Quinn, Cate «Les Trois Épouses de Blake Nelson» (2021)

Quinn, Cate «Les Trois Épouses de Blake Nelson» (2021)

Autrice : Auteure anglaise de romans historiques à succès en Angleterre, autrefois journaliste pour The Guardian, The Times et The Mirror, Cate Quinn signe ici son premier thriller.

Presses de la Cité -16.09.2021 – 535 pages (« Black Widows » traduit par Maxime Berrée)

Résumé :

Blake Nelson est retrouvé mort dans le désert. La police soupçonne sa femme l’avoir tué. Mais laquelle ?
RACHEL, PREMIERE EPOUSE  » Pardonne-moi, Seigneur, j’ai menti à un policier aujourd’hui. Je lui ai dit que Blake n’avait jamais levé la main sur moi.  »
TINA, SŒUR-ÉPOUSE  » Quand les flics m’ont embarquée, j’ai cru qu’ils nous arrêtaient pour polygamie. A Vegas, je me faisais arrêter pour racolage.
Ici, c’est parce que je suis mariée.  »
EMILY, SŒUR-ÉPOUSE »  » Tu peux être toi-même ici ‘, m’a dit Blake. Ce qu’il voulait dire, je pense, c’est que je pouvais être à lui.  » Contre la volonté de sa famille et les règles de l’Eglise mormone, Blake Nelson a épousé trois femmes. Tous les quatre vivent dans un ranch miteux perdu au beau milieu de l’Utah, dans l’attente de la Fin des Temps. Personne ici ne les dérangera.
Jusqu’à ce que le corps de Blake soit retrouvé dans un sale état. Bienvenue chez les mormons !

 » Tout le monde aime Blake Nelson, sauf ses femmes.  » – ; The New York Time

Mon Avis :
C’est parti : direction l’Utah, Salt Lake City,  le pays des mormons…
Un homme est retrouvé mort. Mormon, il fait partie de la branche polygame de la religion mormone et a trois épouses. Deux policiers, le détective Carson et l’agente Brewer semblent penser que le meurtre aurait été commis par l’une de ses trois épouses, voire par les trois ensemble… Et si ce n’était pas l’une des trois, qui aurait eu une raison de faire disparaitre Blake Nelson ?  Dejà que les relations entre les trois épouses étaient tendues, cela va semer encore plus la zizanie entre les trois femmes . A qui faire confiance ? L’une d’entre elles a-t-elle pu commettre ce meurtre ? Pour quelle raison ? la jalousie ?
Nous allons découvrir la vie de cette famille polygame, les relations entre les trois femmes, les raisons qui les ont poussées à se marier avec cet homme qui semblait si charmant de prime abord. L’est-il vraiment ? Quelle était sa vie ? Nous allons plonger dans l’univers des mormons, pénétrer les entrailles de la secte, faire connaissance du Prophète et de son entourage…
Petit à petit nous allons faire la connaissance des trois épouses – Rachel, Tina et Emily. Vont-elles s’accuser, se soupçonner, s’enfoncer, faire bloc, s’entraider? Mais il n’y a pas que le meurtre…
Ce qui est certain c’est que les trois femmes ont des caractères diamétralement opposés et que de prime abord, elles n’inspirent pas la sympathie. Elles n’ont qu’une seule chose en commun : leur mari, Blake.
Et petit à petit, le passé des trois femmes va être révélé…
Les trois épouses vont se mettre à enquêter et à affronter leurs démons, leur passé, leurs souvenirs refoulés.
Le tour de force de l’autrice a été de me faire changer d’avis en cours de lecture sur ces trois femmes qui m’horripilaient au début du livre et que j’ai découvertes au fur et à mesure de la lecture.
Suspense, rebondissements et émotions garanties.

Extraits :

Je suis dans un cimetière, la nuit, debout devant une tombe, une pelle à la main. En baissant les yeux sur le cercueil, je m’aperçois que je suis en train de jeter de la terre sur mon propre visage, mort. Je me réveille toujours au moment où le couvercle du cercueil se referme.

Je me souviens de ma mère comme d’une femme grise. Comme si on l’avait trop lavée et que ses couleurs s’étaient ternies.

Les mormons normaux croient que le moindre relent de polygamie risque d’inciter leurs ouailles à l’adultère.

Quand Blake parlait de ce territoire, on avait l’impression que c’était l’Éden. Rien que des tapis d’herbe tendre et des rivières d’eau claire entre de majestueuses montagnes d’ambre. C’est peut-être vrai au printemps, avec toutes les jolies fleurs. Mais le reste du temps, on ne voit que trois teintes : le gris poussière, le jaune sablonneux, et un kaki délavé pour toutes les herbes ou les broussailles qui sont assez bêtes pour tenter leur chance – comme si quelqu’un avait commandé un décor dans un livre de couleurs avec des pages manquantes.

Nous restons un moment immobiles, à écouter le chant bavard des insectes, bestioles et autres oiseaux, au-dehors. On n’y pense jamais quand on parle du désert. On croirait que c’est tout calme et tranquille. Mais il y a des geais bleus et des cigales en journée, et des grenouilles et des coyotes la nuit, sans compter les lézards qui, tous les dix pas, filent comme des éclairs et vous fichent une sacrée trouille, ou les corbeaux énormes qui croassent sans prévenir à 1 000 décibels.

La vraie vie, ce n’est pas comme ça. Dans la vraie vie, le pire arrive à des gens très bien.

Je sais juste que le deuil est une chose compliquée, répond-il en haussant les épaules. On pleure ce qui était, on pleure ce qui n’était pas, et on pleure aussi ce qui aurait pu être.

Je suis sûre que même l’air est différent ici. Dans l’Utah, il est placide comme un bovin qui broute. Ici, dans le Nevada, il est plus électrique.

Ça se produit chez les membres de secte très jeunes, ou de deuxième génération. Des gens qui absorbent encore des émotions formatives. L’esprit humain s’adapte à n’importe quelle situation. S’il le faut, il apprendra à ne pas développer trop d’empathie. Nous le constatons chez les garçons élevés dans des quartiers où les gangs et la criminalité règnent. C’est de la survie. Il faut bloquer ce type de mécanismes émotionnels.

Elle explique comment les maltraitances qu’elle a subies dans son enfance l’ont conduite à choisir un mari qui essayait de la contrôler.

Image : Salt Lake City. Le temple des Mormons

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