à petites gorgées, de le laisser infuser en vous… Il reflète un art de vivre, permet de se poser et de déguster la vie, de relativiser, de méditer aussi, et de comprendre aussi la différence entre la mentalité occidentale et orientale.

 

Extraits :  (Difficile de choisir.. il faudrait citer le livre en entier)

Avant de devenir un breuvage, le thé fut longtemps considéré comme une médecine. Ce n’est qu’au VIIIe siècle, en Chine, qu’il apparut dans le royaume de la poésie comme l’un des plaisirs raffinés de l’époque. Au XVe siècle, le Japon lui donna ses lettres de noblesse en créant une véritable religion esthétique : la voie du thé.
La voie du thé est un culte fondé sur l’adoration du beau jusque dans les occupations les plus triviales de la vie quotidienne. Elle enseigne la pureté et l’harmonie, le mystère de la compassion réciproque et la dimension romantique inhérente à l’ordre social.

Dans le liquide ambré qui emplit la porcelaine ivoirine, l’initié est à même de goûter tout à la fois l’exquise retenue de Confucius, le piquant de Lao-tseu et le parfum éthéré du Bouddha Shâkyamuni lui-même.

Combien de commentaires n’a-t-on pas consacrés au code des samouraïs, à cet art de la Mort pour lequel nos guerriers se sacrifient avec tant d’exaltation ! Alors que la voie du thé, laquelle incarne au mieux notre art de la Vie, n’a guère suscité d’intérêt.

Le « théisme » n’est autre que le taoïsme déguisé.

L’intérêt que présentent à nos yeux le taoïsme et le zen réside surtout dans leurs conceptions de la vie et de l’art, lesquelles s’incarnent à merveille dans la voie du thé.

Au fond, l’idéal du thé est l’aboutissement même de cette conception zen : la grandeur réside dans les plus menus faits de la vie. Qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie le reflet de sa lumière intérieure. Aussi la voie du thé est-elle bien plus qu’une cérémonie : une façon de vivre en creusant aux racines de l’être pour revenir à l’essentiel et découvrir la beauté au cœur de la vie.

 

Harmonie et respect suggèrent des vertus d’interaction sociale, tandis que pureté et sérénité résonnent d’une nuance personnelle plus aiguë. Toutefois, ces quatre qualités sont intimement liées, chacune impliquant et présumant à l’évidence l’existence des trois autres.

 

 

 

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