Atwood, Margaret «J’ai faim de toi» (2018)
Autrice : Margaret Eleanor « Peggy » Atwood, née le 18 novembre 1939 à Ottawa (Ontario, Canada) est une romancière, poétesse et critique littéraire canadienne. Elle est l’une des écrivaines canadiennes les plus connues, en particulier pour son roman La Servante écarlate (The Handmaid’s Tale), publié en français en 1985, qui est adapté au cinéma sous le même titre par Volker Schlöndorff en 1990 et en série télévisée sous le titre The Handmaid’s Tale : La Servante écarlate en 2017.
Romans :
-– Diptyque La Servante écarlate : La Servante écarlate (1985) –Les testaments (2019)
– Trilogie Le Dernier Homme : Le Dernier Homme (2005) – Le Temps du déluge (2012) – MaddAddam (2014)
– Autres romans : La Femme comestible – Faire surface – Lady Oracle – La Vie avant l’homme – Marquée au corps, – Œil-de-chat – La Voleuse d’hommes – Captive – Le Tueur aveugle – L’Odyssée de Pénélope – C’est le cœur qui lâche en dernier – Graine de sorcière –
– Nouvelle numérique: « J’ai faim de toi » (2018)
Robert Laffont – Collection pavillon Poche – 12.04.2018 – 48 pages (nouvelle numérique)
Résumé : Hors des murs de Consilience, quarante pour cent de la population est au chômage : c’est l’anarchie et le chaos. Consilience a restauré un nouvel ordre social et Stan et Charmaine font partie de ceux qui ont choisi de s’engager dans cette expérience audacieuse. En échange d’un toit, d’un travail et de ce que la brochure appelle » une vie chargée de sens « , ils ont accepté l’incarcération volontaire un mois sur deux.
Le mois où ils sont en prison, leur maison est habitée par un autre couple qu’ils ne connaissent pas. Tout fonctionne à merveille jusqu’au jour où Stan trouve un message érotique tamponné du rouge à lèvres de l’autre locataire… Dans ce monde sous haute surveillance, les pensées désordonnées sont un risque et enfreindre les règles peut avoir de graves conséquences. La visionnaire Margaret Atwood, avec son mordant habituel, nous fait voyager dans ce monde dystopique où prédomine la paranoïa mais où le sexe est toujours roi.
Mon avis :
Jusqu’où est-on prêt à aller pour survivre, pour ne pas être à la rue, pour manger à sa faim ? Dans un monde scindé en deux parties, dans une vie divisée en deux, avec deux styles de vie en alternance, que devient le couple ? que devient l’amour ? que devient la confiance ?
Un baiser sur un simple bout de papier et la belle mécanique se dérègle, l’imagination s’emballe, les fantasmes s’invitent dans la danse et l’engrenage déraille.
Au départ, deux couples qui partagent une maison, un mois sur deux, sans jamais se voir; ils ne doivent jamais se croiser, ni bien sûr échanger entre eux. Un monde très réglementé, très surveillé pour que tout fonctionne. Deux couples : celui formé par Stan et Charmaine et celui qui lie May et Jasmine.
Une marque de baiser au rouge à lèvres sur un simple bout de papier et la belle mécanique se dérègle, l’imagination S’emballe, les fantasmes s’invitent dans la danse et l’engrenage déraille. Il est très dangereux d’enfreindre les règles, vous vous en doutez bien… Quelles en seront les conséquences ? A vous de découvrir…
Je me demande pourquoi je continue à lire des nouvelles. Je n’ai jamais le temps de faire connaissance avec les personnages et j’en ressors toujours frustrée. Comme si j’avais lu la trame du bouquin … Mais voilà… j’ai lu et trouvé l’idée intéressante : juste cette impression de pas fini…
Extraits :
Il aimait chez Charmaine son côté rétro, comme les vieilles publicités pour biscuits.
… quarante pour cent de la population était au chômage, dont la moitié avait moins de vingt-cinq ans. C’était une recette garantie pour un effondrement des systèmes, l’anarchie, le chaos, la destruction aveugle des biens, le pillage, le règne des gangs, le viol généralisé, et la terrorisation des citoyens faibles et sans défense.
Mais comme vous le savez tous – là, un petit sourire complice de la part d’Ed –, les libertés individuelles, ça ne nourrit pas son homme, l’esprit humain ne paie pas les factures en fin de mois, et il fallait bien faire quelque chose pour faire baisser la pression à l’intérieur de la cocotte-minute sociale.
Consilience = Confiance + Résilience
Purgeons Notre Peine Aujourd’hui
Pour Notre Liberté De Demain.
Autrefois, elle s’inquiétait d’avoir l’air trop symétrique, trop blonde, trop Barbie, mais elle en est venue à considérer que c’était un atout. Ses petites dents ne font peur à personne : la fadeur est un bon camouflage.
Son existence était devenue précaire, comme sur une fine couche de glace, mais l’astuce était de savoir glisser.
5 Replies to “Atwood, Margaret «J’ai faim de toi» (2018)”
J’ignore si l’auteure a écrit cette nouvelle avant de développer l’idée dans un roman de 450 pages mais ton résumé me rappelle furieusement « C’est le cœur qui lâche en dernier » .
Je l’ignore. Je n’ai pas lu « C’est le cœur qui lâche en dernier » .
Résumé du roman en question : Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture… Aussi, lorsqu’ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n’ont plus rien à perdre.
À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d’oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison… où ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s’installe chez eux avant d’être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n’y est pas : » Je suis affamée de toi. »
Avec C’est le coeur qui lâche en dernier, Margaret Atwood nous livre un roman aussi hilarant qu’inquiétant, une implacable satire de nos vices et travers qui nous enferment dans de viles obsessions quand le monde entier est en passe de disparaître.
ce qui confirme mon impression de pas fini… donc… car effectivement on dirait qu’elle a repris la nouvelle pour en faire un roman…
Exactement ! 🙂