Murata, Sayaka « Konbini, la fille de la superette » (2018)

Murata, Sayaka « Konbini, la fille de la superette » (2018)

Autrice : Sayaka Murata, née le 14 août 1979 est une romancière japonaise. Sayaka Murata est la fille d’un juge et d’une femme au foyer. Elle a travaillé pendant presque dix-huit ans dans un konbini (supérette). Les horaires réguliers lui convenaient bien car elle pouvait écrire quand elle ne travaillait pas. (Source Wikipédia)

Son roman Konbini – La fille de la supérette a connu un succès fulgurant au Japon, avec des centaines de milliers d’exemplaires vendus et un accueil retentissant auprès des critiques. Elle a reçu de nombreux prix, dont le prix Akutagawa, équivalent japonais du Goncourt, et remporté un million de yens. Malgré tout, Murata continue de travailler dans sa petite supérette.

Romans traduits en français : KonbiniLa Fille de la supérette (2018) – Les terriens (2021)

 

Denoël – 11.01.2018 – 123 pages /Folio 2019 / Denoël 19.05.2021 – 128 pages

Résumé :
Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. A trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.
En manque de main-d’œuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu’il apparaît qu’il n’a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d’éviter le jugement permanent de la société.
Pour combien de temps…

Mon avis :

Qu’il est difficile de s’intégrer quand on est « différent ». Eh oui… Keiko est une autiste, elle agit d’instinct, dit ce qu’elle pense, fait des réflexions qu’elle trouve normales mais qui choquent. Et il n’y a pas que ses mots qui détonnent ; il y a son attitude et ses choix de vie. Sa façon de vivre est non conforme à la manière dont la société conçoit une vie normale.
Keiko va donc faire ce qu’il faut pour se calquer sur les autres, en mode imitation, pour essayer de passer inaperçue. Il y a la Keiko intérieure et la Keiko extérieure, celle qui joue un rôle en permanence, qui joue à être normale pour ne pas être rejetée. Mais son emploi dans sa superette est son point d’ancrage et ce qui la fait tenir debout… Alors elle va tenter de résister un maximum, tout en faisant des essais dans d’autres domaines, non par choix mais par gain de paix et pour éviter les regards et les jugements de la société.

Le thème de société est intéressant mais une fois de plus, je n’arrive pas à m’enthousiasmer car l’écriture est tellement factuelle que l’émotion disparaît complètement. J’ai l’impression de lire un rapport officiel… même si il y a des touches d’humour (pas dans le style mais dans les propos rapportés)

Extraits :

Les adultes semblèrent soulagés de voir que je ne prononçais plus un mot superflu, que je n’agissais plus sur des coups de tête.

Après tout, sortie de mon manuel de l’employé dont j’appliquais à la perfection les directives, je n’avais pas la moindre idée de la façon dont fonctionnait une personne normale.

C’est en nous imprégnant ainsi les uns des autres que nous préservons notre humanité.

Enfin, je suppose que ce bébé en particulier est précieux, même si pour moi il en va d’eux comme des chats sauvages : ils ont beau présenter quelques différences, ce sont tous des membres de la même espèce, étiquetée « nourrisson ».

Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu’ils sont en droit d’exiger des explications.

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