Durrant, Sabine «Dis-moi que tu mens» (05.2017)

Durrant, Sabine «Dis-moi que tu mens» (05.2017)

Auteur : Sabine Durrant est l’ancienne directrice littéraire du Sunday Times. Elle a également dirigé les pages société du Guardian. Elle vit dans le sud de Londres avec son mari et ses trois enfants. « Ce que tu veux » (mars 2016) est son premier roman publié en France.

Préludes Editions – 416 pages – 3.5.2017

Résumé : Tout commence par un mensonge. De ceux qu’on fait tous pour impressionner une vieille connaissance. L’histoire de votre vie, légèrement embellie, face à cet avocat brillant, époux et père comblé, que vous avez croisé par hasard.
Puis, sans savoir comment, vous vous retrouvez à dîner chez lui, à accepter une invitation en vacances, propulsé dans une vie de rêves – celle à laquelle vous avez toujours aspiré. Jusqu’à ce que cette vie ne semble plus si idyllique…
Mais vous êtes déjà pris au piège, transpirant sous l’impitoyable soleil de Grèce, brûlant d’échapper à la tension ambiante. Alors vous comprenez que, si douloureuse la vérité soit-elle, ce sont vos mensonges qui ont causé le plus de tort… Et, à ce moment-là, il est déjà trop tard.
L’auteur de « Ce que tu veux » revient avec un nouveau thriller remarquable, un huis clos où le héros court sans le savoir vers son destin… et son inéluctable chute.

Presse :

Un suspense psychologique féminin qui nous agrippe (L’Express)
Époustouflant. (Télématin)

Dis-moi que tu mens ménage avec maestria une tension constante. L’auteur signe aussi là une satire incisive : elle cerne ce monde bourgeois dysfonctionnel avec une finesse désopilante. (The Guardian)

Mon avis : Thriller psychologique par excellence… Si j’ai eu un peu de mal à démarrer, je dois dire que le dénouement est magistral. Une merveille de mécanique à broyer, une tension, une manipulation savamment orchestrée.  Pas de rythme trépidant, c’est le moins qu’on puisse dire… le gros bémol est cette lenteur… on aimerait parfois que cela bouge un peu plus… mais je suis très contente d’avoir persévéré car c’est extrêmement bien construit. Ce qui est très bien fait est qu’au début on pense être dans un roman et qu’au fur et à mesure on bascule dans le thriller…

On s’enfonce petit à petit dans le piège, qui se referme lentement mais surement… Au cœur de l’histoire, un type pas tellement sympathique… agaçant… un raté qui se cache sous un vernis écaillé de séducteur, qui ment pour se faire valoir, pour cacher qu’il est minable… Et qui s’enferre de plus en plus dans ses mensonges et tout se complique… Des vacances avec des amis d’enfance vont remettre en question le comportement de celui qu’il était il y a longtemps. Si lui a oublié comment il se comportait à vingt ans, les autres s’en souviennent….

Extraits :

Je prenais soin de mon apparence, même si le but recherché était d’afficher une négligence sophistiquée.

Je me sentais à la fois décalé et irrité, deux émotions dont le mélange ne donne rien de bon.

Ma prétendue bienséance a d’ailleurs été si convaincante, que même moi, j’ai failli y croire.

C’était là que se trouvait la foule. On percevait des cris, ces sons propres aux plages, cet arrière-fond tapageur et pourtant berceur.

Il a dissimulé la pique sous des éclats de rire. Il n’aimait rien tant que les coups de canif insidieux.

Le chagrin et l’angoisse se ressemblent, a-t-elle soupiré. Tu as besoin d’être entouré, et puis quand tu l’es, tu éprouves soudain le besoin irrépressible de fuir, d’être seul.

La question que j’essaie de formuler, j’imagine, est celle-ci : jusqu’à quel point sommes-nous acteurs de notre propre destruction ? Quelle part de ce cauchemar m’est-elle imputable ? Il est facile de haïr et de protester. De se cabrer et de regimber. De commettre des actes désespérés et vains. Néanmoins, parfois, il faut savoir endosser ses fautes.

J’avais eu l’impression d’assister à la tragédie d’une autre, alors que, depuis le début, j’en avais tenu le rôle principal.

Plus récemment, je me suis cependant rendu compte que la destinée n’explique pas tout, même si elle joue un rôle, en toile de fond. Ce sont nos petits travers qui nous piègent – les biais, les entailles, les défauts.

 

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