Baron, Sylvie «Le Cercle des derniers libraires» (2018)
Autrice : née le 20 juillet 1956, est une femme de lettres française, auteure de roman policier du terroir. La plupart des intrigues de ses romans policiers se déroulent dans le Cantal d’aujourd’hui.
Ses romans : Le Locataire (2009) – Le Secret de la Truyère (2010) – Les Justicières de Saint-Flour (2012) – L’Étrange Locataire de madame Eliot (2012) – Le Silence des hautes terres (2013) – Un été à Rochegonde (2014) – Les Ruchers de la colère (2015) – L’Auberge du pont de Tréboul (2016) – L’Héritière des Fajoux (2017) – Rendez-vous à Bélinay (2018) – Le Cercle des derniers libraires (2018) – Terminus Garabit (2019) – Un coin de parapluie (2020) – Impasse des Demoiselles (2020) – Une Miss pas comme les autres (2021)
Éditions De Borée – 13.09.2018 – 260 pages – J’ai lu – 19.06.2020 – 349 pages
Résumé : Cycliste de haut niveau, Adrien Darcy est aussi journaliste sportif. Le vélo, c’est sa passion. Mais depuis son accident, ses blessures le font terriblement souffrir et le laissent affaibli et amer. Pourtant, quand le rédacteur en chef de La Montagne lui propose de mener l’enquête sur trois meurtres de libraires, le jeune homme relève le défi. Malgré ses réticences à pénétrer dans cet univers du livre qui lui semble si éloigné du monde sportif, Adrien se lance à la recherche du meurtrier.
Premier indice les trois victimes appartenaient au Cercle des derniers libraires. Qui se cache derrière cette association ? Qui lui en veut au point d’en supprimer les membres ? C’est bien ce qu’il compte découvrir ! « Notre métier de libraire a une vraie raison d’être. Je crois en sa pérennité, sinon je ne me battrais pas. Ce n’est pas seulement la survie de notre espèce qui est en cause, mais bien celle d’une société à visage humain, une société où on prend le temps d’échanger entre nous plutôt que de se replier derrière son écran.
Tout l’enjeu est là, il est énorme, il ne faut pas s’y tromper. » Sans publicité, cette histoire ne servait pas ses intérêts. Il voyait déjà les grands titres accrocheurs comme « Le Cercle qui tue », « A qui le tour ? « , « vendre des livres est dangereux », ainsi que tout un tas d’articles fielleux qui mettraient Emma en cause.
Mon avis :
Un tueur en série s’attaquerait-il aux libraires indépendants ? Déjà que leur vie n’est pas facile, qu’ils doivent affronter les grandes enseignes, les géants de la vente en ligne comme Amazon, il ne leur manquait plus que ça !
Le monde sportif et le monde littéraire ont-ils des points communs ? le vélo et les livres ? le coureur cycliste et les libraires font-ils des métiers aussi ingrats l’un que l’autre ?
Ce livre, c’est la rencontre improbable entre un journaliste sportif qui ne connait rien à la littérature et ne jure que par les muscles et l’entrainement et d’une petite libraire rondouillarde qui vit par et pour les livres. Ils vont se retrouver pour enquêter ensemble.
C’est un livre plein de charme, qui traite la problématique de la place des libraires indépendants dans le paysage urbain, qui parle de la vie qui disparait des centres villes, de la difficulté de rebondir quand une carrière ou une vie se brise. Il parle aussi du rapport aux autres, de l’amitié, de la confiance, du partage, de l’amitié, de l’amour, de la jalousie…
Et en plus l’enquête est pleine de rebondissements.
Alors si vous aimez l’ambiance des librairies indépendantes, ce livre est fait pour vous… Une bouffée d’air et de chaleur humaine qui redonne confiance en la vie sans être un « feel-good » ( genre que je n’arrive pas à apprécier) .
Extraits :
Malheureusement, la nature humaine est faite de telle façon qu’on se désole de ce qui nous arrive plutôt que de songer à ce qui aurait pu nous arriver.
il sentait déjà son moral ressembler à celui d’une dinde la veille du réveillon.
Nous avons résisté à la vente des livres en ligne, au livre audio, numérique, et dernièrement à la création du livre à la demande sur le lieu de vente.
Avoir constamment le nez dans un livre et la tête ailleurs aurait pu créer quelques complications. La vie réelle pouvant parfois paraître bien fade comparée aux sensations vibrantes procurées par la lecture
Pour les membres du cercle, la librairie est certes un lieu culturel, mais elle ne se place pas sur la même marche que le théâtre ou le musée. C’est une porte d’entrée plus simple, abordable pour tout un chacun, vers les lettres et la culture.
Pour moi, l’idée du cercle représentait avant tout la nécessité de se tenir la main, de s’aider.
Ils s’esclaffaient comme des enfants, riaient d’eux-mêmes, cachaient leurs faiblesses et leurs peurs sous l’ironie et la dérision.
il faut avant tout aimer la vie et les autres, c’est le seul moyen de s’en sortir.
il habitait essentiellement dans un paysage mental où les mêmes gestes devaient se répéter pour pousser son corps à sa limite, tirer la quintessence de son organisme.
l’humeur, le dépit, la jalousie sont autant de signes d’amour que la tendresse.
Un vrai crève-cœur pour tous les commerçants qui se désolaient de la désertification du centre-ville et de l’extension des zones sans âme en périphérie.
Ainsi, pour elle, la lecture permettait de maîtriser le temps, de l’accélérer, de le ralentir, de le suspendre même. Ce qui faisait sa force par rapport au défilement continu des images sur écran qui imposaient leur rythme diabolique.
« La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. » (Albert Einstein)
Vocabulaire : L’adjectif germanopratin est un adjectif se référant au quartier Saint-Germain-des-Prés, à Paris.