Parrone, Pascal « Backstage » (2021)
Auteur : Né en 1975 à Échallens, Pascal Parrone travaille dans une institution spécialisée dans le traitement des dépendances. Il est également musicien et dessinateur de presse pour divers médias. Après « Outback » publié en 2015, « Backstage » est son deuxième roman.
Slatkine – 1.03.2021 – 328 pages
Résumé :
Emmené par son charismatique leader Alex, le groupe de rock vaudois Blackout est appelé pour remplacer au pied levé une tête d’affiche lors du Venoge Festival. C’est le point de départ d’une ascension irrésistible qui, grâce à l’efficacité redoutable de leur manager Léo Steiner, mènera Alex, Nils, Éric et Leila aux portes d’un succès international et de la signature d’un contrat avec une major. Mais un grain de sable pourrait bien compromettre la réalisation de leur rêve…
Plongeant dans les méandres de l’âme humaine, Pascal Parrone fait du monde musical romand la toile de fond idéale de son nouveau thriller.
Mon avis :
Backstage… Croyez-en l’auteur, l’envers du décor est loin d’être une fête …. Adieu les paillettes et le spectacle et plongeon dans les ténèbres et la noirceur. Le moins que l’on puisse dire est que le monde de la nuit que nous décrit l’auteur est loin d’un long fleuve tranquille… C’est un torrent qui déferle et détruit tout sur son passage, une vague qui arrache tout, qui emporte la vie et fait tout sombrer.
Tout d’abord, je vous présente les musiciens du groupe et leur manager, Léo : le chanteur, Alex, le guitariste, Eric, le bassiste, Nils et la seule fille du groupe, Leila à la batterie. Un groupe de rock, pur et dur : il y a du rythme de la puissance, de l’adrénaline, et sur scène, ça envoie un max…. et pas que sur scène…
Mais derrière la musique, il y a des êtres humains, et comme on le dit souvent, derrière les artistes, il y a souvent des fêlures, des accidents de la vie, des traumatismes.
Le groupe, qui en est à ses débuts, va avoir la chance de se produire sur des scènes de Suisse Romande (et en particulier au Paléo Festival) :le succès va être immédiat et les propulser immédiatement dans le monde des concerts, jusqu’à attirer l’attention de producteurs importants. Mais un succès important signifie des fans, un statut de presque vedette, et le succès n’est pas toujours facile à vivre, surtout quand les musiciens sont fragiles psychologiquement. L’alcool, la drogue, le sexe vont s’inviter après les spectacles et tout va partir en vrille.
On voit que l’auteur est musicien et cela rehausse l’intérêt du roman qui se passe dans ma région et qui montre la difficulté de percer dans la musique, le parcours du combattant pour être reconnu en Suisse et à l’International même si on joue de la musique de qualité, et j’ai apprécié l’analyse des rapports entre les individus qui accordent leurs instruments sur scène mais qui ne cultivent pas forcement l’harmonie une fois de retour sur terre.
Il manque encore un petit quelque chose au niveau du style, mais cela ne m’a pas empêché de bien aimer ce livre original, avec un suspense qui dure jusqu’à la dernière page.
Un roman violent, amer, brutal parfois. Plus qu’un thriller, j’ai plutôt ressenti l’ambiance d’un roman noir, mais alors bien bien noir. Un livre que j’ai lu d’une traite et qui force sur la noirceur des individus et les pires maux de notre époque.
Un cadeau original à la fin du livre : un QR Code avec la « bande son » du roman : 4 morceaux du « groupe Blackout ».
Merci aux éditions Slatkine pour cette découverte. Je suis toujours interessée de découvrir de nouvelles plumes suisses.
Extraits :
Je déteste les gens qui racontent leur vie sans qu’on leur demande. Au moins autant que ceux qui s’intéressent à la vôtre sans y être invités.
Je n’ai jamais été un prédateur en série. Je suis plutôt comme une araignée. Je tisse ma toile patiemment.
Pour les gens tu incarnes le mal. Un violeur n’a rien à faire sur scène !
– Cantat a ses défenseurs !
– Cantat est une polémique vivante !