Cazeault, Patrice «Ching Shih, reine pirate» (2021)

Cazeault, Patrice «Ching Shih, reine pirate» (2021)

Auteur : Auteur canadien (québécois) né le 25 novembre 1985 à Granby. Patrice Cazeault termine ses études collégiales en sciences humaines (profil histoire) au Cégep de Granby Haute-Yamaska en 2005. Il entreprend alors un baccalauréat en enseignement au secondaire à l’Université de Sherbrooke qu’il abandonne en 2007. Préposé à l’expédition de 2004 à 2010 chez IBM Canada, il travaille, depuis, comme analyste pour cette même entreprise. Il a fait son entrée en littérature en 2012 avec la publication des trois premiers tomes de sa série Averia, le premier lui ayant valu le Prix jeunesse des univers parallèles 2013.

 Editions Monarque – Collection Conquérantes – 15.07.2021 – 348 pages

Résumé :
1801. Les pirates sèment le chaos dans les mers du sud de la Chine. A bord d’une jonque de guerre, la jeune chinoise Ching Shih lutte pour sa survie. Aspirée par la bataille que se livrent les commandants cruels des flottes rivales, elle entreprend de se hisser à la tête de la coalition formée par le terrible capitaine Cheng I. Assaillie de toute part, elle devra prouver sa valeur dans ce monde hostile, déjouer les machinations de ses adversaires et mettre à profit toutes ses ressources afin d’assurer sa souveraineté sur les mers.
Bientôt, son nom terrorisera jusqu’à ses ennemis les plus redoutables. De célèbres pirates tels que Barbe Noire, Henry Morgan ou William Kidd feront pâle figure à côté de la légendaire Ching Shih…

Mon avis :

Shih et son amie Jinyu travaillent dans une maison de passe. Shih, d’origine humble, paysanne a atterri là suite à un scandale de corruption dans lequel son père avait été mêlé. Elles vont se retrouver prisonnières suite à l’attaque de la maison de passe et vont travailler à bord d’un bateau de pirates. Alors que Jinyu va se cantonner aux tâches subalternes, Shih va s’intégrer à l’équipage, puis aux attaques. Elle va commencer par relayer les consignes pendant les combats.
Une haine féroce existe entre Shih et son capitaine, Gan Zu. Il a juré sa perte et elle aussi : elle a juré de le détruire, de lui prendre son navire. Elle échappera à la mort à plusieurs reprises, sur terre ou sur mer

Shih est intelligente, elle sait lire, écrire, compter. Et elle a des idées et un sens de la stratégie. Et surtout elle a des alliés : Cheng I le chef et son fils Cheung Po Tsai et peut compter sur le respect et l’admiration des marins/pirates. Et elle a des ambitions : être nommée à la tête de la coalition des pirates, même si elle est une femme. Et la coalition c’est 5 flottes : la rouge, commandée par Cheng I, la noire commandée par O-po-tae. La bleue commandée par Lin Feng, la verte commandée par Jia Yasheng et la jaune commandée par Xun Wuet cela représente 300 jonques, 600 sampans et autour de 50 000 hommes… Et des commandants qui en prime rêvent de gravir les échelons et se font des coups tordus..

Le portrait d’une femme de caractère qui a existé, un roman historique, un roman d’amour, d’aventure.
Et comme j’ai toujours aimé les histoires de pirates et les histoires où les femmes se battent pour prouver qu’une femme peut faire aussi bien voire mieux qu’un homme…

Extraits :

De jour, l’endroit était peu accueillant, mais avec le crépuscule et la lumière orangée soleil couchant, de loin, la maison close ressemblait à un palais secret, niché au creux de la baie.

En pleine mer, elle préférait rester pieds nus. Sentir le bois ou la rudesse du cordage lui conférait une meilleure confiance. Même lorsqu’elle se lançait à l’abordage d’un navire ennemi, elle préférait la légèreté. Pour l’occasion, elle avait aussi délaissé sa tunique et les pièces d’armure pour une épaisse chemise bleue qui lui descendait jusqu’aux cuisses.

Shih avait agrémenté sa tenue d’un foulard rouge noué autour de son cou et avait convaincu Jinyu de faire de même.
— Pour afficher notre fidélité à la flotte de Cheng I.

Les mers ici étaient de véritables fournaises et des usines à fabriquer des typhons. L’idée pouvait paraître contre-intuitive, mais mieux valait se retrouver au milieu de l’océan que le long de la côte lorsque de tels mastodontes fondaient sur la jonque. En haute mer, les risques de heurter quelque chose étaient inexistants. Près du rivage, les navires se fracassaient les uns sur les autres ou étaient écrasés contre une falaise.

Il s’agissait d’une vieille légende. Les marins du passé croyaient que les tempêtes étaient déclenchées par un dragon qui vivait au-dessus des nuages et que des longs pavillons couverts d’inscriptions en mandarin l’apaisaient.

Une série d’explosions secoua la poupe du navire, bientôt étouffée par un épais nuage de fumée noire, opaque, comme si une pieuvre avait craché un puissant jet d’encre pour obscurcir sa fuite.

Son ton monta et son élocution se fit plus hachée, comme si sa langue lançait des couteaux.

Elle aimait marier chemises de soie aux motifs noir et rouge, pièces d’armure et armes d’apparat, se composant une allure martiale, féroce et indomptable. Autant que féminine, mystérieuse, envoûtante.

Informations (Wikipédia) :
Ching Shih aussi connue sous le nom de Cheng I Sao, Madame Tsching, née en 1775 et morte en 1844, est une femme pirate chinoise.
Elle terrorisa les mers de Chine au début du XIXe siècle durant le règne de l’empereur Jiaqing. Elle commandait plus de 300 jonques (voiliers chinois traditionnels) et avait sous ses ordres entre 20 000 et 40 000 pirates. Durant sa carrière de pirate, elle entra également en conflit avec plusieurs nations comme l’Empire britannique, l’Empire portugais et la dynastie Qing.
Ching Shih aurait inspiré le personnage de Dame Ching, une Seigneur des Pirates, dans le film Pirates des Caraïbes : Jusqu’au bout du monde

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