Tackian, Niko «Toxique» (01.2017)

Tackian, Niko «Toxique» (01.2017)

Auteur : né en 1973, est un scénariste, réalisateur et romancier français. Il a notamment créé avec Franck Thilliez la série Alex Hugo pour France 2.
Romans:  « Quelque part avant l’enfer » est paru en 2015 (Prix Polar du public des bibliothèques au Festival Polar de Cognac) En 2016 il publie « La nuit n’est jamais complète» (Prix Polar Sud-Ouest 2017. Festival Lire en poche de Gradignan). Viennent ensuite « Avalanche Hôtel » (2019),  « Solitudes » (2021)

Série Tomar Khan : « Toxique »  (2017).  « Fantazmë » (2018). « Celle qui pleurait sous l’eau » (2020)

Calmann-Levy – janvier 2017 – 306 pages

Résumé : Elle aime saboter la vie des autres, vous l’avez peut-être déjà rencontrée. Elle est toxique.

Mais ça, Tomar Khan, un des meilleurs flics de la Crim, ne le sait pas. Nous sommes en janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau.

Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. La Crim dépêche donc Tomar, chef de groupe de la section 3, surnommé le Pitbull et connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes.

À première vue, l’affaire est simple, « sera bouclée en 24 heures », a dit un des premiers enquêteurs, mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il n’y paraît.

Mon avis : Très bon thriller, redoutablement efficace, mais je suis un peu moins scotchée que mon amie Laurence qui me l’a recommandé (et qui va je l’espère vous faire part de son commentaire ci-après). Aux commandes : un flic du 36, qui vit avec un fardeau sur les épaules : son passé. On fait connaissance de sa famille, sa mère, une ancienne combattante Peshmerga, son frère qui est devenu prêtre, ses amis, et de son équipe (dont sa petite amie). On y découvrira (mais est-ce une découverte) que la frontière flic/voyou est poreuse.. Mais je n’ai pas boudé mon plaisir et j’espère que ce flic va continuer de résoudre des enquêtes et remettre de l’ordre dans sa vie..

Une fois encore l’enfance va déterminer la vie de l’adulte… C’est vrai que le danger est partout… et les enfants ne sont pas toujours en sécurité à l’école… Le flic mène l’enquête… Un bon polar avec de l’humanité dans un monde lisse en surface et glauque à souhait quand on se penche un peu à l’intérieur des êtres. Ne jamais se fier aux apparences. Cela se confirme. Manipulateurs et dangereuse prédatrice sociopathe au rendez-vous. Mais coté psychologique et « scotche » j’suis restée en rade …

Extraits :

c’était l’odeur d’une culture qu’il n’avait jamais réellement connue mais qui résonnait fortement en lui. On ne peut pas échapper à ses racines.

« Faut pas oublier tes racines, gamin, ce sont elles qui font de toi ce que tu es », était le genre de phrases qui lui avait rendu la fierté de sa culture kurde et l’envie de se battre.

Le vieux chêne au tronc lacéré par des générations de graffitis se dressait comme une sentinelle face à la Seine.

Il avait besoin de comprendre pour passer à autre chose. Une affaire, c’était comme un labyrinthe dont il fallait explorer toutes les galeries pour accéder à la sortie. Ces couloirs obscurs le hantaient encore et encore. Il avait besoin de porter la lumière partout.

ses yeux noirs pétillaient encore même si, parfois, ils se perdaient dans le lointain.

Son soleil à lui brillait d’une lumière noire et plus froide que les rayons de la lune.

C’était le jeu du chat et de la souris. Le chat laissait toujours sa proie courir pour lui donner l’illusion qu’elle pouvait s’échapper. Il ne l’attaquait jamais de front. Jusqu’au moment où elle se retrouvait dos à un mur.

Il ne faut jamais se moquer des petites filles qui jouent aux cow-boys, détestent la Reine des neiges et déchirent en cachette leurs vêtements roses en rêvant de conduire une voiture de police.

« Plus le garçon est manqué, plus la fille est réussie », avait-elle lu un jour sur la couverture d’un magazine.

La boxe est un sport de stratèges. Il y est question de maîtrise technique, de gestion de la distance et d’un bon sens du rythme. Les musiciens font de mauvais boxeurs, ils sont trop réguliers, trop prévisibles alors que les danseurs font des champions.

Certaines personnes avaient des amis, de la famille ou des gens proches qui les aimaient. Cela leur donnait une raison de s’accrocher à leur existence comme une moule à son rocher.

Elle l’avait jeté après utilisation mais il aurait pu continuer sa vie d’outil sans foutre un tel bordel !

Je ne vous demande pas de confidences sur lui, vous savez, je m’inquiète simplement…

— Je sais, mais pour comprendre la forme d’un arbre, il faut voir ses racines. On pousse tous en fonction de nos racines.

Ce type de personne a tout à fait conscience du mal qu’il fait mais cela n’évoque rien chez lui. Il faut voir la sociopathie comme une sorte d’immaturité figée. Ce sont des adultes qui ont les mêmes réactions qu’un enfant de cinq ans.

L’analogie au requin est souvent juste. Un sociopathe vous fixera toujours dans les yeux avec un regard sans expression, il peut être capable d’excès de fureur au-delà de la raison.

La souffrance transformait parfois les victimes au point de les rendre plus violentes que leurs bourreaux.

Les morts quittent notre monde et emportent avec eux leurs regrets et leurs déceptions. Mais qu’en est-il des vivants ?

 

 

 

2 Replies to “Tackian, Niko «Toxique» (01.2017)”

  1. Bon je vois que ça t’a plu quand même, même si tu n’es pas aussi enthousiaste que moi.
    Perso, j’avais besoin de « couper  » avec un bon polar et ce livre a bien joué son rôle.
    Je vous mets l’avis que j’avais écrit le concernant :

    Wahou !
    Que dire si ce n’est que j’ai adoré ce livre !
    Je l’ai lu comme un regarde un film, scotchée à mon canapé, occultant même la pause pipi pour ne pas en rater une miette.
    Et pour cause, il s’y passe un nouvel événement à chaque chapitre faisant de ce livre un page-turner impossible à lâcher.

    Janvier 2016, Mme Seydoux, directrice d’école maternelle en banlieue parisienne est retrouvée morte, étranglée dans son bureau.
    Alors que Paris est encore meurtri par les récents attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, l’affaire est confiée à Tomar Khan, flic à la crim’ du 36 quai des orfèvres.
    Rhonda, Dino, Tomar et son équipe vont tenter d’élucider le meurtre.
    Le lecteur suit donc pas à pas l’enquête menée par le groupe.
    Pour cela, ils vont devoir interroger toutes les personnes gravitant autour de l’école. Le personnel scolaire, les parents d’élèves, personne ne passera à travers les mailles du filet. Ni même Marie-Thomas, l’ATSEM qui s’occupe du petit Hadrien, fils du principal suspect.
    Pas de grande surprise quand aux identités des malfaisants puisque l’auteur a choisi de nous les révéler d’entrée de jeu mais l’intérêt du livre se base plutôt sur la psychologie des personnages.
    Pourquoi et comment en sont ils arrivés là ?
    Qu’est-ce qui les pousse à agir ?
    L’auteur nous propose un portrait fouillé pour chacun d’eux et nous invite à suivre leurs histoires personnelles afin de mieux en comprendre leur personnalité.
    La construction de ce livre est bien maîtrisée. L’intrigue se tisse à chaque page, au fur et à mesure que les chapitres nous dévoilent des petits indices.
    Aucun temps mort et pas de répit pour le lecteur.
    Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup aimé ce livre.
    Niko Tackian est désormais un auteur à suivre.

  2. 3 avis = 3 ressentis différents (vive la diversité)

    Désolée Laurence , j’ai hésité avant de donner mon avis tant tu as aimé ce bouquin, alors sache que je ne remets pas du tout en cause tous tes avis qui pour la plupart coïncident avec les miens mais pas pour celui-là, dommage. L’avis de Cath est plus tempéré, ce ne va pas être le cas du mien !

    Aïe, Aïe, ce livre n’a rien d’un bon polar, ni par son histoire où tout est joué (dévoilé) d’avance : on connaît rapidement qui est le criminel qui n’en a pas l’étoffe et tombe dans la caricature invraisemblable. D’ailleurs en terme de caricature policière vous y retrouverez tous les codes du genre : le beau policier ténébreux charismatique à la personnalité torturée, la collègue policière au physique de top modèle docile et ses deux acolytes dont l’un est l’ »encore » ado aux t-shirts fluos surdoué en informatique.
    Bref je résume : pas d’intrigue ni vraiment de suspens, des personnages dont l’analyse psychologique relève d’un étudiant 1ère année, des dialogues avec des termes qui sonnent plats : « fissa, bonnard, larguer par une meuf, etc… »
    Des phrases avec des comparaisons pour les moins douteuses : « En face de lui, il y avait Lola, une gamine de huit ans avec des yeux ronds pleins de tendresse qui minaudait comme une actrice de films X » Euh, on peut se demander ce que veut nous faire voir l’auteur, car on imagine très bien quelqu’un « minaudait comme une actrice de film X » on sait ce que ça veut dire en terme d’image mais qu’une gamine de 8 ans minaude comme une actrice de film X c’est insupportable comme comparaison.
    Une incohérence dans le récit où à la page 89 « Jeff avait mis sa chemise blanche Hugo Boss, col étroit rentré dans un jean délavé à la propreté douteuse » et où page 93 le fameux Jeff est en chemise noire « Quatre couverts pour Goran et sa famille et un supplémentaire pour le vieillard en chemise noire » . Cela nuit à la crédibilité du récit !
    C’est sûr ce bouquin ne fait pas le poids dans cette masse livresque que l’on nous propose en littérature policière.

    Et pourtant j’y ai passé 4 heures plutôt agréable car l’écriture est fluide et les paragraphes sont courts et s’enchaînent d’où le côté page turner.
    Un livre vite lu et vite oublié.

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