Piacentini, Elena «Des forêts et des âmes» (2014)

Piacentini, Elena «Des forêts et des âmes» (2014)

Série : Pierre-Arsène Leoni – 6ème enquête

Les enquêtes de Léoni : Un Corse à Lille – Art brut – Vendetta chez les Chtis Carrières noires Le Cimetière des chimères Des forêts et des âmes – Aux vents mauvais (2017)

Résumé : Dans le coma, l’agent Aglaé Cimonard, dite Fée en raison de ses superpouvoirs numériques, n’est plus reliée à la vie que par la main et la voix de mémé Angèle, la grand-mère du commandant Leoni. Retraçant les derniers jours avant l’accident du plus jeune flic de son équipe, Leoni part dans les Vosges interroger une de ses amies standardiste dans une centre de soins psy pour adolescents. Le Corse doit trouver le lien entre le destin de son agent et celui de trois jeunes pensionnaires de cette clinique financée par un laboratoire pharmaceutique leader sur le marché des antidépresseurs. L’épaisse forêt vosgienne étouffe-t-elle seulement le bruit de la folie des hommes ? Ou aussi celui du scandale ? Leoni pourrait-il porter secours aux âmes qui s’y sont perdues ? Sa langue coincée entre ses lèvres gourmandes, Beaudouin nota les deux 06 que le standardiste lui transmit en chevrotant, ému et effrayé de transgresser, sous la menace, une consigne pourtant explicite de sa hiérarchie.

Mon avis : « Fée », la spécialiste informatique de la brigade criminelle de Lille est renversée lors de son jogging. Bien vite l’équipe du Commissaire Léoni comprend qu’il ne s’agit pas d’un simple accident. Et tout se bouscule… Avec l’aide de ses proches (la famille, la brigade) il va faire une recherche sur le passé de « Fée » et mener l’enquête. Il va prendre quelques jours de vacances et direction les Vosges avec sa chère et tendre Eliane. Et c’est là que tout se corse… Il va mettre les pieds dans de drôles de magouilles et il va falloir faire face à bien des dangers… En plus les Vosges, c’est comme la Corse… les étrangers c’est pas trop bien vu… En abordant des sujets de société d’actualité avec finesse et intelligence, l’auteur devient de plus en plus passionnant. Et comme elle rend les personnages attachants, que ce soit l’équipe de flics ou les autres… je ne peux que me ruer sur le prochain très prochainement… Plus les enquêtes passent et plus elle prend de l’ampleur. Mais un conseil… commencez par le début de cette série car les personnages s’étoffent et prennent e plus en plus de place…

Extraits :

Des émotions-lames de rasoir qui la tailladaient et lui emportaient des bouts de cœur. Elle les sentait s’enfoncer.

Le vacarme de l’absence. La preuve qu’il n’y a rien de juste, de logique ou d’acquis.

Le malheur, il le savait pour en avoir fait l’expérience, est semblable à l’eau : on a beau dresser des digues, empiler les sacs de sable, ériger des barrages, il se fraie toujours un passage.

Je sais que vous ne vous sentez pas à l’aise avec les gens, que vous les évitez. Mais les gens, c’est la vie et la vie, on a beau faire, on peut pas l’éviter.

Les livres, c’est fidèle. Et il y a des mots et des pensées qui ont besoin de la solitude pour éclore.

Il était ivre. D’air, de vin, de vie. Dans la trouée des ramures, le scintillement de quelques étoiles. Il ralentit le pas pour prendre la mesure de la chanson des branches qui se frottent. Des milliers d’archets sur autant de violons.

Moi je pense que la valeur des choses, elle se mesure au temps qu’on passe pour les faire. Au soin et à l’amour qu’on y met.

Une seule certitude : le passé mal digéré qui finit par vous bouffer. Les morts d’hier creusent les ornières du présent où trébuchent les vivants.

C’est magique, non ? la manière dont l’esprit peut lâcher prise quand les mains sont occupées.

Et c’est pour cette raison que je suis parti, pour laisser mon passé derrière moi.
– Et vous être convaincu que c’est possible, ça ?
– Je viens de me rendre compte que je l’ai traîné jusqu’ici, aussi sûrement que ma putain d’ombre et que je suis en train de me prendre les pieds dedans.

Au bal des faux-culs, elle était la première sur la piste.

Elle n’avait pas besoin de s’agiter pour se sentir exister. Elle aimait lire, et écrire aussi

Ce n’est pas la santé qui est devenue un business, c’est la maladie.

« Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent ; mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ?»

Des images affleurèrent par bribes à sa conscience, exhumées des caves de sa mémoire.

« Quelqu’un meurt, et c’est comme un silence qui hurle ; mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?»

Parmi les plus troublantes, une confusion du corps et de l’esprit, ces deux moitiés de lui qui avaient jusqu’alors fait chambre à part.

Les quatre blockbusters que sont le Prozac, le Deroxat, l’Effexor et le Serzone, antidépresseurs les plus consommés au monde, ne seraient pas plus performants qu’un placebo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *