North, Alex « L’Homme aux murmures » (2020) 312 pages

North, Alex « L’Homme aux murmures » (2020) 312 pages

Auteur: Alex North est né et vit à Leeds. Alex North est le nom de plume de l’écrivain Steve Mosby, auteur de thrillers.

Romans : « L’homme aux murmures » « L’Ami des ombres » 

Seuil – 05.03.2020 – 400 pages / Points-Policier Poche – 04.03.2021 – 312 pages (The Whisper man traduit par Brigitte Rémy-Hébert) 

Résumé:

A Featherbank où Tom, un écrivain veuf, vient d’emménager avec son jeune fils Jake, des gamins se volatilisent. L’histoire se répéterait-elle ? Vingt ans plus tôt, plusieurs enfants de cette petite ville anglaise ont été assassinés par celui qui fut surnommé l’Homme aux murmures. Pourtant, ce serial killer est toujours en prison. Ferait-il des émules du fond de sa cellule ? Et si cet ami imaginaire que Jake s’est inventé existait vraiment ? Un conte noir et fascinant, un thriller à la mécanique implacable, une réussite.

Mon avis :

Si tu laisses la porte entrebâillée, les murmures viendront se glisser.
Si tu joues tout seul dans les bois, tu ne rentreras pas chez toi.
Si tu ne fermes pas ta fenêtre, tu le verras passer la tête.
Si tu te sens triste et abandonné, l’Homme aux murmures viendra te trouver.

Une comptine obsédante, inquiétante, qui va nous suivre tout au long de la lecture…

Bien aimé ce thriller psychologique et l’ambiance angoissante dans lequel il se déroule.
Les personnages sont aussi atypiques.
Il y a tout d’abord un père et son fils ; la mère est décédée et les rapports père-fils sont difficiles. Certes ils s’aiment mais il ont du mal à communiquer… Le père a toujours l’impression de mal faire et le fils se réfugie dans un monde dans lequel il communique avec une amie imaginaire. Coïncidence ou pas, le père avait aussi un ami imaginaire «Monsieur L’Oiseau de nuit» Pour effacer le passé, ils vont déménager. L’enfant persuade le père d’acheter une maison biscornue, qui fait peur et qui est considérée dans la ville comme une maison hantée. La maison va d’ailleurs se révéler être un personnage important dans l’histoire, à plus d’un titre. L’action se déroule à Featherbank, et on va vite découvrir que le passé de cette endroit est entaché par la disparition de cinq enfants; quatre ont été retrouvés morts, le cinquième est toujours porté disparu.
L’autre personnage central, ancien alcoolique dont le passé semble trouble est le policier Pete. Ce même policier qui a enquêté sur les disparitions il y a une vingtaine d’année et est toujours poursuivi par cette affaire… Depuis vingt ans il recherche le dernier enfant disparu. Quand les murmures recommencent à hanter la ville, il est à nouveau sur l’enquête.. L’histoire se répéterait-elle? Mais dans ce cas, quel serait l’identité du tueur? Chose étrange, le nouvel enfant arrivé à Featherbank, Jake, entend des voix, et surtout le message de l’homme aux murmures, le meurtrier qui est sous les verrous… Jake qui vit très mal ce déménagement, qui a immédiatement des soucis à l’école… et étrangement il semble connecté à cette maison…

Bref tout le monde est sur le qui-vive, personne ne semble stable et l’atmosphère s’en ressent. Tout le monde a quelque chose à cacher…
Pas rassurant du tout de vivre dans cet environnement et l’auteur sait instiller la peur, le malaise et l’anxiété. Les personnages sont surprenants, attachants, complexes. J’ai bien aimé et me réjouis de retrouver cet auteur. 

Extraits:  

Les cas de disparition d’enfants se divisent en cinq catégories : les rejetés, les fugueurs, l’accident ou la mésaventure, l’enlèvement par un proche, l’enlèvement par un membre extérieur à la famille. 

Lorsqu’il était jeune et impétueux, il aurait piaffé d’impatience devant ces affaires sans intérêt, mais aujourd’hui, il apprécie le calme et la minutie que ces dossiers requièrent. Dans le travail d’un policier, l’excitation n’est pas seulement rare, c’est une mauvaise alliée, en général elle signifie que la vie d’un être humain a été atteinte.

Quand on doit affronter l’horreur, autant braquer la lumière dessus et s’en débarrasser ensuite.

Les rêves ont parfois l’air vrais, mais je te jure que ce ne sont que des rêves. 

Si Jake n’est pas capable de créer des liens avec ses semblables, il dépendra toujours d’amis imaginaires.

Aujourd’hui, il sait que non seulement les choses demeurent, que vous le vouliez ou non, mais que parfois elles vous poursuivent pour toujours.

Je réfléchis – j’essaye, du moins. Les faits, les idées, les explications tourbillonnent dans ma tête comme des oiseaux. Assez lentement pour que je les entrevoie, trop vite pour que je les attrape.

Bon Dieu, ce qu’il a envie d’une bonne rasade en travers du gosier. C’est étrange de croire que l’alcool est un rempart contre les horreurs du monde.

Au combat, on se sert de n’importe quelle arme pour remporter la bataille, ensuite on reconstitue ses forces et on aborde la suivante. Puis la suivante. Puis toutes celles qui suivent.

Elle trouve intéressant de le voir d’abord réfléchir, chercher une parade, puis réaliser lentement que l’odeur ambiante est celle du roussi.

Les gens sont si souvent noyés dans le bruit de leur existence, somnambules dans leur propre vie, insouciants du monde qui les entoure. Hypnotisés par leur téléphone portable. Ignorants de ceux qui passent près d’eux. Les gens sont autocentrés, indifférents, ils ne font pas attention aux petits détails. Si on évite de sortir du lot, on disparaît de leur esprit aussi vite qu’un rêve envolé.

Il y a autant de chemins pour sortir de l’enfer que de personnes, et la grande majorité s’en sort.

C’est ça qui est bien quand on dort, la réalité s’efface. Les disputes, les soucis, tout. Même si on a peur ou si on est énervé et que le sommeil ne vient pas tout de suite, on finit toujours par s’endormir. Quand on se réveille le lendemain matin, c’est comme si un orage avait lavé le ciel noir dans la tête.

Il y a eu tant de bisbilles entre nous. Tous les deux faits du même bois, mais si peu taillés pour se comprendre. Chacun de nous la main tendue vers l’autre, mais incapable de la saisir.

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