García Freire, Natalia « Mortepeau » (2021) 160 pages

García Freire, Natalia « Mortepeau » (2021) 160 pages

Autrice : Natalia García Freire est née à Cuenca, Équateur, en 1991. Elle a étudié la communication et a travaillé comme journaliste pour le magazine Nan et de nombreux journaux et magazines hispanophones. Elle vit désormais à Madrid.

Roman : Mortepeau (2021)

Christian Bourgeois Editeur – 02.09.2021 – 160 pages (traduit de l’espagnol- Equateur – par Isabelle Gugnon)

Résumé:

Récit de la chute et de la décadence d’une famille, Mortepeau est un conte noir. Lucas, un jeune homme, s’adresse à son père décédé et enterré dans le jardin familial. Autrefois, il était luxuriant et entretenu par Josephina, sa mère passionnée de botanique. Dorénavant, il n’est plus que mauvaises herbes et désolation. Si la famille en est arrivée là, c’est à cause de deux hommes mystérieux invités dans la maison, bouleversant son équilibre et la précipitant vers sa fin.
Avec Mortepeau, Natalia García Freire nous offre un premier roman gothique qui n’est pas sans rappeler Shirley Jackson ou Daphné du Maurier. Elle y sonde de sombres dynamiques de pouvoir dans une langue envoûtante, proche de la prose poétique – dans un univers qui n’appartient qu’à elle

Mon avis:
Je pense que c’est un livre qu’on adore ou qu’on déteste. Moi je suis passée totalement à coté et j’ai détesté. Je n’ai pas compris où on voulait m’emmener… Oû alors j’ai juste refusé de saisir la main de l’autrice et de me laisser embarquer…
Dès que j’ai mis les pieds dans ce cloaque, je n’ai eu qu’un seul désir … me tirer de là, arrêter de me vautrer dans la fange, de croupir en eau stagnante, en compagnie des vers, des araignées et autres bestioles, barbotant dans les chairs en décomposition.. Et le monde des larves et de la putréfaction… désolée mais j’ai du mal à y trouver de la poésie… et en plus je n’ai pas compris l’intérêt du livre.
Un jeune garçon s’adresse à son père qui pourrit dans un jardin abandonné dans lequel a nature se décompose tout comme le cadavre du père… Et pour ce qui est de la poésie de l’horreur dans cette balade glauque et morbide… ben non… la magie n’a pas opéré…
Pour moi cela se résume à l’horreur, la répulsion, le dégoût, la décomposition, l’odeur de pisse, la puanteur, la pourriture, les bestioles gluantes, les larves…

Généralement j’aime beaucoup la littérature de l’Amérique du Sud. Pour ma première incursion en Equateur… c’est une grosse déception… Dommage, j’avais tellement aimé la couverture!

Extraits:

Nous étions pareils à une chaîne de vélo mal graissée. Nous avancions par à-coups.

Quand les larves de mouche s’apprêtent à éclore, tout se liquéfie à l’intérieur de leur cocon pour former un être complètement différent : une mouche. Des pattes effilées et des ailes géométriquement bien taillées naissent d’une larve blanche et molle. Il en va de même avec ce que j’éprouve : tout en moi, y compris le sentiment le plus ignoble, se métamorphose et peut devenir une idée prodigieuse selon mon bon vouloir. Mais ne nous avançons pas et laissons l’immonde pulluler autour de moi.

Nous avons toujours été séparés par une distance imaginaire, comme celle qui existe entre deux aimants, une force invisible plus résistante que n’importe quel bloc de pierre car un champ magnétique ne peut être neutralisé.

Toutes les maisons doivent regorger de secrets que personne ne déterrera jamais ; comme les grottes anciennes où la mort s’est couverte de terre et de roches, comme le fleuve qui charrie le sang et le dépose dans ses parties les plus sombres, les maisons dissimulent de si nombreuses disparitions qu’elles se vident de leurs forces et commencent à se morceler.

La peur ne se tait jamais. Quand on est effrayé, on doit la garder au fond de soi sans jamais la montrer à autrui. 

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