Jaquet, Corinne «Zoom sur Plainpalais» (2011)
Autrice : Née à Genève en 1959. Elle poursuit des études de sciences politiques qui sont couronnées en 1983 par une licence de sciences politiques (mention études internationales). Elle entre quelques semaines plus tard au journal La Suisse. En 1984, elle se consacre aux faits divers et à la chronique judiciaire. Quand elle quitte le quotidien, en 1992, elle reste toutefois en poste au Palais de Justice de Genève, où elle travaille pour Le Nouveau Quotidien, pour Le Matin, mais surtout pour l’agence Associated Press. Elle a différents ouvrages à son actif, parmi lesquels une dizaine de romans policiers se situant dans les quartiers de Genève, sa ville natale.
Romans : Le Pendu de la Treille (1997) – Café-crime à Champel (1998) – Fric en vrac à Carouge (2000) – Casting aux Grottes (2000) – Les Eaux-Vives en trompe-l’œil (2002) – Les Degrés-de-poule (2003) – Bain fatal aux Pâquis (2005) – Les larmes de Saint-Gervais (2006) – Maudit foot! (2008) – «Zoom sur Plainpalais» (2011) – , « Aussi noire que d’encre » (2013), « L’ombre de l’aigle » (2014),
Nouvelles policières : Genève Sang Dessus Dessous (Nouvelles policières en collaboration avec S. Mamboury, A. Klopmann, E. Golay et L. Jorand), Slatkine (Genève), 2014 – Genève Trois pour Sang (Nouvelles policières en collaboration avec S. Mamboury, A. Klopmann), Slatkine (Genève), 2017
Ouvrages pour la Jeunesse : Monsieur Chose et le collectionneur de mots, Slatkine (Genève), 2005 – Monsieur Chose et la flamme olympique, Slatkine (Genève), 2007 – Monsieur Chose contre Big Ben, Slatkine (Genève), 2009 – Monsieur Chose au pays des astronautes, Slatkine (Genève), 2012 – Monsieur Chose et la Marmite de l’Escalade, Slatkine (Genève), 2013 – L’Étrange Varappe, Slatkine (Genève), 2015
Résumé : Avril 2004. Alors que la Télévision romande fête son cinquantième anniversaire, un de ses réalisateurs est assassiné sur la Plaine de Plainpalais en plein marché aux puces. Le Commissaire Mallaury, fraîchement nommé à la succession du Commissaire Simon parti à la retraite, se serait bien passé, pour sa première grosse affaire criminelle, d’un cadavre aussi «people». Surtout qu’une deuxième énigme vient compliquer son enquête, précisément sur cette plaine où est né le cinéma suisse il y a un siècle…
Mon avis : Toujours un plaisir de se promener dans les endroits que l’on connaît et d’apprendre les histoires de la Genève de mon enfance. Ici on parle des cinémas (toutes ces salles qui s’existent plus telles que le Cinebref.. ) et du monde de la Télévision Suisse Romande. Un roman policier à suspense qui m’a fait passer un bon moment. Petite incursion dans le monde du tir et les lieux qui lui rendent hommage (Arquebuse, Tir, Coulouvrenière…, et des indications historiques qui font toujours plaisir. Mais au-delà de Genève, dans laquelle il est agréable de se promener, l’intrigue et le suspense ainsi que la façon de se comporter dans le monde des pionniers de la télé est un contexte intéressant et pas uniquement local qui pourra aussi plaire aux non genevois…
Extraits :
Mais vous savez, ce n’est pas la TV romande qui peut enrichir quiconque. Ça n’a rien à voir avec des boîtes de production qui fournissent, par exemple, France 2 ou TF1…
La terre genevoise n’est pas cinématographique. Elle sert de cliché parfait pour les réalisateurs étrangers, pour des films d’espionnage, pour illustrer la ville prospère, celle des banques accueillantes, mais sorti de là…
— Vous me donnez quel âge ?
La question que tout le monde adore ! Celle pour laquelle on évalue sincèrement, puis on enlève dix bonnes années pour être poli, quinze si on veut être flatteur…
Elle le regarda comme s’il lui demandait si Noël tombait bien le 25 décembre.
Amoureux et complémentaires : se pouvait-il vraiment que ce genre de couple existât ?
Asseoir sa nouvelle autorité consistait aussi à savoir rester silencieux quand c’était opportun. Le babillage inutile est souvent la marque des petits…
Un endroit à peu près ordonné, mais à peu près seulement. Cet « à peu près » dans lequel on retrouve la vie, un intérêt pour mille choses, une sensibilité à tout, un petit désordre qui relève de l’épicurisme et non de la négligence.
Il ricana en imaginant la pyramide du pouvoir évoquée par un de ses amis : plus on gravit d’échelons, moins il y a de place sur le palier, et une fois au sommet, un seul faux pas peut être fatal… Or, il était en haut. Il n’avait rien fait pour, mais s’y trouvait.
— Non, justement, c’est là que le bât blesse.
— Avec les filles y a toujours des histoires de bas…
Dès qu’un homme ne rote pas avec les autres, on le dit asocial. Hors des clichés, on gêne.
Et si un prisonnier sait qu’un jour il sortira, une fois sa peine accomplie, le malade, lui, encourt peut-être cet internement à perpétuité.
L’antagonisme Radio-Lausanne contre TV-Genève était né. Depuis cette époque, on prétend que s’il neige à Lausanne, on le dit à la radio, tandis que s’il grêle à Genève, on le voit à la TV… !
C’est cet homme qui, avec Bob Ehrler et William Baer, allait créer, en 1952, la toute première unité de production du bout du lac. Un local désaffecté était loué cinquante francs par mois dans une école à Genthod. L’équipe, avec ses trois caméras Paillard-Borex achetées à tempérament, filma à Cointrin l’arrivée de Charlie Chaplin ou encore le retour de l’Himalaya de Raymond Lambert.