Neuhaus, Nele « Promenons-nous dans ce bois » (2018)

Neuhaus, Nele « Promenons-nous dans ce bois » (2018)

Autrice : Neuhaus, Cornelia « Nele », née le 20 juin 1967 à Münster, en Westphalie, est une écrivaine allemande, auteure de roman policier et de littérature d’enfance et de jeunesse. Nele Nehaus naît dans une famille de quatre enfants. Elle grandit à Paderborn jusqu’à ses 11 ans, âge à laquelle elle déménage avec sa famille dans la région du Taunus quand son père, Bernward Löwenberg, est nommé membre du parlement local de l’arrondissement de Main-Taunus. Dès son plus jeune âge, Neuhaus développe un penchant pour l’écriture.

 Série Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff ( voir page sur la série

Eine unbeliebte Frau, 2009 (pas traduit) – Mordsfreunde, 2009 (pas traduit) – Flétrissure (2011)  – Blanche-Neige doit mourir (2012) – Vent de sang (2013) – Méchant Loup (2014)  – Les Vivants et les Morts (2016) – Promenons-nous dans ce bois (2018) – Les oubliées du printemps (2020) –

Calmann-Levy Noir – 10.10.2018 – 544 pages / Livre de Poche – 16.09.2020 – 694 pages (traduit par Elisabeth Landes)

8ème enquête de Oliver von Bodenstein et Pia Kirchhoff

Résumé : Dans la région montagneuse du Taunus, la forêt prédomine. Peut-on alors parler d’accident quand en pleine nuit, au coeur des bois, un feu tue un homme dans sa caravane ? Et quand non loin, dans un village reclus, deux autres morts suspectes se succèdent ?
Le commissaire Bodenstein et sa jeune collègue Sander comprennent vite qu’un même meurtrier s’acharne, mais pourquoi s’en prend-il à des gens sans histoires et qui se connaissaient tous ? Peu à peu, l’enquête les ramène à l’été 1972, lorsque le meilleur ami de Bodenstein, Artur, disparut sans laisser de traces. Un traumatisme d’enfance pour lui, et un drame que beaucoup auraient préféré oublier. Et si un lien existait avec les victimes récentes ? Pour arrêter le coupable, un seul moyen :  découvrir ce qui s’est vraiment passé à l’époque, là-bas, dans ce bois…
Un roman policier en forme de puzzle fascinant où l’on reconstitue la vérité pas à pas, plongés dans un nœud de secrets et de mensonges étourdissant.

Mon avis :

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Oliver von Bodenstein et Pia Sander ex-Kirchhoff, deux membres de La K11 (section K11 de la brigade criminelle régionale de Hofheim en Allemagne) Situation quelque peu particulière… Bodenstein va prendre une année sabbatique (va-t-il revenir reprendre sa place ensuite ?) et la lutte pour son remplacement /succession est ouverte… En lice Pia et Cem. L’ambiance est quelque peu tendue.
Un nouveau personnage fait son apparition, le jeune Tariq Omari, une encyclopédie sur pattes qui va se révéler très attachant.

Bodenstein va se trouver dans une position très inconfortable… Il est du village dans lequel les meurtres se perpétuent, il connait tout le monde depuis son enfance (les victimes comme les meurtriers potentiels) et cela le perturbe énormément. Un petit village bien tranquille qui est loin d’être si calme et innocent qu’il en a l’air…
Ambiance qui se dégrade au fur et à mesure de l’avancée de l’enquête car le climat devient étouffant. C’est un huis-clos villageois ; tout le monde commence à se soupçonner… Il est tellement évident que la mort qui rode est reliée au passé et petit à petit la peur monte.
Excellent roman une fois de plus : de l’action, de la psychologie, des personnages qui ont à la fois leur vie privée et leur conscience professionnelle. De plus le fait que cela se passe dans un lieu forestier rend le contexte angoissant…  Les secrets de famille sont bien nombreux pour une petite bourgade… Le pacte de silence de l’enfance résistera-t-il à la pression ?
Suspense jusqu’au bout…

Extraits :

« Je l’ai lu quelque part, répondit Tariq en haussant les épaules. J’ai une mémoire eidétique, je n’oublie jamais ce que j’ai lu ou entendu. »

Voilà ce que la confrontation quotidienne avec la noirceur humaine faisait d’eux. Chacune de ces nombreuses victimes, chaque rencontre avec les criminels, chaque défaite devant les tribunaux leur enlevait un peu plus chaque jour des illusions avec lesquelles ils avaient entamé leur carrière, qu’ils fussent policiers ou procureurs.

La première impression est censée être la bonne, mais l’être humain ne mérite-t-il pas une seconde chance ?

La fin justifie les moyens. À l’École de police, un de nos profs disait qu’un flic de la PJ devait aussi être bon comédien.

Les yeux peuvent tromper, mais les photos sont capables d’immortaliser une infime fraction de vie, elles ne mentent pas.

« Le psychiatre suisse Carl Gustav Jung a dit un jour : “Les gens sains ne tourmentent pas les autres. Ce sont généralement les tourmentés qui en tourmentent d’autres.”

 

Quand on parlait de maltraitance d’enfants, on pensait généralement violences corporelles et sexuelles, alors que souvent, la violence mentale n’était pas moins féroce et produisait des effets encore plus tenaces.

Il connaissait ce désir de chasse excitant et impitoyable qui pousse au dépassement de soi et vous fait oublier la fatigue et l’épuisement. Pour un policier de la Criminelle, il était aussi essentiel que la patience, la pugnacité, l’endurance et une bonne capacité de déduction.

Il voyait maintenant d’un tout autre œil de nombreuses personnes qu’il connaissait depuis toujours, et c’était un drôle de sentiment, comme s’il voyait net, tout à coup.

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