Adenis, Noémie «Le loup des Ardents» (2021)

Adenis, Noémie «Le loup des Ardents» (2021)

Autrice : Née en 1991, Noémie Adenis a grandi dans la région de Lille. Elle est diplômée en histoire de l’art et archéologie, ainsi qu’en communication digitale.

Robert Laffont – La bête Noire – 16.09.2021 – 312 pages (Grand Prix des Enquêteurs 2021)

Résumé :
1561, Sologne. L’hiver s’abat sur Ardeloup. Nuit et jour la neige tombe, transformant implacablement le village en prison. Puis un mal mystérieux se répand parmi les habitants. Certains ont des hallucinations terrifiantes, d’autres hurlent qu’ils brûlent alors qu’ils sont glacés. Cette maladie qui imprime sa marque noire sur le corps des mourants est-elle l’œuvre d’un démon ou celle d’un assassin ? Bientôt, la superstition embrase les esprits.
Il faut un coupable avant qu’il ne reste plus personne pour enterrer les morts…

Mon avis : Nous sommes en l’an 1561. Un huis-clos dans un village. Dès les premières pages, nous sommes transportés dans cette campagne coupée du monde, dans la vie des paysans au XVI ème siècle. La vie est dure dans cette Sologne, en plein hiver, ensevelie sous la neige. Quand en plus, l’un après l’autre, les habitants du village tombent malades la vie vire au cauchemar.
Par chance, un médecin se retrouve bloqué dans le village alors qu’il était en route vers la grande ville voisine. L’ambiance dans le village se détériore de plus en plus, les suspicions de toujours se ravivent, les secrets du passé remontent à la surface.
Petit à petit l’angoisse monte.
J’ai beaucoup aimé ce court roman thriller historique, qui révèle la part obscure des hommes, la peur de la sorcellerie qui est latente en cette époque… Les personnages sont attachants et le suspense va crescendo jusqu’à la fin.

J’ai beaucoup aimé ce premier roman et me réjouis de suivre cette autrice.

Extraits :

— Vous êtes perspicace.
— Une qualité essentielle pour qui prétend soigner. Notre talent repose d’abord sur l’écoute et l’observation.

Du mal des ardents. Certains l’appellent feu sacré ou feu de Saint-Antoine, du nom de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Antoine.

Tout était resté en l’état, protégé par une rumeur, ô combien puissante, de malédiction.

La superstition est une arme destructrice dont on ne contrôle pas les tirs.

Avec le temps, il avait appris qu’il valait mieux être celui qui accorde, plutôt que celui qui, acculé, est forcé d’abdiquer.

Or il avait appris, en observant les gens, que les sentiments réclamaient autant d’entretien qu’un jardin. Si on ne leur prêtait plus attention, ils s’étiolaient peu à peu, avant de disparaître.

La Sologne leur avait inspiré toutes sortes d’histoires, peuplées de bêtes inquiétantes qui parcouraient la lande, tapies dans les nappes de brouillard. À l’époque, le loup-garou était la créature qui le fascinait et le terrorisait le plus.

Une menace beaucoup moins abstraite planait sur Ardeloup. Rôdeur, assassin, démon, bête féroce… qu’importe, il fallait l’empêcher de frapper à nouveau. Curieusement, le moral des uns et des autres s’améliora. Face au mal des ardents, ils étaient impuissants, tandis que cet agresseur… il devait bien y avoir un moyen de l’attraper.

Et si… Quoi de plus nuisible qu’un et si ?

Ce qu’elle avait appris ne méritait pas un tel sacrifice ; l’ignorance aurait été préférable. Le passé était le passé.

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