Chase, Eve «La disparition d’Audrey Wilde» (2023) 304 pages

Chase, Eve «La disparition d’Audrey Wilde» (2023) 304 pages

Autrice : Eve Chase est le pseudonyme d’une journaliste ayant travaillé pour plusieurs magazines anglais. Elle vit aujourd’hui à Oxford avec son mari et ses trois enfants.

Romans : Un Manoir en Cornouailles (prix Saint-Maur en Poche du roman étranger 2019.) – Les filles du manoir Foxcote    La disparition d’Audrey Wilde (2023)

10/18 – 01.06.2023 – 297 pages (« The Wildling Sisters » ou « The Vanishing of Audrey Wilde » 2017 ) traduit par Aline Weill

Résumé : 

Dans les années 60, au cœur de la campagne anglaise, quatre sœurs sont confrontées à l’énigme de la disparition de leur cousine.
Lorsque Margot, quinze ans, et ses trois sœurs arrivent au Manoir d’Applecote en juin 1959, elles espèrent passer un été tranquille dans la campagne anglaise. C’est compter sans leur oncle et leur tante, qui ne parviennent pas à se remettre de la disparition de leur fille Audrey, cinq ans auparavant. Alors que les tensions entre les sœurs grandissent suite à la visite de deux beaux voisins, Margot se sent irrépressiblement attirée par le mystère de la disparition de sa cousine. Lorsque que l’été prend une tournure macabre, les sœurs doivent s’unir pour faire un choix cornélien.
Cinquante ans plus tard, Jesse est prête à tout pour que sa famille quitte Londres et leur maison, encore hantée par le souvenir de l’ex-femme décédée de son mari. Le splendide manoir d’Applecote, au cœur de la campagne anglaise, semble être la destination idéale. Mais Jesse se sent de plus en plus isolée dans cette immense demeure, le conflit entre elle et sa belle-fille s’envenime et elle est taraudée par toutes les rumeurs qui courent sur le manoir…

« Une histoire passionnante : des sœurs, des secrets et un mystère non résolu. » Kate Morton

« L’une des romancières les plus captivantes du moment. » Lisa Jewell

« Fascinant et riche en suspense » Clare Mackintosh

Mon avis:
Les vieux manoirs isolés dans la campagne anglaise… j’avoue que cela me titille toujours..
Tout commence par une disparition… il y a cinquante ans..
Et, cinquante ans plus tard, une famille cherche un nouveau départ et envisage de quitter Londres pour s’installer dans un vieux manoir décrépi à taille humaine, niché au milieu de nulle part…et qui a besoin d’un sacré rafraichissement. C’est parti pour « Applecote », ses secrets et ses mystères.
Deux histoires qui vont se croiser, deux époques. L’idée était bonne…

Première histoire : Années 50 : 4 soeurs Flora, Margot, Pam et Dot et leur cousine Audrey, une fillette qui a disparu…
Deuxième histoire: 50 ans plus tard : Une famille recomposée, un père qui a perdu sa femme et sa fille – Bella – et la nouvelle épouse du père, Jessie et leur fille. Ambiance électrique : Bella n’accepte pas sa belle-mère et a été exclue de son école. Ce manoir, que Jessie voyait comme un refuge va se transformer en maison hantée par le fantôme d’une fillette disparue…
Gros bémol : J’ai ramé pour arriver au moment où ça  bouge enfin .. Il faut en  arriver presque à la moitié pour que cela commence à démarrer mais c’est lent. Le manoir prend trop de place, j’ai l’impression de l’avoir visité en long, en large, en travers, de haut en bas, à l’intérieur, à l’extérieur….  En plus  je me mélange les personnages d’une des parties (celle du passé)  et je ne les trouve pas attachants…
J’ai été intéressée par les relations entre Jessie et sa belle-fille et l’esprit de clan des quatre soeurs.
Et même si il y a de jolis moments, je dois dire que j’ai trouvé l’ensemble flou et je me suis ennuyée. J’ai été jusqu’au bout mais rien à voir avec le premier Un Manoir en Cornouailles)  L’écriture est jolie. Mais déception cette fois. Mais je vais quand même lire son précédent. 

Extraits:  

Applecote ne domine pas la campagne environnante mais s’y niche, telle une élégante vieille dame dormant dans les hautes herbes.

L’impression qu’une chose est prise au piège. Comme si le passé était coincé, c’est tout. Ou quelqu’un. 

Mes souvenirs sont aussi aléatoires qu’une tombola.

C’est sa manière, je pense, de trier le passé, comme si c’était une boîte de chocolats où elle laisse ceux qui ne lui plaisent pas.

Pour cette raison, elle leur offre toujours sa place dans le métro, ne manque pas de sourire et de parler de la météo. Mais quand sa propre mère donne des signes de vieillesse, perd ses lunettes dans son sac ou demande ce qu’est une appli, ça l’agace,

le passé déchirant l’étoffe du présent, le montrant aussi fragile qu’un linge antique.

Je me rends compte que le monde de la rivière ne se révèle pleinement que lorsqu’on l’habite, qu’on quitte l’abri de la terre ferme pour se baisser à son niveau… et peut-être en va-t-il de même du passé.

— Tu sais, ici, on vit encore au Moyen Âge. (…) Les gens croient aux lutins. Aux esprits dans les pierres… et que la malchance est contagieuse. Les enfants qui disparaissent aussi. Pas de fumée sans feu, et tout ça.

Personne ne raconte jamais toute l’histoire. Celle de notre famille est bâtie sur des strates de silence. Elle ressemble à la berge, près de l’embouchure de la Tamise, où l’on dit qu’il suffit de frapper le sol pour que l’eau souterraine en jaillisse. Notre famille est comme ça, mais avec des secrets.

L’idée qu’un souvenir est une chose éteinte, n’appartient qu’au passé, est absolument fausse, une illusion d’adulte, n’est-ce pas ?

Un souvenir est une chose vivante. Il respire près de vous, s’assied sur votre épaule, se rejoue à l’infini. Et puis…

Les maisons ne sont jamais simplement des maisons. J’en suis sûre à présent. Nous laissons des particules, de la poussière et des rêves, des empreintes sur des papiers peints jaunis, notre pas dans l’usure des marches. Et nous emportons des traces des maisons avec nous. Dans mon cas, l’amour du parfum de la cire sur le chêne au soleil, la lumière de fin d’après-midi filtrant par les vitraux. Nous grandissons. Nous restons les mêmes. Nous partons, mais nous vivons à jamais où nous avons été le plus vivants.

Nous restons là, dans les bras l’un de l’autre, lui tenant délicatement mon visage au creux de ses mains rêches, et je me dis que j’aurais eu du mal à croire dans ma jeunesse qu’on peut être ridé, grisonnant, et encore amoureux.

Je mets une robe élégante – si on est née quelconque, on doit compenser en s’habillant bien (maman m’a inculqué ça) –, mais des chaussures plates.

 

Image: trouvée sur le Web

5 Replies to “Chase, Eve «La disparition d’Audrey Wilde» (2023) 304 pages”

  1. Moi j’ai bien aimé quand-même mais il est vrai que le manoir en Cornouailles était meilleur. Cela dit, ces derniers mois, j’ai besoin de lecture sans prise de tête donc ce genre-ci me convient pour l’heure…
    Et « Les Filles du manoir Foxcote » est aussi sur ma PAL

  2. Le 2e, “Les filles du manoir Foxcote“, n’est pas encore sur ma PAL, et celui-ci non plus…
    Comme les trames de départ semblent un peu pareilles, je crains quand même que ce ne soit un peu répétitif… Non ?
    J’ai retrouvé mes notes de lecture pour le 1er… vais les ajouter 😉

  3. Un détail : les années 60 ou les années 50. Même si, d’emblée, ça n’a pas grande importance.
    Le thème est intéressant, mais j’ai déjà une pile de livres qui m’attend (je m’y suis déjà attaqué, même si j’ai perdu une dizaine de jours sur mes vacances au village).
    Je visite des classiques afin de me rafraîchir.

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