Fouassier, Eric « Le Bureau des affaires occultes (2021) 448 pages Série Le Bureau des affaires occultes (tome 1)

Fouassier, Eric « Le Bureau des affaires occultes (2021) 448 pages Série Le Bureau des affaires occultes (tome 1)

Auteur : Né le 6 octobre 1963, Éric Fouassier, membre de l’Académie nationale de pharmacie, grand spécialiste de l’histoire de la pharmacie qu’il enseigne en faculté depuis plus de vingt ans, est un passionné de jeux de piste et d’énigmes. Auteur de littérature générale (pseudonyme Yves Magne), Eric Fouassier s’est aussi illustré dans le domaine du roman policier. Son livre Morts thématiques a ainsi reçu en 2011 le prix Plume de Glace décerné dans le cadre du festival de Serre-Chevalier, sous le parrainage de Patrick Bauwen. Auteur de plusieurs romans policiers historiques, dont Le Bureau des affaires occultes récompensé notamment par le prix Maison de la Presse 20212. Il a également publié un roman psychologique sous le pseudonyme d’Yves Magne.

Série Commandant Gaspard Cloux : Morts thématiques  (2009) – Rien qu’une belle perdue (2011)

Série Sans peur et sans reproche : « Bayard ou le Crime d’Amboise » est le premier tome d’une série de trois aventures indépendantes. Suivent « Le piège de verre » (2017) et « Le disparu de l’Hôtel-Dieu » (2018)

Série Les Francs Royaumes : Par deux fois tu mourras (2020) – La Fureur de Frédégonde (2021)

Série Le Bureau des affaires occultes : Le Bureau des affaires occultes (2021) – Le Fantôme du vicaire  (2022) – Les nuits de la peur bleue (2023)

Autres romans : Le traducteur (2010) – L’Effet Nocebo (2014)

Roman signé Yves Magne : Et puis le silence (2017)

Série Le Bureau des affaires occultes :
Le Bureau des affaires occultes –  tome 1
Albin Michel – 28.04.2021- 360 pages / 27.04.2022 – 448 pages / Ebook – 27.04.2022 – 448 pages

(prix Maison de la presse 2021) 

Résumé:
Automne 1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente. Valentin Verne, jeune inspecteur du service des moeurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime. 

Car la science qui progresse, mêlée à l’ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l’irrationnel, Valentin Verne sait en décrypter les codes. Nommé par le préfet à la tête du « bureau des affaires occultes » , un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences. 

Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d’un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire ? Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante ? Qui est le chasseur, qui est le gibier ? Dans la lignée des grands détectives de l’Histoire, de Vidocq à Lecoq en passant par Nicolas le Floch, un nouveau héros est né.

Mon avis:

J’aime beaucoup les romans /polars historiques et j’ai beaucoup apprécié m’aventurer en compagnie de Valentin Verne au coeur d’une époque très troublée, d’une grande instabilité politique, à savoir la Monarchie de Juillet , qui s’étend de 1830 à 1848. C’est en prime une époque riche en transformations, en découvertes, en inventions, en progrès dans divers domaines . Dans ce roman nous parlons principalement de progrès dans le cadre de la médecine et des balbutiement des traitements par l’hypnose..
Ah que j’ai adoré m’aventurer dans le monde des 4 V … j’ai nommé  Valentin Verne, Vidocq, le Vicaire…
Le pauvre Valentin va risquer sa vie un nombre incalculable de fois … Outre le personnage de Valentin, qui recèle une bonne part de mystère… j’ai aussi beaucoup aimé la comédienne Aglaé que j’espère vivement retrouver dans la suite de la série.
Ce roman est extrêmement bien documenté, le cadre historique est détaillé sans pour autant être trop envahissant.
Il y a en fait deux enquêtes. Celle sur laquelle va travailler Valentin Verne et celle qui le travaille… et on est tout le temps sur le qui-vive , le suspense est omniprésent, il n’y a pas de temps mort. Une réussite.
La psychologie des personnages est également un plus. Valentin semble aussi insaisissable que sa hantise, j’ai nommé le Vicaire…  Il est attachant, cachant une fracture – nettement plus qu’une fêlure – sous sa carapace de beau jeune homme froid et indépendant qui va réaliser combien il est seul dans sa vie… pas de famille, pas d’amis… Ce que nous dévoile ce premier tome de son passé nous laisse entrevoir un long chemin pour se reconstruire… De nombreux thèmes sont abordés mais il serait dommage de vous en parler. Je préfère vous laisser découvrir…

Je sens que Valentin Verne va vite devenir un de mes personnages préférés… Il va rejoindre Nicolas Le Floch (Enquêtes de Nicolas Le Floch de Jean-François Parot) , Victor Dauterive (Enquêtes de Victor Dauterive dans la France révolutionnaire de Jean-Christophe Portes)  , le Chevalier de Volnay (Série du Commissaire aux morts étranges d’Olivier Barde-Cabuçon) … et les autres ( au fil des siècles : Louis Fronsac et Guilhem d’Ussel de Jean d’Aillon, Matthew Shardlake de C.J. Sansom…) 

Extraits: 

Le noir, le néant. Tout, plutôt que ces visions d’épouvante qui l’assaillent sous la toile humide. Mais il n’ose plus bouger. Il se contente de fermer les yeux. Comme si le rideau de ses paupières constituait un rempart efficace. Suffisait à faire disparaître l’insoutenable.

Je ne relis jamais ce que j’écris. À quoi bon ? Je laisse ma main faire, les phrases ramper sur la feuille, sinueuses, pareilles à des serpents se tordant sur la neige. Je me tiens à distance. Je me contente de regarder de loin ces entrelacements de sombres reptiles.

Il n’avait plus que des grands mots à la bouche : fraternité, égalité, universalité, éducation, émancipation, révolution… Avez-vous déjà remarqué combien les mots se finissant en -té et en -tion ont le singulier pouvoir de faire tourner les têtes ?

Quand le pire reste enfermé au plus secret de votre cœur, parce que vous ne savez pas comment l’extirper sous forme d’une parole sensée ou même seulement audible. Vous n’avez alors pas d’autre choix que de l’enkyster au plus profond de vous-même. Vous vous construisez un espace intérieur où vous enfermez mentalement tout ce qui vous effraie, tout ce qui vous dégoûte et vous fait du mal. C’est comme si, dans votre esprit, vous creusiez une seconde cave. Et c’est là que vous reléguez la Bête immonde. Vous L’y emprisonnez à son tour et vous Lui refusez l’accès à vos autres territoires.

— Pêcher me détend et m’aide à ne pas trop perdre la main, expliqua-t-il en élargissant son sourire qui devint presque carnassier. Attraper du poisson, ce n’est guère différent de la traque du gibier ou du cravatage de malfrat. L’important, c’est de bien s’imprégner des habitudes de sa proie. Tenez, par exemple ! Vous voyez cette souche de peuplier. C’est la tanière d’une vieille connaissance qui se calfeutre là pour guetter les ablettes et autres goujons. Un sandre magnifique ! Près d’un mètre de long ! Tôt ou tard, vous pouvez m’en croire, il finira par mordre à mon hameçon.

— Que voulez-vous, l’information est un placement comme un autre. Mais d’excellent rendement. Peu la possèdent et nombreux sont ceux qui la recherchent.

Ce que tu évoques fait immédiatement penser aux plantes de la famille des solanacées vireuses. En particulier celles que l’on appelle « les trois diaboliques » et que tu connais forcément.
— La belladone, le datura et la jusquiame, récita Valentin en hochant la tête. Elles doivent leur surnom au fait que les sorcières étaient réputées les utiliser pour convoquer le diable à leur sabbat. Je sais qu’elles sont toutes les trois toxiques et potentiellement mortelles.

L’automne était de loin sa saison préférée, qui alliait beauté et fragilité et s’accordait si bien aux plis de son âme tourmentée.

 

Image : Vidocq

7 Replies to “Fouassier, Eric « Le Bureau des affaires occultes (2021) 448 pages Série Le Bureau des affaires occultes (tome 1)”

  1. Une lecture bien agréable avec cette enquête policière pleine de rebondissements où l’on voit apparaître les prémices de la police scientifique au tout début de la Monarchie de Juillet. Il y a une suite, « Le fantôme du Vicaire ».

  2. Je l’ai acheté dès sa parution et pas encore lu car d’autres activités vampirisent mes journées. Juillet-Août au village devraient me permettre de combler mes retards… en partie.
    J’ai une attirance particulière pour tout ce qui touche au 19ème siècle, où les revers de fortune liés aux bouleversement politiques nombreux et les changements profonds de la société permettent des intrigues moins prévisibles que l’époque actuelle.

  3. Le tome 3 vient de paraître : « Les nuits de la peur bleue ». Mais, c’est une série à lire dans l’ordre, car le personnage du Vicaire est toujours présent. Apparemment, un tel sujet a fait un bon nombre de lecteurs : 500.000 (je suppose que c’est pour les deux tomes. Mais même à raison de 250.000 par tome, c’est excellent. Espérons que le fait que ce soit un « filon » ne va pas nuire au récit).

    1. le tome 1 est excellent et je ne pense pas que le fait qu’on suive Valentin va nuire à la série !
      Je pense au contraire qu’il va s’étoffer, comme Nicolas Le Floch ou Victor Dauterive de Jean-Christophe Portes

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