Parks, Alan «Bobby Mars Forever» (2020 – traduit en 2022) 456 pages – Série Harry McCoy tome 3

Auteur : Alan Parks est né en 1963 en Ecosse non loin de Glasgow où il a ensuite fait ses études. Après avoir travaillé dans la musique à Londres où il s’est occupé de promotion artistique et de la direction du label 679 Recordings, il se tourne vers l’écriture.
Passionné par le roman noir et entre autres les œuvres de William McIlvanney et James Ellroy, il projette de dépeindre la ville de Glasgow à travers la série mettant en scène l’inspecteur McCoy et son adjoint Wattie dans le Glasgow des années 1970, sur fond de musique, drogues et gangs, dans la lignée de William McIlvanney.
Rivages Thrillers – 09.02.2022 – 416 pages / Rivages Noir poche 08.03.2023 -456 pages–– ( Bobby March Will Live Forever – 2020- Olivier Deparis Traducteur)
Prix Macavity 2022 du meilleur livre de poche pour Bobby March Will Live Forever – Trophée Michèle Witta 2023 du roman étranger pour Bobby Mars forever
Série : Inspecteur Harry McCoy (série en 12 tomes prévue) – « Janvier noir » 2017 (tome 1 – Bloody January (2017) – «L’enfant de février » 2020 (tome 2 – February’s Son (2019) – « Bobby Mars forever » 2022 (tome 3- Bobby March Will Live Forever (2020) – « Les morts d’avril » 2023 (tome 4 The April Dead (2021) – « Joli mois de mai » 2024 (tome 5- May God Forgive (2022) – « Mourir en juin » 2025 (tome 6 – To Die in June (2023)
Résumé : Troisième opus d’une série mettant en scène l’inspecteur McCoy dans le Glasgow des années 1970, sur fond de musique, drogues et gangs, dans la lignée de William McIlvanney.
Nous sommes à Glasgow en 1973. En ce mois de juillet, Bobby March, héros local qui a réussi dans la musique, est retrouvé mort d’une overdose dans une chambre d’hôtel. Parallèlement, la jeune Alice Kelly, adolescente solitaire, a disparu. Autre disparition inquiétante, celle de la nièce du chef de McCoy qui avait de mauvaises fréquentations. McCoy est chargé d’enquêter. Toujours aussi dangereuse, la ville de Glasgow n’a rien perdu de sa noirceur…
Mon avis:
Fait bon chaud à Glasgow en juillet 1973 ! C’est la canicule… et cela semble plomber encore davantage l’ambiance glauque qui règne dans cette ville en pleine perdition à cette période de son histoire et qui doit affronter la misère, le chômage, la désindustrialisation, la drogue, la criminalité et le commissariat n’échappe pas à la « glauquitude » de l’atmosphère qui règne suite à la promotion Raeburn au rôle de chef: McCoy est mis au placard par ce dernier, un flic arriviste et sous protection. Pour rajouter à la mauvaise ambiance, le jeune flic qui travaillait en collaboration avec McCoy travaille maintenant directement sous les ordres de Raeburn.
Deux affaires sont à la une : la disparition d’une jeune fille de 13 ans, Alice Kelly, et la mort du chanteur guitariste Bobby Mars, la gloire locale. Alors que Raeburn s’approprie l’enquête sur la disparition de la jeune fille et va mener l’enquête à sa façon, McCoy va enquêter sur la mort par overdose du chanteur.
Une fois de plus j’ai retrouvé la super ambiance années 70 avec des références musicales (titres ou chanteurs) qui me parlent :Lulu ( I’m a tiger ) , Les Rolling Stones (Brown sugar, , Brian Jones, Keith Richards, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Tom Jones (Delilah), Free( All right non), Led Zep, David Bowie, T.Rex, The Who, Christie (Yellow River), Donovan, Mungo Jerry, Rod Stewart.
Et que dire de plus… je vais vous laisser retrouver l’atmosphère poisseuse et sordide de Glasgow en ces années là, les relations entre flics, les plus ou moins pourris… avec cette fois en prime un petit tour en Irlande du nord…
J’aime cette série qui me fait penser à l’époque où j’ai habité en Ecosse ( mais à Édimbourg qui était nettement plus fréquentable que Glasgow)
Extraits:
La ville était devenue poussiéreuse, sèche. Même son odeur était différente ; elle sentait le bitume chaud, les égouts, la nourriture avariée dans les poubelles. C’était le genre de météo qui mettait les gens à cran et leur faisait faire des bêtises, boire trop, se battre. De ce côté-là, Glasgow était déjà bien servie.
D’aussi loin qu’il se souvienne, le Barras avait toujours été là. Le samedi et le dimanche matin, qu’il vente ou qu’il neige. Situé dans l’East End, c’était un grand marché qui vendait de tout : rideaux, tapis, plats à viande, vieux vêtements militaires… Semi-couvert, avec des rangées de stands dans de grands entrepôts, et semi-découvert, les stands installés dans la rue. Le week-end, presque tous les habitants de Glasgow semblaient y flâner, en quête d’une bonne affaire.
Peut-être était-il temps de passer le relais à la nouvelle génération, de les laisser se battre pour la bonne cause. Peut-être était-ce ça, vieillir.
– Tout ça est très mystérieux, en effet. Mais c’est ce que vous aimez, vous, les enquêteurs, non ? Agatha Christie, tout ça. Bonne chance.
C’était la première fois qu’il venait en Irlande du Nord. Il ignorait à quoi s’attendre, mais Belfast lui était étrangement familier. Ça ressemblait beaucoup à Glasgow. Une ville victorienne classique avec des rues se coupant à angle droit et des bâtiments de grès construits pour renforcer la fierté des habitants et célébrer l’argent rapporté par les chantiers navals. Les bibliothèques, l’hôtel de ville, les églises – tout était pareil. La seule différence, c’était que Belfast était en guerre.