Masterton, Graham «Katie Maguire» (2003)

Masterton, Graham «Katie Maguire» (2003)

Auteur : Graham Masterton est né en 1946 à Edimbourg, en Ecosse. C’est l’un des auteurs d’horreur les plus renommés et populaires au monde, privilège qu’il partage avec Stephen King, James Herbert et Dean Koontz. Après des débuts prometteurs dans le journalisme, il se tourne vers la littérature fantastique et connaît en 1975 le succès dès son premier roman, Manitou, écrit en une semaine et aussitôt adapté au cinéma avec Tony Curtis dans le rôle principal. Pionnier de la terreur moderne, il impose d’emblée un ton nouveau, fortement teinté d’humour, extrêmement visuel, aussi percutant et rapide que les meilleures séries B. Auteur de plus de trente-cinq romans d’horreur, mais aussi de romans policiers, pour la jeunesse, ainsi que de manuels d’érotisme vendus à trois millions d’exemplaires (il a été rédacteur en chef de Penthouse). La Maison de chair, Le Jour J du jugement ou Le Démon des morts en font rapidement l’un des plus populaires des écrivains anglo-saxons. Grand admirateur de Lovecraft auquel il rend souvent hommage, notamment dans Apparition, jonglant avec les mythologies les plus exotiques, réelles ou inventées de toutes pièces, comme dans Tengu, Transe de mort ou Sang impur, il n’hésite pas pour autant à revisiter de grands classiques de l’imaginaire avec Le Portrait du mal, éblouissante variation sur Le Portrait de Dorian Gray, considéré par beaucoup comme son chef-d’œuvre, ou avec Hel, inquiétante confrontation d’Hollywood et de La Reine des neiges d’Andersen.
Après quelques années en Irlande où il a écrit, entre autres, « Katie Maguire », il a depuis peu regagné l’Angleterre. ( Article sur la Série Masterton, Graham : série Jim Rook  (terreur – horreur – magie)  – Article sur «La 5ème sorcière» (2010) – Article sur «Katie Maguire» (2003)

Fleuve Editions – 25.09.2003 – 448 pages / Bragelonne – 16.10.2018 – 470 pages

Résumé : Katie Maguire est la première femme commissaire de la Garda, la police irlandaise. Derrière son air mutin, ses cheveux flamboyants et ses yeux verts, elle fait preuve d’un mental d’acier et ne compte pas ses heures. Au point, parfois, de revenir épuisée des duels qu’elle mène contre le crime et les tueurs. Elle est mariée et a perdu un enfant. « Je dois découvrir la vérité…  » Dans une ferme du Sud de l’Irlande, un charnier révèle les ossements de onze femmes.
Détail atroce : les fémurs des victimes ont été lavés à blanc avant d’être percés de trous ; dans ce trou, on a glissé un hameçon auquel une poupée de chiffon a été suspendue. De quand date ce crime ? Qui sont les victimes ? « … des mondes au-delà du nôtre…  » Séquestrée non loin, une touriste américaine est à la merci d’un tueur. Un tueur équipé d’un couteau de chasse et de corde, d’hameçons et de clous.
Plus longue est la torture, plus intolérable est la souffrance qu’il inflige à ses victimes, plus son plaisir est grand. « … ces mondes où vivent d’horribles démons…  » Un mystère vieux de quatre-vingts ans, ressuscité en pleine campagne irlandaise… A quel type de tueur, par-delà le temps, Katie Maguire fait-elle face ? Katie Maguire est la première enquête irlandaise du maître anglais de la terreur.

Mon avis :
Bienvenue dans la mythologie irlandaise, et dans l’horreur !!!! Et faites la connaissance de la sorcière maléfique « Mor-Rioghain ».
La première femme commissaire d’Irlande, Katie Maguire est un personnage attachant, complexe et magnifique. A la fois forte et laissant voir ses faiblesses, acharnée, tourmentée par sa vie privée et ne lâchant rien dans sa fonction d’enquêtrice. Elle va se trouver à la tête d’une drôle d’enquête suite à la découverte de 11 cadavres. Très rapidement on saura que ce sont des corps de femmes qui ont disparu en 1915… Bien vite une question se pose : sommes-nous face à des crimes ritualistes ? Suite à la découverte de ce charnier, les mêmes crimes reprennent, et Katie Maguire va se trouver plongée dans l’horreur. Elle va mener ses investigations avec l’aide de spécialistes de mythologie et d’histoire mais elle va devoir ménager les susceptibilités des politiques. Elle va également devoir faire attention à ne pas se mettre à dos la communauté des gens du voyage. Pour couronner le tout, elle va devoir gérer les bêtises de son mari.
Evidemment, dès que la mythologie est partie prenante de l’histoire, cela me passionne. J’en ai appris davantage sur la mythologie celtique et je suis toujours aussi fascinée par les personnages qui se révèlent à moi grâce à ces romans qui nous font découvrir les légendes ancestrales et qui ont traversé les siècles en s’ancrant dans les peuples.
J’ai été happée par ce récit. Masterton est un grand maître de l’horreur, c’est incontestable. Pas de temps mort, du suspense, de l’action, des recherches, des rebondissements, des personnages attachants ou terrifiants… Il faut quant même avoir le cœur bien accroché pour assister aux deux derniers crimes, les crimes actuels… (j’avoue que j’ai sauté certains passages trop sanglants)…

Extraits :

Ce que vous ignorez ne peut pas frapper à votre porte en pleine nuit.

Les ossements mélangés et tout le reste. Les gitans procèdent ainsi afin d’empêcher une personne d’être admise au ciel. Si vous êtes incapable de trouver vos pieds, comment pouvez-vous franchir les Portes nacrées ?

« Tu peux briser le vase, le mettre en morceaux, si tu le désires… mais le parfum des roses continuera de flotter dans l’air. »

Toute personne qui vient à Cork doit embrasser la Pierre de Blarney. Elle vous donne le don de l’éloquence, sinon de la flatterie !

Certains disent qu’ici nous n’avons pas de climat, seulement du mauvais temps !

Imagine que tu vas voyager, non pas à travers une terre inconnue, mais à travers le paysage de tes propres souffrances. Au lieu de forêts, tu t’avanceras parmi les épines et les ronces de nerfs arrachés, et, au lieu de sommets enneigés, tu verras les cimes blanches de la douleur absolue…

Elle avait toujours cru que les yeux de son père étaient bleus, mais à présent ils n’avaient plus de couleur particulière. Est-ce que tout se flétrit quand on vieillit, même la couleur des yeux ?

… nous rappellerons à nos lecteurs les mots de Bacon : “Un homme qui prépare sa vengeance entretient ses propres blessures” ».

« sûrement » n’existe pas dans le vocabulaire d’un bon policier.

« Pourquoi avez-vous fait ça ? » Pas si, pas comment, mais pourquoi.

Vous êtes fou lorsque vous tuez des gens sans le moindre motif. Mais vous n’êtes pas fou si vous observez scrupuleusement un rituel mythologique précis dans l’intention d’en obtenir quelque avantage.

Extraits parlant plus spécialement de mythologie :

Mor-Rioghain ? C’était une sorcière maléfique – une méchante fée. Elle apparaît dans des dizaines de légendes différentes dans toute l’Europe et en Scandinavie. En Angleterre, on l’appelait Morgan Le Fay ; elle passait pour être la demi-sœur perverse du roi Arthur, et elle complotait toujours de le tuer. Ici, en Irlande, elle était la cousine de la Reine de la Mort, Badhbh, ou peut-être un autre aspect de la personnalité de Badhbh, et elle était censée sortir de sa colline magique, sa sidhe, sous la forme d’une louve. Si on lui donnait à manger la chair de femmes innocentes, elle vous accordait tout ce que vous désiriez.

Au XVIIe siècle, il y avait des sorcières au Danemark qui enfonçaient des clous magiques dans la reproduction de la tête de leurs victimes, afin de leur donner de violents maux de tête, et nous savons que des marins danois ont probablement apporté cette pratique à Cork.

Mor-Rioghain est une bean-sidhe, une banshee, ce qui signifie une femme-fée.

Toute porte conduisant au Royaume invisible est dissimulée dans un taillis, ou dans un petit bois. C’est parce que les racines des arbres s’enfoncent profondément dans le sol et que les branches se tendent vers le ciel, formant ainsi un lien naturel entre le monde réel et le monde des fées.

Lorsque les Irlandais parlent de « fées », monsieur Kelly, la plupart des gens pensent aux gentils leprechauns et autres farfadets de Finian’s Rainbow. Mais les fées d’Irlande sont bien autre chose. Elles étranglent des bébés en pleine nuit. Elles peuvent changer des hommes en chiens. Elles dansent sur la route, devant vous lorsque vous êtes en voiture, pour vous empêcher de voir le parapet d’un pont ou un camion venant en sens inverse. Et, quand vous le voyez, il est bien trop tard.

Info : La Morrígan ou Mórrígan, également connue sous le nom de Morrígu (mór, már « grand, grand », rígu « reine »), est une figure de la mythologie irlandaise. Mór-Ríoghain signifie « Grande Reine » en irlandais moderne.

La Pierre de l’éloquence ou Pierre de Blarney (irlandais : Cloch na Blarnan, anglais : Blarney Stone) est une pierre qui est intégrée aux créneaux du château de Blarney, en Irlande, dans la ville de Blarney près de Cork. Selon la légende, le fait d’embrasser la pierre en ayant la tête en bas donnerait le don de l’éloquence.
Embrasser la pierre n’est pas aisé. En effet, pour poser les lèvres sur la pierre il faut d’abord monter jusqu’en haut du château et ensuite s’assoir sur le rebord du parapet et se pencher la tête en bas, avec l’aide d’une autre personne. (Wikipedia)

Image : Mór-Ríoghain

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