Kepler, Lars : «Désaxé» (01.2016)

Kepler, Lars : «Désaxé» (01.2016)

Les auteurs : Lars Kepler est le nom de plume d’un couple d’auteurs suédois de romans policiers, Alexandra Coelho Ahndoril (née en 1966 à Helsingborg) et Alexander Ahndoril (né en 1967 à Stockholm).

Les enquêtes de l’inspecteur Joona Linna: 5ème enquête

Traduit du suédois par Lena Grumbach. Coll. Actes Noirs, Actes Sud, 592 pages ( Prévu en édition de poche courant 2018)

Résumé : Sur une vidéo anonyme adressée à la police criminelle, une femme est en train d’enfiler son collant, probablement filmée à son insu. Le lendemain, elle est retrouvée assassinée à coups de couteau. Lorsqu’elle reçoit une deuxième vidéo, la police panique à l’idée d’avoir un train de retard sur le meurtrier. Tout est mis en œuvre pour identifier la prochaine victime. En vain. Puis le même scénario se répète… et les cadavres se multiplient : un tueur en série voyeuriste balance ses exploits sur internet juste avant de passer à l’acte. Et la police est dans l’impasse.

Un nouveau meurtre survient : cette fois les enquêteurs découvrent sur place un homme en état de choc. Il a nettoyé la maison de fond en comble avant d’allonger confortablement le corps mutilé de sa femme dans le lit conjugal, mais ne se souvient plus de rien.

Pour forcer les barrages de la mémoire, la police fait appel au Dr Erik Maria Bark. L’hypnotiseur va reprendre du service, pour la première fois depuis très longtemps, loin de se douter que ses découvertes l’entraîneront dans une dangereuse spirale mensongère qui pourrait s’avérer fatale.

Verrouillez la porte, tirez les rideaux et savourez le frisson de ce thriller magistral et haletant de l’unique Lars Kepler !

 

Mon avis : Si vous aimez le soft… passez votre chemin ! Excellent thriller, super suspense mais d’une violence ! Fermez les rideaux, les volets, les stores quand vous êtes chez vous ! L’inspecteur Joona Linna ressuscite – pas en grande grande forme il faut l’admettre , mais il refait surface – il reprend du service officieusement… et en marge de la légalité… et il refait équipe avec l’ hypnotiseur, le Dr Erik Maria Bark.  Stress et angoisse garantis… Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle… Entre les meurtres, le monde de la « glauquitude », les policiers borderline, les prostituées, les camés. Le monde du sexe et de la nuit. Mais près de 600 pages qui se tournent toute seules… Redoutablement efficace ! … Et la sixième enquête, « Le chasseur de lapins » est déjà disponible…

 

Extraits :

Stalker :  Aujourd’hui le mot s’applique à une personne souffrant d’un désir de harcèlement névrotique, aussi appelé traque furtive, une obsession maladive de la surveillance d’autrui.

Elle approche son visage de la vitre et voit le jardin prendre les contours d’un monde gris sombre, comme les ténèbres d’une gravure de Gustave Doré.

Ce qui est arrivé ne peut pas être changé, déclare Erik avec gravité. C’est votre relation avec ce qui est arrivé qui changera, quoi que vous fassiez…

Quelles que soient les informations qu’on donne aux journalistes, la police, c’est une proie facile pour eux. On est contraints de suivre les règles, nous. C’est comme tirer sur un putain de tonneau.

Le traumatisme psychique est vécu par la victime comme un chaos de souvenirs qui l’assaillent de tous côtés, qui perdent leur ordre chronologique,

Parfois je pense que le concept de justice n’arrive jamais à dépasser le stade de l’enfance,

la loi pourchasse la justice tout comme Lumi, quand elle était petite, essayait d’attraper les reflets du soleil.

La douleur était comme une bande d’oiseaux noirs, des corneilles lourdes qui atterrissaient sur son corps et recouvraient entièrement le sol où il était allongé. Puis les corneilles décollaient, comme poussées par le vent, quand Lumi arrivait près de lui et lui prenait la main.

Tout le monde disait que tu étais mort, que tu… Mais je ne pouvais pas le croire… je ne voulais pas, je… je me suis toujours dit que tu es trop têtu pour mourir, sourit-elle, les larmes baignant ses joues.

Chaque respiration nous précipite vers la mort et nous nous réfugions dans le travail et la routine, mais de temps en temps nous sommes obligés de bouleverser nos règles et notre existence – peut-être pour nous prouver que nous sommes libres.

Je ne peux pas faire confiance à ma mémoire, dit-il en rouvrant les paupières. Je peux me réveiller au milieu de la nuit, me rappeler un événement d’il y a plus de vingt ans et tout noter, et quand je lis ce que j’ai écrit une semaine plus tard, ça me paraît une invention, comme si ça n’avait jamais eu lieu… Du coup je ne sais pas… C’est pareil pour la mémoire proche, j’ai des moitiés de journée qui disparaissent, j’ai pris mes médicaments, j’ai joué au billard, je me suis disputé avec quelques crétins, j’ai mangé du steak haché, mais tout a disparu.

Ce qui exige un véritable savoir-faire n’est pas l’acte d’hypnotiser, mais la capacité à trouver la profondeur exacte et à mener le cerveau à un niveau de détente maximale, mais où il peut aussi faire la distinction entre les souvenirs réels et les rêves.

les mystères n’existent que jusqu’à ce qu’on les ait purgés de leur part inconcevable.

Quand il fait nuit noire autour de vous, ça ne peut que s’éclaircir, leur dit-il souvent.

Le puzzle n’est pas terminé juste parce que trois morceaux s’emboîtent.

 

Article sur la série sur ce blog: :     Kepler, Lars « Enquêtes de l’inspecteur Joona Linna » 

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