Sardou, Romain « America : La Main rouge » (2012)
Auteur : Romain Sardou est un écrivain français, né le 6 janvier 1974 à Boulogne-Billancourt. Il écrit pour les adultes et la jeunesse. Il est le fils du chanteur Michel Sardou et d’Élisabeth Haas (dite Babette) ; le petit-fils de Fernand et Jackie Sardou et l’arrière-petit-fils de Valentin Sardou. Il est également le filleul d’Alain Delon et Mireille Darc. Marié le 16 octobre 1999 à Francesca Gobbi, avec qui il a trois enfants (Aliénor, Gabriel et Victor-Scott), il divorce vingt ans plus tard. Sa nouvelle compagne est Kym Thiriot. Son frère cadet est le comédien Davy Sardou.
Il a également été scénariste pour Disney pendant deux ans
Romans : L’Éclat de Dieu (2004) – Personne n’y échappera (2006) – Quitte Rome ou meurs (2009) – Fräulein France (2014),
Série Notre Père : Pardonnez nos offenses (2002) – Délivrez-nous du mal (2008)
Série America : La Treizième Colonie , 2010 – La Main rouge, 2012 – Un homme averti ne vaut rien (2020)
Contes : Une seconde avant Noël (2005) – Sauver Noël (2006) – L’Arche de Noël et autres contes (2008)
Série America : tome 2
XO Editions – 27.09.2012 – 436 pages/ Pocket –02.04.2015 – 472 pages
Résumé :
1733. Les deuxième et troisième générations d’immigrants font route vers l’Amérique. Philip Muir, fils d’Augustus Muir, accompagne une centaine de pionniers, bien déterminé à donner vie à son rêve : bâtir un nouveau monde sur cette terre alors sauvage et inhabitée. Tout juste libéré de prison, Charles Bateman, se rend à New York où il doit épouser Flora, la fille d’un influent homme d’affaire. Par la ruse et la politique, il entend conquérir la liberté de son peuple.
A l’aube de la guerre d’indépendance, ces deux visions de l’Amérique vont s’affronter et marquer à jamais le destin d’une nation. Un homme part à l’aventure, un autre rentre chez lui. L’Anglais Philip Muir navigue vers les côtes américaines, parti avec une centaine de pionniers fonder la Géorgie. L’Irlandais Charles Bateman est le pirate le plus haï de la couronne britannique. Il quitte sa prison anglaise pour rejoindre New York, sa ville natale. En échange de la liberté, il a accepté de tout renier : son passé, sa femme, ses frères d’armes, sa religion… Philip débarque sur une terre sauvage et inhabitée ; Charles rentre dans une ville infestée d’ennemis et de mauvais souvenirs.
Philip désire créer un monde plus juste ; Charles veut anéantir le monde existant. Portés par des femmes puissantes, enivrantes et rebelles, ces deux hommes vont connaître une destinée historique et amasser une fortune immense. Rien ne semble pouvoir freiner leur ascension. Rien, sauf leur rencontre… Alors que la guerre d’Indépendance fait rage, les Muir et les Bateman s’affrontent plus que jamais, au risque de tout perdre… emportés par le vent de l’Histoire.
. « En mélangeant le vrai et l’imaginaire, Romain Sardou, qui s’est solidement documenté, navigue de bâbord à tribord avec un vrai sens de l’action et des dialogues. » Le Parisien / Aujourd’hui en France.
Mon avis :
Après l’arrivée de l’Irlandais sur les terres d’Amérique, la saga se poursuit.
Au programme : l’Amérique du XVIIIe siècle. L’histoire des colonies anglaises en Amérique, la marche vers l’indépendance, l’esclavage, les indiens d’Amérique, la route vers la liberté… On y parle de George Washington, de Benjamin Franklin, du pasteur évangéliste George Whitefield l’un des leaders du méthodisme (tendance Calviniste). Et bien que le roman fourmille de renseignements historiques, il se lit très bien. Style fluide, envie de savoir ce qu’il arriver, tant au point de vue des personnages que du contexte. Rappelons que le contexte est historique mais les familles Bateman et Muir sont fictives, bien que les certains événements qu’elles traversent aient réellement existé.
J’adore les romans d’aventure historiques bien documentés, les sagas romanesques, les histoires d’amour qui résistent envers et contre tout, les rebelles et les hors-la-loi, les flibustiers, les justiciers idéalistes (quant il le faut) Logique que je craque pour cette saga.
La création de la 13ème colonie est au programme et cela ne va pas arranger les relations entre les Muir et les Bateman. Mon personnage masculin préféré reste le pirate Charles Bateman, le pirate, reconverti mais pas devenu un homme totalement respectable pour autant. (Bateman est un nom flamand, issu du moyen néerlandais baet bateau. Ce qui convient bien au personnage)
Mais le personnage principal du roman est Philip Muir. (Muir : Principalement écossais, correspond à l’anglais Moore, toponyme ayant le sens de lande, terre inculte.) On reconnaitra que les noms sont bien choisis.
Et les femmes sont à l’honneur ! Belles, puissantes, intelligentes, flamboyantes, aventurières, amoureuses, intrépides, n’ayant pas froid aux yeux, capables du pire et du meilleur (Sally, Fiona, Amanda)
Alors place à l’aventure, à la haine, à la vengeance, à l’Amérique, mais avec une grosse touche d’Irlande, une touche d’Ecosse (Amanda) Et place à la réussite à au déclin, à la rage de se détruire et de gagner, à deux visions du monde totalement différentes qui vont s’affronter (celle de Charles et celle de Philip) La Guerre d’Indépendance, la prise de Savannah nous attendent… et que l’ombre du « Rappahannok », le fantôme des mers, comme il est dit quelque part dans le roman, veille sur nous…
et moi c’est le tome 3 qui m’attend…
Extraits :
Je ne suis qu’un rebelle irlandais, avoua Charles. Comme tous les miens, je ne désire qu’une chose : punir les Anglais et les chasser hors de mon pays.
Étaient-ce les mêmes feux follets espiègles que les Allemands surprenaient sur les berges du Rhin ? Ou plutôt ceux d’Angleterre, ces perfides Jack à la lanterne, puisque les réfugiés résidaient désormais dans une colonie britannique ? Ou bien encore étaient-ce des âmes d’un autre ordre, qui se seraient fortifiées au contact des esprits indiens ?
Comme souvent sur les terres d’émigrants, les superstitions se faisaient concurrence.
Lui qui, au moyen d’une seule vie, assumait deux visages, deux religions, deux patries, deux loyautés, deux destins, aujourd’hui deux mariages, pourrait-il chérir deux femmes et demeurer indemne ?
Quels que soient les gages donnés aux Anglais, il savait qu’il resterait jusqu’à la mort un rebelle irlandais et catholique.
— On ne vit pleinement d’aventure que jusqu’à seize ans. Au-delà, l’esprit reste, mais l’enchantement n’est jamais aussi absolu…
— Qui aurait dit qu’une simple illustration de presse pût avoir un tel impact ?
— C’est aujourd’hui monnaie courante en Amérique, répondit Charles.
j’ai compris que le poids de l’opinion publique permettrait un jour de redistribuer les cartes du vieux jeu politique…
« Pourquoi un théâtre ? »
Il répondit :
— Parce que le théâtre est la tribune des illettrés. C’est par le théâtre qu’on enseigne au peuple ce qu’il est et ce qu’il pourrait être. Si vous voulez renverser un tyran, commencez par faire jouer Jules César.
Une seule chose sait unir instantanément des personnes étrangères : une menace commune. Voilà ce que nous avons à enseigner aux uns et aux autres.
Vocabulaire :
Serpentaire : Dracunculus vulgaris est une espèce de plantes de la famille des Araceae, proche du genre Arum. Elle est aussi appelée serpentaire commune, petit dragon commun ou gouet serpentaire. De croissance rapide, la plante a une taille de 0,6 à 1,2 m de haut. C’est une plante vivace herbacée à racine tubéreuse dont le feuillage disparait après la floraison ( je connaissais l’oiseau et le signe du zodiaque qui se situe entre le Scorpion et le Sagittaire)
manglier : le manglier hauban (Rhizophora mucronata); le palétuvier rouge, Rhizophora mangle · Symphonia globulifera, le manglier blanc. Le fruit des mangliers est appelé « mangle »
chaconne : ou plus rarement chacone, dont on trouve aussi le nom italien ciaccona, est un genre musical pratiqué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Initialement, vers la fin du XVIe siècle, la chaconne est une chanson populaire à danser, à trois temps de caractère vif, originaire d’Amérique, pendant le vice royaume de Nouvelle-Espagne et introduite en Espagne par les marins. Transplantée ensuite dans d’autres pays d’Europe au début du XVIIe siècle, elle y devient une danse de caractère noble puis est abordée par les instruments, en orchestre ou solistes.
Image : Plan du siège de Savannah. L’attaque française, menée en collaboration avec les Américains est un lourd échec. (Carte américaine de 1874, d’après un plan d’époque, Université de Géorgie)