Vigoulette, Daniel « Les ombres du Léman » (2004)

Vigoulette, Daniel « Les ombres du Léman » (2004)

Auteur : Romancier français né à Villeneuve sur Lot , le 18 janvier 1957. Ancien officier de gendarmerie, il a longtemps exercé le métier d’enquêteur. Il est aujourd’hui installé à Saint-Martin dans les Antilles.

 

Albin-Michel – 07.04.2004 – 294 pages / Editions de Borée – Terre de Poche – 01.02.2006 – 403 pages

Résumé :

 » Il ne faut pas se fier à l’eau qui dort « , telle pourrait être la devise de cette communauté de pêcheurs, fière de son histoire et de ses traditions, attachée viscéralement à son lac montagnard.

Aussi dangereux qu’un océan avec ses brouillards et ses tempêtes, le lac Léman abrite en ses abords une très ancienne et farouche communauté de pêcheurs, encore très active près de Thonon dans les années soixante. Des hommes fiers de leur métier, prêts à se battre pour le préserver. Marie, la fille d’Auguste Grangez, noyé au large après une dispute avec un autre pêcheur, décide de reprendre le rude métier de son père. Elle doit alors affronter l’hostilité générale et une incompréhensible violence. Mais la rivalité professionnelle ne peut tout expliquer : les anciens compagnons de son père auraient-ils un secret à cacher ? Autour d’une petite société profondément attachée à son histoire, Daniel Vigoulette nous plonge au cœur d’un roman troublant, hanté par les fantômes d’un passé douloureux.

Mon avis :

Merci à la voisine qui m’a prêté ce roman « local » qui se déroule en Haute-Savoie, à Thonon-les-Bains.
Le temps est à la tempête sur le Léman. Et le Léman a beau être un lac, c’est un grand lac et il peut e révéler être très dangereux ! Surtout quand les vents se déchainent et que le brouillard masque toute visibilité.
Dans les années 60, après une tempête pendant laquelle les environs de Thonon se font balayer par le Sudois, le Môlan et le Joran, Gaspard, un vieux pêcheur est porté disparu. Mais ce n’est pas à cause de la tempête : c’est suite à une altercation avec un autre vieux pêcheur, le nommé Joseph. Ces deux ne se sont pas adressé la parole depuis une vingtaine d’année et ils partagent un lourd secret qui remonte à la deuxième guerre mondiale.
A Thonon, dans les années soixante, le contexte est tendu. Le lac Léman est malade, les pêcheurs peinent à vivre de la pêche… La faute à la pollution, aux algues mais les vieux de la vieille ramènent toujours les querelles ancestrales… la faute à ceux du Haut-Lac, la faute aux permis de pêche trop généreusement octroyés aux jeunes par exemple.
Quand Marie, la fille de Gaspard revient pour prendre la suite de son père en laissant tomber ses études de médecine, elle est très mal reçue ! Non seulement une nouvelle même si les permis sont accordés lorsque le père avait déjà le permis mais surtout l’arrivée d’une femme est jugée impensable !
Son retour coïncide avec une vague de lettres anonymes envoyée aux vieux pécheurs qui étaient dejà sur le lac lors de la deuxième guerre mondiale, à l’époque de la résistance et des collabos, quand le Lac Léman servait de passage transfrontalier pour permettre aux juifs de gagner la Suisse.
Un autre personnage est sur les lieux : un jeune journaliste suisse qui souhaite écrire des articles sur la région.
Marie on le sait dès le début, cache quelque chose mais quel est son secret… Qui est-elle en réalité ? Il y a quelque chose de trouble dans son passé…
C’est un livre que j’ai beaucoup aimé. On y parle de la région, les personnages sont solides et attachants, les haines tenaces, le monde de la pêche est un monde rugueux qui n’entend pas se laisser faire et qui se bat pour survivre, quitte à employer des méthodes peu glorieuses,  … et le Lac est un personnage bien tumultueux. Le Lac et l’amour des pêcheurs pour ce Lac qui les fait vivre.

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