Braithwaite, Oyinkan «Ma sœur, serial killeuse» (2019)
Autrice : Oyinkan Braithwaite, née en 1988 dans la ville de Lagos dans l’État du même nom au Nigéria, est une romancière nigériane, auteur de roman policier. Elle passe une partie de son enfance en Angleterre, après le déménagement de sa famille dans le quartier de Southgate à Londres. Elle étudie le droit et la création littéraire à l’université de Surrey et à l’université Kingston, avant de retourner à Lagos en 2011.
Roman : Ma sœur, serial killeuse (2019)
Editions La croisée -13.02.2019 -244 pages/ J’ai lu – 3.06.2020 – 281 pages – Christine Barbaste (Traducteur)
Résumé :
Quand l’esprit de famille pousse à l’extrême… Korede s’est donné pour mission de protéger sa cadette envers et contre tout, et ce n’est pas une mince affaire. Non contente d’être la plus belle et la favorite de leur mère, Ayoola a aussi la fâcheuse habitude de tuer ses amants. Ainsi, au fil du temps, Korede est devenue experte pour faire disparaître les traces de sang et les cadavres. « Seulement, avec Femi, ça fait trois.
Et à trois, on vous catalogue serial killer… » A l’instar d’une Jane Austen des temps modernes, Oyinkan Braithwaite interroge les liens du sang, tout en pratiquant une critique en règle de la société nigériane : sa corruption, ses différences de classe, son machisme exacerbé… Une comédie noire et décalée, aussi mordante que glaçante.
Mon avis :
C’est, je crois, la première autrice nigériane que je lis (oui je sais je n’ai pas encore lu les livres de Chimamanda Ngozi Adichie)
Un roman psychologique qui nous raconte les relations entre deux sœurs, l’ainée qui se sent responsable de sa cadette et pour cela va tout faire pour la couvrir alors qu’elle commet des crimes, au point de devenir tueuse en série (à partir de trois meurtres on est tueuse en série) et l’aide pour qu’elle n’ait pas d’ennuis, quitte à se retrouver complice des agissements de sa sœurette. Contrairement à l’aînée, Korede, la cadette, Ayoola est une beauté qui fait tourner la tête de tous les hommes mais elle a la fâcheuse tendance de trucider tous ses amants… Alors quand l’homme dont Korede est secrètement amoureuse succombe aux charmes de sa sœur, Korede se trouve prise entre deux feux… Continuer à couvrir sa cadette ou protéger l’homme qu’elle aime ?
Bien évidemment elle ne peut se confier à personne et le secret est lourd à porter. Surtout que sa mère est un soutien indéfectible de sa cadette et ne veut (peux ?) en aucun cas imaginer que cette jolie jeune fille pourrait avoir une once agressivité… Pour évacuer son stress, Korede va dévoiler son lourd secret à un homme qui est dans le coma et qui est donné pour mourant…
L’autrice nous fait découvrir la bonne société nigériane avec humour et ironie. J’ai beaucoup aimé ce court roman noir (je dis bien roman noir et non pas thriller ou polar). Pas de temps mort, un style vif et fluide, quelques expressions du pays… C’est dépaysant, totalement amoral et ‘ai passé un bon moment.
Extraits :
Y a-t-il quelque chose de plus beau qu’un homme avec une voix profonde comme un océan ?
Les gens viennent à l’hôpital pour guérir et, parfois, ce n’est pas seulement leur corps qui a besoin d’attention.
Qu’est-ce qui m’a pris de me confier à un corps dans lequel il restait un souffle de vie ?
Mon corps est épuisé mais mon esprit fait des heures supplémentaires, il revisite le passé, échafaude des scénarios, anticipe.
3 Replies to “Braithwaite, Oyinkan «Ma sœur, serial killeuse» (2019)”
Korede s’est toujours sacrifiée pour sa sœur cadette Ayoola et le fait que cette dernière assassine ses amants n’y change rien. Pourtant quand Ayoola jette son dévolu sur un homme dont Korede est secrètement amoureuse, le vent pourrait bien tourner.
Mais tu dois absolument lire Chimamanda Ngozi Adichie !
J’ai trouvé ce roman aussi immoral qu’amusant très agréable à lire. Au-delà de son côté polar, il brosse un tableau pas toujours très reluisant de la société nigériane. Pour les amateurs d’humour noir. Pour ma part, j’ai adoré !
Je me demande bien pourquoi mes paragraphes sont dans le désordre.
pas ma faute.. j’ai rien fait …
Oui je sais que je dois lire Chimamanda Ngozi Adichie …