Van der Vlugt, Simone « Bleu de Delft » (2018)

Van der Vlugt, Simone « Bleu de Delft » (2018)

Auteur : Simone van der Vlugt (Hoorn, 15 décembre 1966) est une auteure néerlandaise, principalement connue pour ses thrillers et ses romans historiques, dont certains appartiennent à la littérature d’enfance et de jeunesse.

Romans ont été publiés en français : La Mémoire assassine (2010, Presses de la Cité), Bleu de Delft(2018, Éd. Philippe Rey), Neige rouge (2019, Éd. Philippe Rey), La Maîtresse du peintre (2020, Éd. Philippe Rey) , La Fabrique (2021, Éd. Philippe Rey), La ville dévastée (2022, Éd. Philippe Rey),

Editeur Philippe Rey – 12.04.2018 – 329 pages / 10/18 – 04.04.2019 – 330 pages

Résumé

Au XVIIe siècle, après la mort mystérieuse de son mari, la jeune Catrijn quitte sa campagne néerlandaise pour tenter sa chance à la ville. Le hasard des rencontres la mène à Amsterdam où elle est engagée comme intendante dans une famille. Passionnée de peinture, Catrijn aide la maîtresse de maison à parfaire son apprentissage. Elle fera même la rencontre de Rembrandt dans son atelier. Mais, poursuivie par son passé, , la jeune femme doit fuir à Delft où elle est engagée dans une faïencerie, et formée par un ami de Vermeer. Le grand peintre voit d’un œil bienveillant le succès fulgurant de Catrijn lorsqu’elle met au point le célèbre bleu de Delft.

Dans un récit parfaitement rythmé, Simone van der Vlugt raconte avec brio l’histoire du Siècle d’or néerlandais pour emporter son lecteur sur les pas de Catrijn. Elle offre ainsi le magnifique portrait d’une femme artiste, qui cherche à se faire une place dans un monde d’hommes en dépit des violences et des préjugés. Un roman captivant

Mon Avis :
Si vous avez aimé le livre de Tracy Chevalier « La Jeune fille à la perle » vous allez aimer ce roman. D’ailleurs les deux romans se situent à Delft, au dix-septième siècle, âge d’or de la peinture hollandaise. Deux personnages de femmes (jeunes filles) fortes.
Ce roman féministe sur fond historique des Pays-Bas du XVIIème siècle, et de Delft plus particulièrement (Art – faïenceries et Bleu de Dépôt – , incendie de la poudrière de Delft en octobre 1654, peste)  nous offre une aventure, un roman d’amour, du suspense, de l’émotion. D’ailleurs l’histoire de Catrijn est mise en avant dans un contexte artistique. Catrijn va se battre pour échapper à la mort (plusieurs fois) , pour exister, pour vivre sa passion, et pour se faire une place même si c’est une femme. Elle est ambitieuse et déterminée, prête à tout (ou presque)pour réussir.

Le côté bleu de Delft est bien présent :
On y parle terre cuite, porcelaine, faïence, majolique, glaçure, procédés de cuissons.
On y parle compositions, motifs, nouvelles idées, création, modes et imagination
On y parle peinture, couleurs… et bleu de Delft.
On y parle peintres néerlandais du XVIIème siècle  … Vermeer, Rembrandt, Nicolas Maes…

Extraits

– Comme toujours dans les villages ! C’est bien pour ça que je veux partir. J’en ai ma claque des cancans, de ces gens qui fourrent leur nez partout ! »

Je reste un instant immobile au milieu de la place, observant le nouveau monde vertigineux qui m’entoure, et je comprends que je ne retournerai jamais dans mon village natal.

Il n’y a pas que le résultat qui compte, il y a aussi le plaisir.

« Quand une femme décide de changer de vie, c’est généralement par nécessité, Mattias. Ce sont les hommes qui parcourent le monde en quête de découverte, des hommes comme toi. »

Je me mets au travail et très vite, je fais le vide autour de moi. Comme chaque fois, je ne fais qu’un avec mon pinceau.

« Le tout est d’avoir du talent. Les techniques peuvent s’acquérir par l’apprentissage mais le talent, lui, est inné.

Il disait que Rembrandt ne peignait pas avec de la couleur, mais qu’il peignait avec la lumière.
– Les hautes lumières, même ! Selon l’un de ses élèves, il ne les ajoute qu’en tout dernier lieu, avec des touches de blanc. »

– Voilà ce qui fascine les gens : les dragons, les cascades, les fleurs exotiques, les habitants du bout du monde. Les gens d’ici sont blasés des moulins à vent et des vaches, dis-je.

Je suis assaillie par une foule de sentiments mêlés ; de la surprise, de la gratitude et aussi autre chose d’indéfinissable, qui me fait perdre un peu mes repères. « Merci » est le seul mot que je parviens à exprimer.

Je comprends maintenant qu’il existe plusieurs sortes d’amour : l’amour éphémère qui m’avait lié à Govert, la passion dévorante que j’éprouvais pour Mattias et cet étrange sentiment d’avoir trouvé l’âme sœur – ce qui exprime le mieux ce que je ressens pour Evert.

Nous sommes probablement tous tourmentés par la culpabilité et la peur. Que sait-on finalement de ceux qui nous entourent ? Nous avons tous nos petits et nos grands secrets, autour desquels nous bâtissons notre vie tant bien que mal.

Quand on croit la comprendre, avec ses hauts et ses bas, quand on croit qu’elle ne nous surprendra plus, la vie prend parfois un tournant inattendu.

2 Replies to “Van der Vlugt, Simone « Bleu de Delft » (2018)”

  1. Le titre est accrocheur, car on sait qu’il va mener à Vermeer. Quant à l’intrigue, elle semble suivre le schéma que j’affectionne : une fiction se déroulant dans le passé, avec en toile de fond des évènements qui se sont effectivement déroulés, le rejet de tout anachronisme, afin de nous apprendre des choses sur une période historique et les personnes qui y ont vécu.
    Du Dumas, mais sans trahison sur les véritables motivations des personnages historiques (même s’il faisait de beaux enfants).
    Là, je suis vivement intéressé, bien que ce ne soit pas mon époque historique préférée.

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