Wagner, Jan Costin « Lune de glace » (2006) 390 pages – Série Kimmo-Joentaa – tome 1

Wagner, Jan Costin « Lune de glace » (2006) 390 pages – Série Kimmo-Joentaa – tome 1

Auteur: Né le 13 octobre 1972 à Langen (Hesse – Allemagne), Jan Costin Wagner vit la moitié de l’année à Francfort et l’autre en Finlande, patrie de son épouse. Il est titulaire d’une licence d’allemand et d’histoire de l’Université de Francfort-sur-le-Main, avec une thèse sur Adalbert Stifter.

Ses romans ont pour cadre la Finlande, d’où sa femme est originaire.

Série Kimmo-Joentaa: Lune de glace (2006), Le silence (2009), lauréat du Deutschen Krimipreis et adapté au cinéma par Baran Bo Odar sous le titre Il était une fois un meurtre), L’hiver des lions (2010), Lumière dans une maison obscure (2012), Le premier mai tomba la dernière neige (2015), Sakari traverse les nuages (2018)
Roman indépendant : L’Eté la nuit (2021)

Gallimard – 16.02.2006 – 317 pages / 03.12.2012 – Babel Noir – 390 pages (traduit de l’allemand par Stéphanie Lux)

Résumé:
Dans une chambre d’hôpital, l’inspecteur finlandais Kimmo Joentaa assiste, impuissant, à la mort de sa jeune épouse, atteinte d’une maladie incurable. D’abord anesthésié par cette disparition, Kimmo sombre dans un chagrin terrible, à la fois mutique, furieux et traversé d’hallucinations dues au manque de sommeil. Dès le lendemain, l’inspecteur, qui refuse de prendre quelques jours de congé, est chargé par ses supérieurs d’une affaire de meurtre : une jeune femme a été étouffée pendant son sommeil. La porte de sa villa n’a pas été fracturée et aucun vol n’a été constaté. Très vite, la mort de cette inconnue rappelle à Kimmo celle de sa femme et son désespoir redouble. C’est d’ailleurs cette douleur si lourde à porter qui va rapprocher le policier et l’assassin, ces deux protagonistes incapables d’affronter la vie telle qu’elle est. Entre le chasseur et sa proie, une étrange relation d’empathie va s’installer… À mi-chemin entre le pur thriller et le roman psychologique, Lune de glace est un roman envoûtant.

Mon avis:

Un livre que j’ai bien aimé et qui m’a toutefois laissée un peu perplexe car je ne voyais pas trop où l’auteur voulait m’embarquer.
On plonge dans l’inexplicable, l’inconcevable, le déstabilisant…
Une enquête policière ? Certes il y a des meurtres inexpliqués et inexplicables mais c’est presque secondaire… Le coté psychologie des personnages est nettement mis en avant, et j’apprécie énormément.
Il y a surtout des rapports humains, des personnages emmurés dans leurs vie, prisonniers de leur vie, incapables de communiquer…
Tout est froid, tout est recouvert, que ce soit par une chape de silence ou une chape de neige… et le passé est omniprésent
C’est un livre sur le manque, la solitude, le regret, la tristesse, le deuil, la mort…
Et on ne peut l’empêcher de trouver Kimmo, cet être blessé et détruit par la disparition de sa femme, qui vit dans un monde ou réel et apparitions se confondent, très attachant.  On pourrait presque qualifier ce roman de roman d’ambiance avant tout… La nature est en adéquation avec la situation, le caractère des personnages…
Si vous rechercher un thriller avec de l’action… passez directement à un autre auteur. Pour ma part je suis curieuse de suivre l’évolution du personnage. 

 

Extraits:

Le soulagement de ne rien ressentir fit place à la peur de ne pas pouvoir pleurer. La peur diffuse que la douleur le ronge de l’intérieur avant qu’il ne s’en rende compte.

— Je crois que je dois rester seul maintenant. En ce moment, il n’y a que moi qui puisse me venir en aide.”

L’idée que le criminel avait été arrêté lui avait fait peur. Avec son arrestation disparaîtrait l’énigme qui le préservait du vide définitif.

Quand le silence commença à s’éterniser, il sentit ses pensées se faire plus légères, jusqu’à se mettre à flotter.

Il vivait, mais tout était immobile.

La douleur s’était éloignée et rapprochée en même temps. Elle ne le blessait plus aussi profondément, elle ne lui coupait plus subitement le souffle. Mais elle était omniprésente, elle l’engourdissait,

Il imagine revenir dans un monde dans lequel tout ce qu’il a fait n’est jamais arrivé.

Il savait qu’il ne la perdrait jamais, elle serait avec lui tant qu’il vivrait, et cette idée le faisait souffrir.

Il comprit qu’il avait peur de la pitié des autres, peur de devoir exposer ses sentiments, des sentiments que lui même ne pouvait pas vraiment saisir.

Il avait toujours eu du mal à trouver la première phrase, un grand nombre de conversations avaient tourné court à cause de cette première phrase. Parfois elle lui était venue à l’esprit plus tard, alors que l’occasion était passée depuis longtemps, des années plus tard, alors que plus personne ne voulait entendre ce qu’il avait à dire.
Il fallait qu’il réfléchisse à cette phrase, elle était importante, c’était la base de tout.

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