Efstathiadis, Minos « «Le Couteau des sables »  (2023) 224 pages – Les enquêtes de Chris Papas tome 2

Efstathiadis, Minos « «Le Couteau des sables »  (2023) 224 pages – Les enquêtes de Chris Papas tome 2

Auteur: Minos Efstathiadis est un auteur et dramaturge grec né en 1967. Il a étudié le droit à Athènes et à Hanovre.

Romans :
Série : les enquêtes de Chris Papas :«  Le Plongeur » est son premier roman publié en France en 2020. «Le Couteau des sables» suivra en 2023.

Actes Sud – Actes noirs – 15.03.2023 – 224 pages /  traduit par Lucile Arnoux-Farnoux

Résumé:
Le meurtre d’un inconnu dans les rues de Montmartre plonge les enquêteurs de la police française dans une impasse. De son côté, Théodore Richter, le jeune fils de la victime, tient à ce que les dernières volontés de son père soient respectées. Il engage le détective privée Chris Papas pour faire rapatrier le corps du défunt en Grèce, où il voulait être inhumé. C’est là, dans le cimetière d’un village grec, que Papas va mettre la main sur une vieille carte mystérieuse…
« Le Couteau des sables » est une plongée fascinante et trépidante dans les arcanes du marché noir de l’art et de la vengeance, entre Paris, la Grèce et l’Afrique.

Mon avis:
Retrouvailles avec le détective Chris Papas. Comme la première fois, il va falloir plonger dans le passé pour résoudre le crime. Chris Papas n’est plus détective à Hambourg mais à Aigion. Pas top pour trouver des clients! De ce fait, il accepte tout ce qu’on lui propose, même le plus étrange, car il faut bien manger! 

Tout commence par le meurtre d’un homme à Paris, à Montmartre pour être précise. Comment diable Chris Papas va-t-il se trouver concerné ? Plus surprenant encore, il va être entrainé dans le désert du Kalahari…  Théodore Richter, un allemand vivant en France va contacter Papas pour lui demander de faire les formalités pour que son père, assassiné à Paris, puisse reposer à Aigion selon ses volontés. Il va aussi lui demander d’enquêter sur le meurtre car il ne sais pas pourquoi il a été tué et la police française ne semble pas très motivée à enquêter…

Je dois dire que j’ai nettement préféré le tome un des enquêtes de Papas. Mais j’ai retrouvé son humour caustique, sa belle plume et son retour dans le passé pour dénicher les tenants et aboutissants des faits et je me suis laissée prendre dans l’engrenage. Par contre cette fois il m’a un peu (beaucoup)  perdue, mais au fil des détours, on arrive à se rattraper aux branches, à suivre, à rassembler les pièces du puzzle mais c’est quand même un peu tarabiscoté.  Je n’ai pas bien compris l’histoire de sa chienne qui finit en queue de poisson. Et puis la partie dure et glauque est très violente…  J’ai bien aimé la partie sur les  traces du passé qui disparaissent, avec la perte des langues africaines disparues et les drames qu’il évoque qui concernent l’Afrique et les femmes africaines est un sujet extrêmement important. Mais drôle de façon de nous y amener…

Extraits:

— Les photographies sauvent l’instant de l’oubli.

J’avais cessé depuis longtemps de m’étonner de l’insensibilité des gens qui se débarrassent allègrement des petits de leurs chiens. Ils les jettent n’importe où : dans un ravin, au milieu de la route, dans un fossé, sur un terrain vague, dans la mer, dans une benne à ordures. Au fur et à mesure que l’on vieillit, on apprend à s’attendre à tout de la part des humains. Qu’on le veuille ou non, on s’habitue à la méchanceté innée et à la mesquinerie de ses semblables. 

La peinture est une drogue très chère et tout le monde sait que les meilleures drogues sont illégales.

Les erreurs cependant tracent leurs propres lignes brisées, lesquelles finissent par former une carte. Souvent, je tarde à comprendre que c’est la seule dans laquelle je veux me perdre, parce que c’est la mienne.

L’un des plus sales tours de l’espoir est que, lentement mais sûrement, il t’apprivoise, il t’invite à entrer dans sa cage apaisante, il te caresse, il te convainc de t’accommoder de l’apathie. Il fait de toi sa petite pute. 

Un peu après quatre heures de l’après-midi, le jour tire son rideau grisâtre et s’apprête à disparaître, comme s’il travaillait dans un vieux cirque à court de numéros mais pas de spectateurs. 

Aucun récit ne peut recomposer le passé, aucune histoire n’est capable de ressusciter le cadavre du temps. Ou les cadavres en général. Toute tentative reste inachevée, incomplète par nature. Un fantôme. Mais qui vit sans fantômes ?

Je note dans mon bloc que quand viendra le moment d’acheter une nouvelle vertèbre au supermarché orthopédique du futur, il faudra que je prenne en même temps un nerf sciatique.

Surtout je ne voulais pas qu’ils sachent. C’est des conneries, ce qu’on ra­­conte sur la connaissance. Pour nous, l’obscurité vaut mille fois mieux. Elle est plus humaine.

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