Chamak, Stéphane « Kanaka » (2023) 260 pages

Chamak, Stéphane « Kanaka » (2023) 260 pages

Auteur: de nationalité française, né en 1972.Il écrit depuis l’enfance, mais son désir de publication et de partage est récent.À 19 ans, Stéphane se lance dans le monde professionnel armé d’un baccalauréat de comptabilité, et travaille pour une société de contrôle de marchandises destinées à l’exportation en Afrique et en Amérique latine. Cette expérience dure sept ans et lui permet de nombreux déplacements à l’étranger (Bénin, Togo, Comores, Pays-bas…).
De retour en France en 1998, après deux ans d’expatriation à Djibouti, Stéphane décroche un poste de manager dans une grande société informatique, et supervise divers projets au niveau européens. Il est aujourd’hui responsable de projets sénior dans une société de service en ingénierie informatique, où il pilote le déploiement des 80 000 machines et systèmes d’exploitation d’un (gros) client.
Stéphane est un amoureux du livre, un objet qu’il trouve magnifique. Il écrit des nouvelles dans des genres très différents (comédie, thriller, conte, fantastique, drame…). Il est également passionné par le cinéma. Son travail d’écriture est avant tout motivé par son envie de raconter des histoires, de prendre et de donner du plaisir. (Source Babelio)

Commentés sur le blog : « Les éphémères » – « Kanaka » 

Résumé:

La vieille Silverado traversa le centre-ville où trônaient en patron, le Capitole et l’imposante Maison du Gouverneur. À son bord, un trio de choc. Larry Bugley, un homme, la cinquantaine ventrue, avec plus de sel que de poivre sur sa tête hirsute, et des joues tombantes aussi abrasives qu’une râpe à fromages. À sa droite, une adolescente pâlichonne, plus maigre qu’un coucou affamé, la bouche tuméfiée. Enfin, avachi à l’arrière sur un plaid effiloché à carreaux, un berger allemand qui sentait fort.
Tu parles d’une équipe.

Disponible sur Amazon (Kindle) ou en format broché Widi’Editions 

Mon avis:

Une fois encore j’ai eu le coup de coeur pour cet auteur. C’est vraiment dommage que certains auteurs auto-édités ne soient pas portés sur le devant de la scène! Et je ne peux que vous suggérer de lire ce roman qui est une invitation au voyage, qui est à la fois très touchant et plein d’humour et parle de sujets qui frappent au coeur. Toute la gamme des émotions y est passée! Du rire aux larmes…
Quatre personnages luttent pour survivre; quatre éclopés de la vie : les « deux B » inséparables, Larry Bugley et le Lieutenant Baggins (plus qu’un chien, un compagnon et un ami, une sorte de double à 4 pattes), la jeune Hoodoo, une adolescente fugueuse qui se fait prendre en stop sur le bord de la route – quand on connait la signification de son surnom c’est tout un programme –  et une vaillante Silverado qui en veut encore et encore. Ces quatre-là vont partir à l’assaut de l’Interstate 80, destination « Ailleurs » pour Hoodoo et bien connue mais tenue secrète pour les autres. C’est parti pour un road-trip de 6 jours, au départ de l’Utah.
Ces quatre là se sont bien trouvés… brut de coffrage, à l’image de l’Amérique profonde, des terres sauvages, laissées à l’abandon, paumées et laissées en friche. Des paysages sublimes, des descriptions poétiques, mais un sacré désert, tant au niveau de la nature que de l’être humain. Mais sous la gangue,  quatre pierres précieuses, comme c’est souvent le cas dans la nature et sous les carapaces des gens bléssés qui se réfugient ou qui tombent dans la solitude.
Hoodoo c’est l’éternelle abandonnée qui a la niaque, Larry cache un secret, Le Lieutenant et la Silverado s’accrochent, un pas après l’autre, un tout de roue après l’autre.
Larry se mord les doigts d’avoir ramassé la jeune fille en stop; non seulement elle est ingérable mais en plus il se sent responsable d’elle. Comme si se supporter lui-même n’était pas suffisant… Elle, elle s’accroche à Alice, au lapin blanc du Pays des Merveilles..
On baigne dans l’ambiance vieux baroudeurs et franche castagne, bien loin du politiquement correct mais avec le coeur au bord des yeux. Et on est dans l’action, dans la panade aussi avec ces 4 protagonistes. Les personnages sont là, vivants, dérangeants, agaçants, émouvants, en chair et en tôle… Et le suspense aussi : La gamine va-t-elle parvenir à s’incruster dans le duo « BB » ? Le quatuor va-t-il arriver à destination? Et quelle est cette destination?
J’aime beaucoup cette façon d’écrire avec une foultitude de détails qui fait qu’on est proches des personnages et crapahuter avec eux sur les route et hors piste. On est dans l’Ouest Américain, à la fois maintenant et à la grande époque du Far-West… Les images qui nous intègrent au récit.  Et j’aime aussi la bande son : Bob Dylan, Mark Knopfler, Emmylou Harris, Clapton, Springsteen, Leonard Cohen…
Et j’ai parfois explosé de rire à l’unisson avec Larry et Hoodoo, j’ai parfois eu la larme à l’oeil et la gorge serrée…j’ai suivi l’évolution de la relation entre eux, la naissance de la relation entre Hoodoo et les 2B… appris à connaitre le passé de chacun…
Et dans ces plaines et montagnes de l’Ouest, j’ai rencontré des loups qui s’affrontent, selon la légende indienne et j’aurais aimé rester encore un peu avec eux, même si je suis restée sur un final plein d’émotion et c’était beau…
Je vous incite vivement à prendre la route de Kanaka (non pas celle de Madison…quoique… ), à affronter le présent, le passé, le futur peut-être…

Extraits:

La solitude, c’est immense, plus grand qu’une ville, qu’un pays, qu’un continent. La Solitude est une planète.
Là-bas, on n’y meurt pas. C’est pire. On y agonise.

Des étoiles, pareilles à des débris de verre, jonchaient le dôme céleste. Scintillante par endroits et par intermittences, la nuit, allumeuse, adressait des clins d’oeil lubriques aux insomniaques.

Aussi loin qu’on va, on part toujours avec soi.

Au lieu de faire face ensemble, elles avaient, telles des louves blessées, léché séparément leurs plaies dans leur tanière de douleur et d’incompréhension, chacune à sa façon; l’une dans l’alcool et les sales types, l’autre dans l’imaginaire.

Avec le temps , il avait fini par comprendre que la réponse était le poison de la question, qu’il existait des parce que qui causaient des dégâts considérables, et, parfois, irréversibles. Il avait également compris que la partie ne serait jamais gagnée, qu’il faudrait sans cesse résister à ces pourquoi empoisonnés. 

One Reply to “Chamak, Stéphane « Kanaka » (2023) 260 pages”

  1. Je viens de terminer le dernier ouvrage de Stéphane Chamak : KANAKA.

    250 pages qui vous plongent dans un roadtrip à travers l’Amérique profonde. Un voyage qui vous en met plein la vue et qui joue avec vos émotions.

    Un très bon moment. Je vous le recommande vivement.

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