Neuhaus, Nele « Les oubliées du printemps » (RL2020) 704 pages (Série Bodenstein tome 09)

Neuhaus, Nele « Les oubliées du printemps » (RL2020) 704 pages (Série Bodenstein tome 09)

Autrice : Neuhaus, Cornelia « Nele », née le 20 juin 1967 à Münster, en Westphalie, est une écrivaine allemande, auteure de roman policier et de littérature d’enfance et de jeunesse. Nele Nehaus naît dans une famille de quatre enfants. Elle grandit à Paderborn jusqu’à ses 11 ans, âge à laquelle elle déménage avec sa famille dans la région du Taunus quand son père, Bernward Löwenberg, est nommé membre du parlement local de l’arrondissement de Main-Taunus. Dès son plus jeune âge, Neuhaus développe un penchant pour l’écriture.

 Série Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff ( voir page sur la série

Eine unbeliebte Frau, 2009 (pas traduit) – Mordsfreunde, 2009 (pas traduit) – Flétrissure (2011)  – Blanche-Neige doit mourir (2012) – Vent de sang (2013) – Méchant Loup (2014)  – Les Vivants et les Morts (2016) – Promenons-nous dans ce bois (2018) – Les oubliées du printemps (2020) – Amitié éternelle (2024)

Calmann-Levy Noir – 16.09.2020 – 537 pages / Livre de Poche – 10.09.2021 – 704 pages (traduit par Elisabeth Landes)

9ème enquête de Oliver von Bodenstein et Pia Sander (Kirchhoff )

Résumé:
Lorsque la policière Pia Sander est missionnée pour enquêter sur la mort du vieux Theodor Reifenrath, elle est loin de s’imaginer l’ampleur que va prendre l’affaire. En effet, de nombreux ossements humains sont retrouvés sur la propriété du vieil homme.
Quand les victimes sont enfin identifiées, un élément va s’avérer plus que troublant : toutes sont des femmes. Et toutes ont disparu le jour de la Fête des mères.
Pia et son supérieur, Oliver von Bodenstein, font-ils face à un tueur en série ?

Une nouvelle enquête passionnante et particulièrement éprouvante pour Pia, dont la rigueur sera mise à l’épreuve quand son cercle intime sera touché par le mystérieux tueur de femmes…

Mon avis:

Tout d’abord je dois dire que même si c’est une série que je suis depuis le tome 1, je pense qu’il est tout a fait possible de lire ce tome sans avoir lu les précédents. 

Mais quel plaisir de retrouver Bodenstein et Pia. Surtout qu’à la fin du précédent opus, on avait l’impression que Bodenstein avait la ferme intention de se retirer. Mais au final il est de retour, et il est maintenant  à la tête des affaires non résolues. Et moi j’adore les affaires non résolues, les cold-case…

Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! L’enquête va partir dans tous les sens, (avec des suspects en veux-tu en voilà)  – ou plutôt les enquêtes car il y a aussi une enquête menée par une jeune fille qui apprend qu’elle n’est pas la fille de qui elle croyait… 

Quand on retrouve un vieil homme mort depuis une dizaine de jours chez lui, on pense d’abord à un accident, une chute. Mais bien vite, Pia va soupçonner  un meurtre. Et la découverte d’ossements sur la propriété va vite monopoliser l’attention du duo d’enquêteurs Oliver von Bodenstein et Pia Sander (anciennement Kirchhoff). Et pour les épauler dans cette enquête, ils sollicitent l’aide de David Harding, psychologue, profiler et ancien professeur de la soeur de Pia, la Doctoresse Kim Freitag, qui est la psychiatre qui les aide en général leurs des enquêtes. Mais cette fois-ci, il y a encore plus de frictions entre Kim et Pia et Kim refuse tout net des les aider et disparait dans la nature. 

Pervers narcissique, tueur en série, psychopathe, enfants adoptés, famille d’accueil, politique, passé, présent. Et plus ça va, plus les cadavres ressurgissent, sur une période de très de 30 ans. 

Et, cerise sur le gâteau, le coté psychologique, les explications du profiler sur les caractères des personnages et les traits particuliers des différents types de suspects sont extrêmement interessantes. Et je ne vais pas vous en dire plus… 

Excellente idée d’avoir mis la liste des personnages en tête du roman car il y en a beaucoup ! 

Au final gros coup de coeur pour ce thriller psycho-psychiatrique! 

Et comme l’autrice vient de sorti le tome 10 «Amitié éternelle», je pense que je vais vite replonger! 

Extraits:

Un hôtel d’Eschborn avait déclaré un « départ horizontal », euphémisme des hôteliers pour désigner un suicide comme il s’en produisait fréquemment pendant les fêtes, quand les gens ne supportaient plus leur solitude.

On retrouvait souvent dans les personnalités d’auteurs de crimes passionnels ces coups répétés portés à l’estime de soi

Quelle amertume pour les proches d’apprendre de quoi était capable une personne qu’ils croyaient connaître,

La compassion allait toujours aux familles des victimes, les familles des criminels, elles, restaient seules avec leur désarroi et leur honte.

La personnalité d’un individu ne se transforme pas fondamentalement, intervint Bodenstein. Et, avec le temps, les traits négatifs ont même plutôt tendance à s’accentuer davantage que les qualités.

Une enfance où l’on est constamment sur ses gardes et où l’on vit dans la peur. Sans pouvoir se confier à quiconque. Comment le psychisme d’un enfant pourrait-il surmonter ça sans dommages ?

Quand ils commençaient leur phrase par « franchement », les gens parlaient rarement franchement.

Les psychopathes reconnaissent en outre immédiatement les faiblesses d’autrui et savent anticiper finement ce qu’on attend d’eux. Dans bien des professions, cette caractéristique est une condition de réussite. Le spécialiste canadien de psychopathie Robert Hare affirme que les DRH confondent souvent des comportements psychopathiques comme la domination et la manipulation avec les qualités de leader.

Contrairement au tueur de masse qui se moque de l’identité de ses victimes et abat tous ceux qui se trouvent sur son passage, le tueur en série choisit ses victimes.

Le métier de policier vous changeait au fil du temps. On avait beau s’efforcer d’approcher les gens sans préjugés, on cherchait instinctivement ce qu’ils avaient de mauvais et non de bon.

« Quelle est la différence entre un psychopathe et un pervers narcissique ? s’enquit Bodenstein.

  • Le pervers narcissique a surtout besoin d’admiration. Il désire être considéré. Il est peu sûr de lui, il a donc constamment besoin de réassurance. Un individu narcissique aime parler de lui-même, si possible devant un public attentif, comme Reker l’a fait, tout à l’heure. Les individus narcissiques sont très doués pour parler, mais pas pour écouter. Ils sont incapables d’adopter le point de vue d’autrui. Ils sont très sensibles à tout ce qui les concerne eux, et se sentent très vite victimes. Un psychopathe, en revanche, est dénué de ce qu’on appelle communément la conscience morale. Il peut se dissocier de ses agissements et ne ressent pas ce qu’il fait à autrui. Les psychopathes font par exemple souvent d’excellents chirurgiens, parce qu’ils peuvent se concentrer totalement sur leur tâche, sans penser une seconde au sort de leur patient.

Au demeurant, la dissociation de la personnalité n’est pas toujours due à la maltraitance. Elle peut aussi advenir lorsqu’un enfant peut satisfaire toutes ses envies et qu’aucune limite ne lui est imposée.

Nous les humains, n’aimons pas vivre sans racines, nous préférons accepter un mensonge que nous ne remettrons plus en question.

L’homme est un psychopathe, rétorqua le profileur. Il ignore ce que c’est qu’une conscience. C’est pourquoi il est aussi tranquille.

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