Guennec, Catherine « La sarabande des Nanas selon Niki de Saint Phalle » (RLE2022) 136 pages

Guennec, Catherine « La sarabande des Nanas selon Niki de Saint Phalle » (RLE2022) 136 pages

Autrice: Après une carrière en communication, Catherine Guennec, littéraire de formation, se consacre à l’écriture
Catherine Guennec a publié une vingtaine d’ouvrages : des romans et des dictionnaires érudits et amusants sur la langue française. Dans la Collection Le roman d’un chef d’oeuvre elle a publié : Sous le ciel immense selon O’Keeff  – Les heures suspendues selon Hopper – La sarabande des Nanas selon Niki de Saint Phalle

Ateliers Henry Rougier – Collection Le roman d’un chef d’oeuvre – 25.08.2022 – 136 pages

Résumé:

Très tôt, elle l’avait décidé : elle serait une héroïne. George Sand, Jeanne d’Arc, un Napoléon en jupons… « L’important était que ce fût difficile, grand, excitant. » Un triple voeu exaucé par le ciel, les étoiles ou le destin – auxquels elle croit – et au-delà de toute attente. L’histoire, celle d’une Franco-Américaine bien née (vieille noblesse française), d’une extrême beauté, commence comme un conte de fées mais vire très vite au cauchemar, au film d’horreur, qui rebondira pourtant encore et encore.
A travers ses amours et son oeuvre, féconde, multiforme, poétique, bavarde, qui nous raconte des histoires, son histoire, qui met en scène le couple mythique qu’elle forme avec le sculpteur Tinguely. Cette héroïne, rebelle et magnifique, a pris la carabine « pour faire saigner la peinture », explorer la représentation de la femme : avec ses mariées, ses déesses, ses mères dévorantes et ses fameuses Nanas opulentes, joueuses et colorées.
Sa vie – difficile, grande et excitante – est un roman.

Mon avis:

Le personnage de Niki de Saint Phalle  – de son vrai nom  Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle  – m’a toujours fasciné. Et encore plus depuis que je sais qu’elle descend de la Montespan et de Gilles de Rais et qu’elle était scorpion ascendant scorpion!
Une vie passionnante pour celle qui est née dans le luxe, a été mannequin, était une beauté éclatante, une amoureuse… mais qui avait une autre face, dépressive, schizophrène… Elle a navigué entre la tristesse noire, la folie et la lumière…
Dans cette biographie extrêmement vivante – tout comme l’était Niki – j’ai appris plein de choses sur elle et les Nanas… Saviez-vous que la Nana d’origine – et en partie narratrice de cette bio –  était sa nounou ? Les Nanas, je les ai toujours adorées : elles sont débordantes de vie, de joie, de vigueur, de couleur… Elles représentent des femmes fortes.
Elle a eu deux maris, des enfants, une vie en couleurs et en noir… Son mariage avec Tinguely est juste une vraie folie d’AMOUR ! Une demande à laquelle elle a répondu par un double-oui…
Elle a créé avec énergie, passion, imagination; elle a imaginé des folies : Les Tirs, les Nanas, le Golem, le Dragon, le Jardin des Tarots…
Ces maîtres sont Gaudi et le Facteur Cheval…et Jean Tinguely…

Cette biographie, comme je l’ai dit est vivante, elle est à l’image de l’artiste, virevoltante et colorée, entrainante, joyeuse, même quand elle évoque les moments difficiles… Niki, tout comme ses nanas, semble indestructible et incassable; la maladie la ronge mais ne la détruit pas … Alors que les gens meurent autour d’elle, elle est toujours debout..  Et au fait, savez-vous bien ce que signifie « Sarabande » ? C’est une danse d’origine espagnole au rythme vif; c’est aussi la musique écrite pour cette danse à trois temps..

Sur mon blog j’ai commenté deux autres livres qui font référence à cette artiste hors-normes : le livre de Lorenza Pieri, « Le Jardin des monstres» (2021) ( consacré au Jardin des Tarots en Toscane) et « Trencardis » de Caroline Denys (RL2020). 

Extraits:C’est dommage », m’a-t-elle dit un jour, bien des années plus tard. « Parce que les larmes sont merveilleuses. Elles purifient », elles libèrent.
C’était une gosse courageuse et espiègle. Fière aussi. « Ne pas montrer quand ça fait mal » : on aurait pu broder ces sept mots sur ses chapeaux.
Oui, elle aimait déjà les chapeaux.

Les patineuses de son enfance – je crois qu’elle-même en convenait – ressemblaient beaucoup à ses fameuses Nanas. Joyeuses, mouvantes, toujours un pied en l’air. Tout le monde les aime, ses Nanas. Même les enfants, surtout eux. C’est rond, c’est chaud, c’est gai, ça chante, ça danse. 

Elle peignait avec énergie, avec fureur, avec joie. Elle débordait de tristesse noire et ses dessins explosaient de couleurs.

Je retiens encore les chants profonds du flamenco qui chamboulent, qui ravissent. Expressions violentes de toute la tristesse et la souffrance du monde. De toute sa joie, de sa beauté aussi.
La vie ressemble au flamenco. Ou c’est le flamenco qui lui ressemble.

Avec Jean, j’avais tellement gagné en confiance. Il me soutenait, il me trouvait du talent, il disait que la technique était secondaire. « La technique n’est rien, Niki. Le rêve, c’est tout ! »

Femmes sans visage aux rondeurs opulentes et colorées, femmes sans aucun orifice, impénétrables, inviolables, qui ont connu un succès immédiat.

Je ne cherchais pas la perfection dans les formes. « La perfection est froide, l’imperfection donne la vie et j’aime la vie. » 

Quand on est malade, on se soigne. À grand renfort de « médic-amants ».
Bizarres, les mots, non ? Bizarre surtout, la vie, les hommes, leurs tocades et la divine patience des amoureuses pénélopantes.

Des fleurs et des épines. La vie ! Pourvoyeuse affirmée de rose et de noir.

Les photographies ont un pouvoir étrange. Elles révèlent parfois l’expression secrète d’un visage que l’on ne soupçonnait pas forcément ou que l’on ne savait pas voir.

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