Perry, Anne « L’attentat de Lancaster Gate » (2016)

Perry, Anne « L’attentat de Lancaster Gate » (2016)

31ème enquête de Thomas Pitt

Résumé : Lorsque Thomas Pitt arrive sur la scène d’un attentat dévastateur dans Lancaster Gate, il découvre deux policiers morts et trois autres gravement blessés. Les anarchistes de Londres font des suspects idéaux, mais l’enquête de Pitt et de l’inspecteur Tellman les oriente vers la piste d’une vendetta personnelle. Ces policiers auraient-ils menti sur un raide pour saisir de la drogue et laissé un innocent être condamnée à la pendaison ? L’idée que la police puisse se montrer malhonnête pique Tellman à vif ; il a rejoint les forces de l’ordre pour protéger la société, et non pas l’exploiter. Mais il doit découvrir la vérité, même si cela implique de révéler des indices de chantage et de corruption. Avec la menace de nouveaux attentats, et la pression de leurs supérieurs qui souhaitent une résolution rapide, chaque mouvement de Pitt et Tellman est surveillé et leurs vies sont soudain menacées…

Mon avis : Une bombe qui explose au centre de Londres ! Des terroristes anarchistes… que font péter une charge de dynamite : des morts, des blessés… Ça fait bizarre au lendemain des attentats de Bruxelles! Avec Thomas Pitt, on est à la fin du XIXème, on s’inquiète de la violence qui tue aveuglement… une violence conséquence du chômage, de la misère, des différences sociales… Alors le dans quel monde on vit… il n’est pas d’aujourd’hui….

Excellent ! Mis à part la bombe du début, j’ai beaucoup aimé ce roman. Tout le monde est là… Charlotte, Emily, Jack, Gracie, Lady Vespasia, Narraway.. L’enquete est passionnante, et le dénouement très surprenant. Corruption, anarchisme, politique, intérêts personnels.. on nage dans le glauque… et j’aime ça..

Extraits :

L’attentat était-il dû aux anarchistes ? Londres n’en manquait pas. La moitié des évolutionnaires d’Europe avaient vécu ou séjourné là. 1898 touchait à sa fin et avait connu moins d’attentats que ces dernières années, mais peut-être avaient-ils eu tort d’être confiants. S’agissait-il d’un ultime sursaut, ou du coup précurseur d’une nouvelle vague d’attaques ?

Certains de ceux qu’on traitait de terroristes n’avaient rien fait de plus que protester pour obtenir un salaire décent, suffisant pour nourrir leur famille. Quelques-uns avaient été emprisonnés, torturés, voire exécutés, simplement parce qu’ils s’étaient élevés contre l’injustice. À leur place, il aurait peut-être fait comme eux.

Tout le monde a peur. Le climat est incertain. C’est comme si on sentait qu’il y a de la violence dans l’air, sans savoir d’où viendra la prochaine attaque.

Dans treize mois, nous serons au XXe siècle, reprit-elle en buvant une gorgée de thé. Beaucoup de gens sont persuadés qu’il sera différent de celui-ci, très différent. Plus sombre, plus violent. Mais pourquoi les choses devraient-elles changer ? Ce n’est qu’une date sur un calendrier. À moins qu’à force de craindre le pire il ne finisse par se réaliser ?

je suis bien placée pour savoir que des êtres qu’on a aimés, qu’on connaît depuis toujours, peuvent se révéler bien différents de ce que l’on suppose, et être en réalité des inconnus, habités par des passions qu’on n’aurait jamais imaginées.

Fermer les yeux ne suffit pas pour faire disparaître la laideur

Ceux qui veulent toujours avoir le dernier mot deviennent vite fatigants.
— Je suis d’accord. Être fatigante est le pire défaut qu’une femme puisse avoir.

Dans la vie publique, ce ne sont pas les fautes des gens qui les détruisent, mais les mensonges qu’ils racontent pour les cacher

Quand on prépare une révolution, qu’on veut renverser l’ordre établi, on commence par saper la foi des gens en la loi. On suggère que la police ne protège pas l’individu, et que celui-ci doit assurer sa propre protection et se faire justice lui-même. Pour cela il faut des armes, une certaine coopération, une nouvelle force pour remplacer celle qu’on accuse d’incompétence.

Choisir de ne pas voir quelque chose parce que c’est laid, ou que cela menace la paix de notre esprit, c’est le tolérer délibérément ! C’est de la collusion implicite.

Une bibliothèque placée contre un des murs contenait de nombreux livres, surtout ses préférés mais aussi des ouvrages qu’il lirait un jour, quand il aurait plus de temps

Il se montrait égoïste en la privant de ses confidences, s’avoua-t-il enfin. Il la laissait seule et effrayée, comme si elle était incapable de l’aider ou indigne de sa confiance. Ce n’était pas elle qu’il protégeait, mais lui-même.

Avec ceux qu’on aimait, éluder les questions revenait à mentir.

« Je n’ai rien vu » ne veut pas dire « Je n’ai pas regardé » !

Cela s’était passé voilà bien longtemps, mais les vieilles plaies ne cessent jamais de faire souffrir. Elles demeurent à fleur de peau, prêtes à se rappeler à vous.

Tout policier qui s’arroge le droit de manipuler des preuves, de choisir ce qu’il veut montrer et cacher, de mentir, de prendre de l’argent ou de tabasser des témoins, entache la réputation de la police et devrait être mis à la porte avant d’empoisonner tout le monde. Si les policiers ne valent pas mieux que les malfaiteurs qu’ils traquent, nous sommes tous fichus !

Bien qu’épuisé, il dormit mal. Ses rêves étaient pleins de portes fermées, de couloirs obscurs qui ne menaient nulle part, de chemins qui s’effritaient et se dérobaient sous ses pas

Un homme était jugé davantage sur ses chaussures que sur son manteau.

Mais les gens ont tendance à voir ce qu’ils veulent voir. Narraway fait appel à leur raison – Abercorn à leur peur. En général, c’est la peur qui l’emporte. Je suis désolée.

N’importe quel couple était à la merci d’un éloignement, et cela se produisait probablement souvent. Le danger les avait frôlés, eux aussi, quelques mois tout juste auparavant : il suffit de tenir l’amour pour acquis, d’accorder trop d’importance aux petits défauts de l’autre, de ne plus rire ensemble, de ressasser des récriminations au lieu de les chasser de son esprit.

 

Perry Anne  – Série « Charlotte et Thomas Pitt : Toute la serie des « Charlotte et Thomas Pitt »

 

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