Sveistrup, Soren «Octobre» (2019)
Auteur : Né en 1968, Soren Sveistrup est un écrivain et scénariste danois. C’est le créateur, scénariste et producteur de plusieurs séries, ont la série culte The Killing qui a reçu le BAFTA 2011 de la meilleure série internationale. Il écrit également des scripts pour des longs métrages, comme celui de l’adaptation du Bonhomme de neige de Jo Nesbo. « Octobre » est son premier roman.
Albin-Michel – 27.02.2019 – 633 pages / Livre de poche – 26.02.2020 – 735 pages (Traduit du suédois par Caroline Berg.)
Résumé : Le premier thriller du créateur de la série culte The Killing. Début octobre, dans la banlieue de Copenhague, la police découvre le cadavre d’une femme amputée d’une main. A côté du corps, un petit bonhomme fabriqué à partir de marrons et d’allumettes. Chargés de l’enquête, la jeune inspectrice Naia Thulin et l’inspecteur Mark Hess découvrent vite que cette figurine est porteuse de mystérieuses empreintes : celles de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte.
Thulin et Hess explorent toutes les pistes qui leur révèleraient un lien entre la disparition de la fille de la ministre et la victime à la main coupée. Lorsqu’une autre femme est tuée, selon le même mode opératoire, ils comprennent que le cauchemar ne fait que commencer… « On retrouve dans ce roman passionnant tout le génie du scénariste de The Killing ». – Ugebladet Sondag
Mon avis : Concours de circonstances, j’ai fini le livre ce « mercredi 4 novembre de nos jours ». Cela m’a fait sourire. C’est bien la seule chose qui m’a fait sourire à la lecture de ce thriller glaçant !
Alors en plus d’être glaçant, c’est addictif, super bien construit, plein de rebondissements avec des personnages très intéressants. Mon préféré (et le seul que j’ai bien aimé par ailleurs): Mark Hess. Mais cette fois-ci le fait de ne pas ressentir de sympathie ou d’empathie avec les personnages ne m’a pas dérangée…
Pas de temps mort, suspense, analyse de la politique danoise sociale danoise, enquête passionnante : tout est au rendez-vous pour vous tenir éveillés jusqu’au bout de la nuit et heureusement car il fait quand même 700 pages… que j’ai avalées en 4 jours.
Un thriller psycho-psychiatrique, avec du suspense, du carnage,( ah il ne fait pas dans la dentelle !) de la politique.
Des policiers qui sont tous différents et ne sont surtout pas faits pour s’entendre et se faire confiance. Il y a ceux qui ne veulent pas que leurs conclusions soient remises en question, celui qui est là car il est momentanément suspendu de son poste à Europol, celle qui ne veut pas rester dans le service car elle voudrait intégrer le département de cybercriminalité. Au milieu de tout ça, il y a Mark Hess (celui qui est suspendu d’Europol) qui mène sa petite enquête et bouleverse la quiétude de tout ce petit monde, en s’entêtant à vouloir relier les meurtres à une affaire dejà classée, ce qui dérange beaucoup.
J’avais tellement entendu de bien de ce livre que j’étais un peu sur mes gardes car j’étais un peu revenue des polars nordiques encensés par la critique. Je dois dire que celui-ci est remarquablement pensé, machiavélique à souhait et que le suspense dure jusqu’à la fin.
Extraits :
le chagrin est un amour qui n’a plus de maison. Il faut vivre avec et tâcher de continuer d’avancer.
L’humour permet de prendre de la distance avec l’inadmissible
La veille à midi, il y avait eu une minute de silence pour lui rendre hommage et le silence avait été assourdissant.
la question ouvrait sur un champ de mines plus dangereux qu’une voie de ravitaillement au Moyen-Orient.
Après plusieurs années à son poste, il y avait encore en elle cette sincérité que les politiciens s’efforcent de retrouver devant les caméras en prime time, mais chez elle, elle était authentique.
Cependant, il a l’impression de voir la pièce pour la première fois. Ou plutôt, c’est comme un déjà-vu et, l’espace d’un instant, il se dit que ça doit être ainsi, d’être en enfer. Être contraint de rejouer la même scène épouvantable, encore et encore.
La situation lui a quelque peu échappé, et ce, depuis vendredi dernier, jour où on était venu lui tirer le tapis sous les pieds.