Balen, Noël – Barrot, Vanessa «La crème était presque parfaite »(2014)
Série : « Crimes gourmands » 02
Les auteurs : Noël Balen, écrivain et musicien, partage son temps entre sa table d’écriture, les studios d’enregistrement et les fourneaux de la cuisine familiale.
Vanessa Barrot, avocate d’affaires, avoue un goût immodéré pour les saveurs du palais et confesse un appétit peu raisonnable pour les nourritures livresques.
Résumé : Le Bocage gourmet, restaurant situé au cœur du Calvados, doit sa réputation à sa célèbre sauce à base de crème fraîche, dont la composition est jalousement conservée. La critique gastronomique Laure Grenadier, accompagnée de son photographe Paco Alvarez, a décidé de consacrer le prochain numéro du magazine Plaisirs de table aux produits fermiers de Normandie. Pour débuter son reportage, elle fait halte dans cette institution du pays d’Auge afin de dresser le portrait de son chef. Mais le repas vire bientôt au cauchemar et se termine dans les locaux de la gendarmerie. Plusieurs clients sont victimes de la fameuse crème dont les ingrédients alourdissent singulièrement l’atmosphère. Promotion immobilière et protection du littoral, implantation d’un nouveau lieu de commémoration, extension contestée d’un luxueux haras récemment acquis par des princes qataris, un faisceau d’indices conduit à penser que certains représentants de la République étaient précisément visés.
Mon Avis : En je suis repartie à la découverte d’une région française avec la critique gastronomique et son photographe. Cette fois, j’ai attaqué ma découverte du « Made in Normandie ».. un peu plus approfondie que dans la chanson de Stone et Charden 😉 . Cette fois c’est en partie sur les traces de Proust et de ses recettes de cuisine.. Mais pas que… Une mini évocation de Bayeux ( si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vous conseiller de lire la 1ère enquête de Penelope « Intrigue à l’anglaise » d’Adrien Goetz (voir mon commentaire). On en apprendra plus sur les agneaux de pré-salé, le fromage, la crème, les pommes, le calva, l’architecture, les haras, et sur le monde impitoyable de la concurrence gastronomique … Très chouette escapade en Normandie donc, et résolution de l’énigme grâce aux connaissances culinaires de Laure, comme dans la première enquête.
Fayard – 29/10/2014 – 192 pages
Extraits :
Les saules pleureurs se balançaient mollement au-dessus des eaux vives, sous la protection d’une rangée de peupliers qui faisait front aux vents d’ouest.
Il avait revendu en hâte son vaste appartement haussmannien et sa boutique pour se réfugier en Normandie, rassuré par sa bibliothèque débordante de volumes usés, son samovar où infusait un thé plus noir qu’une vieille encre de Chine et ses deux chats siamois baptisés Pierre et Jean en hommage à Maupassant.
La qualité des produits est essentielle en cuisine. Un chef peut faire des merveilles, mais pas des miracles.
un condensé de la Normandie, releva Paco : de la crème et des pommes !
j’ai l’impression de vivre un cauchemar. Je me dis que je vais finir par me réveiller, que tout cela n’a pas vraiment eu lieu. Je me sens comme ballotté par une essoreuse qui n’arrêterait pas de tourner.
L’architecture, la décoration, les lumières, tout appelait à suspendre la course du temps.
Allez, je vous ressers un dernier verre.
– Non, merci, refusa Paco, je conduis…
– Ben quoi ! Y a que d’la pomme.
La cuisine a souvent été le lieu de drames, de tensions et de rivalités… Il s’y trame des intrigues souterraines, il s’y joue des rapports de force et, la plupart du temps, c’est une façon de garder le pouvoir, de tenir la maison sous sa coupe…
Les adieux s’étaient faits sans trop de cris, de reproches ou de recommandations. Juste le lot habituel qui rendait les séparations presque agréables, comme le prélude à une trêve.
Mets-toi dans la tête que « quinze ans » rime avec « jamais content », et tout ira beaucoup mieux,