Manzini, Antonio « Ombres et poussières » (2022) 413 pages (Série Rocco Schiavone 06)

Manzini, Antonio « Ombres et poussières » (2022) 413 pages (Série Rocco Schiavone 06)

Auteur : né le 7 août 1964 à Rome, est un acteur, un réalisateur, un scénariste et un écrivain italien. Comme auteur de roman policier, il est notamment connu pour sa série de romans consacrés au commissaire Rocco Schiavone. Antonio Manzini grandit à Rome. Il suit les cours de l’Académie nationale d’art dramatique de la ville et débute comme acteur au théâtre.

À la fin des années 1990, après s’être essayé à la réalisation, il prolonge sa carrière d’acteur à la télévision et au cinéma, s’imposant notamment dans plusieurs séries télévisées à succès en Italie. En 2004, il écrit avec Niccolò Ammaniti le scénario du giallo Il siero della vanità d’Alex Infascelli, travail qui marque le début de sa carrière d’écrivain et de scénariste.

Il publie en 2005 son premier roman, Sangue marcio. En 2008, il collabore à nouveau avec Ammaniti pour l’adaptation de son roman Comme Dieu le veut (Come Dio comanda) pour le cinéma qui devient sous la caméra de Gabriele Salvatores le film Come Dio comanda (film) (it). En 2013, il participe à l’écriture du scénario de la comédie I 2 soliti idioti (it) d’Enrico Lando (it). Il signe également plusieurs épisodes de séries télévisées

La même année, il imagine le personnage de Rocco Schiavone dans le roman policier Piste noire (Pista nera). Commissaire (ou sous-préfet) de police à Rome, il est sanctionné et muté à Champoluc, un village de montagne situé dans la vallée d’Aoste. Pour sa première enquête, il doit résoudre le meurtre d’un homme inconnu retrouvé écrasé sous une dameuse. Succès critique et public en Italie, ce livre marque le début de plusieurs romans consacrés aux aventures de Schiavone.

En France, ce premier titre est traduit par les éditions Denoël dans la collection Sueurs froides en 2015.

Série : Commissaire Rocco Schiavone – tome 6

Tome 1 « Piste noire » (Pista nera ) (Folio policier n° 792- 2016 304 pages) – Tome 2  : « Froid comme la mort » (La costola di Adamo )(Folio policier 832, 2017, 304 pages ) – Tome 3  : «Maudit printemps» (Non è stagione ) – Tome 4  «Un homme seul » (Era di maggio) – Tome 5  «07-07-07» (07-07-07) – « Ombres et poussières» (Pulvis et umbra) (2022)

Denoël -Collection Sueurs Froides – 16-03-2022 Tome 6– 413 pages – / Folio policier – 18.01.2024 – 416 pages (traduit par Samuel Sfez)

 Résumé :

Au coeur de la froide vallée d’Aoste, nichée dans le nord de l’Italie, le cadavre d’une femme transgenre est retrouvé, sillonné d’étranges traces de corde. Rocco Schiavone, vice-préfet râleur, macho et doté d’un humour cinglant, est dépêché sur place. Alors que les difficultés d’identification de la victime empêchent l’enquête de progresser, la police tombe sur un autre cadavre, à Rome cette fois. 

Le rapport avec Schiavone ? Aucun, si ce n’est que le mort a dans la poche un papier sur lequel est inscrit le numéro de téléphone du vice-préfet. Ombres et poussières est un roman noir et fiévreux qui ausculte sans concession la société contemporaine italienne. L’oeuvre de Manzini, une des plus reconnues dans le polar transalpin, ne se départit jamais de tendresse et d’ironie.

Mon avis:

Je me réjouissais de retrouver le vice-préfet Rocco Schiavone, qui fait partie de mes enquêteurs italiens préférés ( avec le commissaire Soneri de Valerio Varesi, les Commissaires Ricciardi et Lajacono de Maurizio de Giovanni, le Commissaire Bordelli de Marco Vichi) mais je dois dire que ce sixième opus m’a un peu déçue. Je l’ai trouvé nettement plus confus que les précédents. Mais ce fut quand même un plaisir de le retrouver, avec sa fidèle Lupa ( sa chienne), ses idées noires, son mal de vivre… J’ai beaucoup aimé la relation entre Rocco et son jeune voisin paumé, Gabriel.

Rocco Schiavone est sur deux affaires. Il enquête sur le meurtre d’un trans à Rome et parallèlement il est impliqué dans une autre affaire : la découverte d’un cadavre à Rome. Qui est ce cadavre ? Pourquoi le numéro de téléphone de Rocco est-il retrouvé dans sa poche?

La politique, les intrigues, la Mafia, la suspicion tout est au programme. Il n’y a pas de temps mort, mais ça part un peu dans tous les sens et il faut être attentif pour tout relier. Je pense que la personne qui n’a pas lu les tomes précédents va avoir du mal à s’y retrouver.

Pas le meilleur de la série mais quand on aime Rocco…

Le passé va également s’inviter: le meurtre d’Adèle dans l’appartement de Rocco,  les anciens amis de Rocco, le fantôme de son amour, Marina. 

Extraits:

« Bon, il est temps qu’au Nord, vous commenciez à apprendre l’usage exact des termes et locutions romaines. Sticazzi s’emploie quand on n’a rien à foutre de quelque chose. Par exemple : Tu sais qu’il y a quatre mille habitants à Saint-Vincent ? Sticazzi, tu peux répondre. C’est-à-dire : on s’en fout. La manière dont vous l’utilisez est fausse, Italo. Tu dois chercher une aiguille dans une botte de foin ? Alors il faut dire : mecojoni ! Mecojoni indique la stupeur, on l’utilise pour dire : ben mince !

« Si tu t’ouvres à la vie, elle te donne toujours quelque chose en échange… » 

Il aurait voulu lui parler, chercher à comprendre s’il pouvait l’aider, mais il se rendit compte que si l’aide n’était pas demandée, il devait garder sa main dans la poche, et non la tendre.

Depuis que je suis petit, j’ai toujours eu l’impression d’être dans la chambre de la mort, tu vois ? Ce parcours qu’ils font faire aux thons avant de les abattre. Il est tortueux, plein de recoins et de tournants, mais ils finissent tous dans le piège pour être transformés en boîtes de conserve. Voilà, pour moi, c’est la même chose. On se crée l’illusion de faire des choix, mais la route est déjà tracée, et ça, personne ne me l’ôtera de la tête. Pense à ce qui s’est passé aujourd’hui. »

J’ai compris que ce que je pressentais était vrai. Et que la vie, même si elle est belle, est belle à en mourir.

— Il peut dire tout ce qu’il veut. Mais vous voyez, quand cette engeance se déguise en saint et se met à collaborer avec la justice, il y a les pincettes…
— Les pincettes ?
— Oui, celles avec lesquelles il faut prendre les mots qui sortent de ces égouts. Il faut tout vérifier, prouver.

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