Saussey, Jacques « L’invisible » (2025) – 438 pages
Auteur:
Jacques Saussey est né le 14 mars 1961 à Paris. Il a commencé à écrire ses premières nouvelles à 27 ans, en 1988. Deux nouvelles ont été primées dans des concours (« Quelques petites taches de sang » en 2002 aux Noires de Pau, et « Alfred Jarry est mort » en 2007) et une éditée en BD (« Le joyau du Pacifique », en 2007).
« La Mante Sauvage » est son premier polar. Son deuxième thriller « De Sinistre Mémoire » est paru en 2010 aux Éditions des Nouveaux Auteurs.
Actuellement il travaille comme cadre technique dans une grosse société.
Romans:
Série polar Daniel Magne et Lisa Heslin : De sinistre mémoire – Quatre racines blanches – Colère noire – L’Enfant aux yeux d’émeraude, – La Pieuvre – Ne prononcez jamais leurs noms – 7/13 – Du oison dans la tête
Autres romans : Principes mortels – Sens interdit(s) – Le loup peint – Enfermé.e. – Nestor Burma, nouvelles enquêtes : Les carats de l’opéra – Cinq doigts sous la neige – L’aigle noir – Ce qu’il faut de haine – Le seul coupable – Invisible (2025) –
Fleuve noir – 25.09.2025 – 438 pages
Résumé:
Le terrain de jeu de ce tueur en série ? Les autoroutes… L’appel radio a mentionné le cadavre d’une femme retrouvé sur une aire de l’autoroute43, près d’Albertville. » Un truc de malade « , a précisé le militaire de liaison. Alice Pernelle, fraîchement sortie de l’école de gendarmerie, est la première à arriver sur les lieux avec sa brigade. Face à elle, la victime est nue, à genoux, les bras ballants.
Empalée. Ses yeux grands ouverts ne voient que le vide. Alors que, sous le choc, la militaire recule d’un pas, Loulou, lui, est déjà loin au volant de son camion. Ce soir, il passera la frontière allemande. Mais avant il rachètera des sacs poubelles, des gants Mapa et un bidon d’eau de Javel. Pour la prochaine fois.
Mon avis:
Dire que j’ai failli abandonner … MAIS comme tout le monde m’a dit que c’est un formidable auteur de thrillers j’ai persévéré. Toutefois j’ai dû attendre presque la moitié du livre pour être vraiment accrochée. Et là oui ! Festival ! J’ai plus lâché même si ce roman est clairement trop violent pour moi. Flippant et sanglant, trop « catalogue des horreurs » . Un livre angoissant et à suspense. J’en suis arrivée à me dire : et encore une scène d’horreur, et encore une… mais quand est-ce-que cela va s’arrêter… Mais quand les enquêtes démarrent vraiment ( il y en a deux) c’est extrêmement addictif.
La plongée dans la tête d’un tueur en série est certes un sujet noir de chez noir et il faut encaisser! Il convient de relever que tous les tueurs en série mentionnés dans le livre ont existé. Mais cela relève au départ plus de l’accumulation des actes que de la psychologie, mais après cela se transforme en thriller psychologique. On rajoute des scènes atroces sur des scènes atroces. C’est pas de l’action, c’est de la compilation!
Et la phrase « les routiers ont sympa » en prend pour son grade… Heureusement que cela change…
Alors oui j’ai ressenti de la sympathie pour le personnage de la gendarme mais je n’ai pas ressenti d’empathie. Elle tient par moment plus du robot, du bon petit soldat que de la personne humaine… Et pourtant elle en traverse des épreuves. Je lui reconnais son coté « je ne lâche rien » et c’est pour cela qu’elle a droit à toute ma considération. Ce que j’ai beaucoup apprécié est la relation entre la gendarme et l’étudiante : mais je ne vous en dit pas plus, ce serait dommage …
Je n’ai pas du tout regretté ma lecture malgré des scènes atroces et le démarrage un peu poussif à mon goût. Maintenant je sais tout sur la formation des motards de la gendarmerie ! Malheureusement je ne me suis attachée à personne…
Au fil des chapitres, la tension monte, l’horreur aussi. Et aussi le désir de comprendre pourquoi le « Loulou » en question agit de la sorte… Et malgré toute cette horreur, j’ai tourné les pages car le style est là pour nous pousser à continuer… Ames sensibles s’abstenir !
Extraits:
Des dingues, elle en verrait toute sa vie. C’était écrit sur le contrat qu’elle avait signé en entrant dans l’armée. Mais chacun des noms tracés sur le tableau noir des martyrs creuserait un peu plus cet abîme en elle.
Et ça aussi, c’était écrit.
Pourtant, en ce qui me concerne, je me dis que chaque pas qu’on fait dans un esprit détraqué, c’est une bougie de plus qu’on allume afin d’éclairer les drames que ces gens ont causés.
Loulou a toujours vénéré les livres. Dans chacun d’eux, il y a un univers tout entier. Celui de l’auteur. Celui, aussi, du lecteur qui s’en abreuve. Les livres peuvent renverser des dictatures. Ouvrir les yeux du peuple, lui offrir la liberté de penser, de se projeter vers l’avenir. C’est la raison pour laquelle ils sont jugés si dangereux par ceux qui souhaitent conserver les hommes et les femmes enchaînés a leur idéologie. A leur religion.
Un motard, c’est plus têtu qu’un mulet qui a soif.
Chacun conserve en lui l’essence de ceux qu’il a aimés. Ne pas les oublier contribue à faire de soi un être humain. Et les laisser entrer dans ses rêves convertit la douleur de les avoir perdus en un halo de souvenirs précieux ourlés de nostalgie.
Une minute plus tard, elles se retrouvèrent face à face, un peu mal à l’aise. La glace était brisée, restait à la faire fondre.
Mais les prédateurs les plus efficaces ne sont-ils pas les plus anodins ? Ceux en qui on a confiance jusqu’au moment où l’on comprend qu’on a commis une terrible et fatale erreur ?
Or, personne n’ignore que la drogue, c’est comme les fourmis : elle réapparaît en deux secondes même si tout a été nettoyé à fond.
— Yessua – ou Yeshua – est un prénom d’origine hébraïque très répandu en Colombie, raconte Loulou. Ça veut dire « rédemption », ou « Dieu ». Ou « Jésus ». Tu le savais ?