Vargas, Fred « L’armée furieuse » (2011) Série Adamsberg  : 7ème tome

Vargas, Fred « L’armée furieuse » (2011) Série Adamsberg  : 7ème tome

Auteur : Médiéviste et titulaire d’un doctorat d’histoire, Fred Vargas est chercheuse en Histoire et Archéologie au CNRS. Primés à plusieurs reprises, adaptés au cinéma (Pars vite et reviens tard) et à la télévision, traduits dans plus de quarante langues, ses romans policiers sont des best-sellers en France comme en Allemagne et en Italie.

Première femme à remporter le Nobel hispanophone depuis Margaret Atwood en 2008. près s’être placée en tête du classement des écrivains francophones les plus lus en 2017, la voilà couronnée du prestigieux prix Princesse des Asturies de littérature pour l’ensemble de son œuvre.

Série Les Évangélistes : Debout les morts (1995) – Un peu plus loin sur la droite (1996) – Sans feu ni lieu (1997)

Les enquêtes du Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg 
Jean-Baptiste Adamsberg : « L’homme aux cercles bleus » – 1991 / « L’homme à l’envers » – 1999 / / »Pars vite et reviens tard » – 2001 / « Sous les vents de Neptune » – 2004 / « Dans les bois éternels » – 2006 / « Un lieu incertain » – 2008 / « L’armée furieuse » – 2011 / « Temps glaciaires » – 2015 /   Quand sort la recluse – 2017 / Vargas, Fred « Sur la dalle » -2023

Autres romans : Les Jeux de l’amour et de la mort (1986) L’École du crime (1987, inédit) – Ceux qui vont mourir te saluent (1994, ce roman est le troisième publié mais a été rédigé en 1987, avant L’Homme aux cercles bleus)

Documents et essais :  Petit traité de toutes vérités sur l’existence (2001) – Critique de l’anxiété pure (2010) – La Vérité sur Cesare Battisti (2004) – L’Humanité en péril. Virons de bord, toute ! (2019) – Quelle chaleur allons-nous connaître ? Quelles solutions pour nous nourrir ? L’Humanité en péril, (2022)

 

Les enquêtes du Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg  : 7ème tome

Résumé:

Au coeur de la Brigade criminelle, le commissaire Adamsberg vaque à ses occupations. Même si Veyrenc, son ancien rival des Pyrénées, hésite encore à revenir, le reste de l’équipe évolue paisiblement : Rettancourt reste la grande ‘génératrice d’énergie’, le chat dit ‘La Boule’ dort toujours sur la photocopieuse, Danglard avec son verre de vin blanc développe un immense savoir, Mercadet est toujours à moitié endormi, Froissy fait des allers-retours entre sa réserve de nourriture et son bureau.

Mon avis :

J’ai suivi une fois encore avec plaisir les tribulations d’Adamsberg, « Grebsmada » pour un des personnages de ce « rompol ». Il enquête en province ; il a laissé fuir un coupable tout désigné mais que lui croit innocent ; il est en sursis car sa Direction a très moyennement apprécié cette faute.. Autour de lui sa fidèle équipe (avec la rivalité Denglard/Veyrenc) et son fils qu’il vient de retrouver après 28 ans… Il va faire la connaissance de personnages totalement à la masse, entre génies et fous, qui se définissent comme « gentils », et se retrouver au cœur d’une drôle d’enquête ou les rivalités du présent se mêlent avec les légendes du passé… Ajoutons à cela un vieil aristocrate, un baron de l’industrie assassiné et un pigeon maltraité… et … lisez…

 

En savoir plus :   – un article sur Mesnie Hellequin : La chanson de geste intitulée le « Poème du comte Hernequin », aujourd’hui perdue, à l’origine racontait les aventures fortement transfigurées par la légende et le temps d’un certain Hernequin, comte de Boulogne, qui avait combattu les Vikings au IXe siècle. Selon Gaston Raynaud, dont on présente ici un texte, c’est dans cette histoire que serait cristallisée, sous la forme de la Mesnie Hellequin. Un des thèmes les plus mystérieux du folklore médiéval, et qui par des chemins inattendus aurait aussi été à l’origine de personnage de la Commedia dell’arte, Arlequin

http://www.cosmovisions.com/textHernequin.htm

Extraits :

On connaît toujours sa décision bien avant de la prendre. Depuis le tout début en fait. C’est pour cela que les conseils ne servent à rien

Flic ou enseignant, que feriez-vous ? L’enseignement est une vertu qui aigrit. Le flicage est un vice qui enorgueillit. Et comme il est plus facile d’abandonner une vertu qu’un vice, il n’a pas le choix

il ne sait pas regarder la pluie tomber, ni le fleuve couler, il ne sait pas négliger les soucis de la vie, et pire, il les crée par avance pour qu’ils ne le surprennent pas

– Ce n’est pas qu’ils n’aiment pas parler, c’est qu’ils n’aiment pas répondre. Ce n’est pas la même chose

Le discours offensif qu’il avait prévu s’était en partie perdu dans sa perplexité, comme s’il s’était brisé non contre l’obstacle d’un mur mais contre une absence totale d’obstacle. Et il ne voyait pas comment agresser, ou même seulement saisir, une absence d’obstacle.

La modification était frappante et Adamsberg repensa au pissenlit. Quand il est fermé au soir, brin jaunâtre étriqué et dissuasif, quand il est ouvert au jour, opulent, attractif

La certitude et l’assurance s’infiltraient dans sa conscience, charriant avec elles de nouveaux matériaux, de l’ambition, de la morgue, de la rigidité

C’est à force de se protéger qu’on se fragilise

Il a des excuses. Ce n’est pas amusant de s’appeler Merlan. – Ça lui va très bien. Pas plus d’émotion qu’un banc de poissons

j’entends des mensonges par milliers. Avec le temps, forcément, on prend l’habitude de les reconnaître. – À quoi ? – Au regard, au battement des cils, à la contraction des gestes, à la vibration de la voix, à sa vitesse. Comme si la personne se mettait à boitiller au lieu de marcher normalement.

Lui non plus, pensa Adamsberg, n’avait pas pu s’endormir, cherchant vainement un lieu calme pour déposer ses pensées, comme on tente de se mettre à l’abri du vent

Il y en a qui ne se reposent pas assez ici. Ça va tomber comme des quilles sans même qu’on lance la boule.

Il ne voulait pas faire de bruit, craignant que parler à voix haute ne perturbe les particules de ses pensées en train de se souder maladroitement.

 

2 Replies to “Vargas, Fred « L’armée furieuse » (2011) Série Adamsberg  : 7ème tome”

  1. C’est vraiment bien écrit, comme toujours, et on se retrouve à (re)découvrir cette Mesnie Hellequin et ce mix entre les légendes et le polar qui caractérise les romans de Vargas. Pas forcément le meilleur des Adamsberg, mais c’est tout de même bien fichu. Il faut dire qu’avec L’homme aux cercles bleus, Pars vite et reviens tard, ou Sous les vents de Neptune, l’auteure a placé la barre assez haut.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *