De Cataldo, Giancarlo «Je suis le Libanais» (2014)

De Cataldo, Giancarlo «Je suis le Libanais» (2014)

Auteur : Giancarlo De Cataldo, né le 7 février 1956 à Tarente, chef-lieu de la province homonyme, est un romancier, dramaturge, essayiste, scénariste et magistrat italien, auteur de roman policier. Son roman le plus connu, Romanzo criminale (2002), qui vaut à son auteur le prix du polar européen, est adapté par Michele Placido au cinéma dans un film au titre éponyme en 2006.

Romans : Série Commissaire Scialoja : Romanzo criminale (2002)  Prix Scerbanenco – prix du polar européen – La Saison des massacres (2007) Série Trilogia criminale : Nero come il cuore – Onora il padre. Quarto comandamento – Teneri assassini
Autres : Contessa –
 Le Père et l’Étranger – I giorni dell’ira. Storie di matricidi – Fuoco – L’India, l’elefante e me – La Forme de la peurLes Traîtres – Je suis le Libanais – Suburra – Nell’ombra e nella luce – Rome brûle – L’agent du chaos,

Métailié noir – 02.05.2014 – 132 pages – Io sono il Libanese, (Einaudi, 2012)  traduit par Paola De Luca et Gisèle Toulouzan,

Résumé : Années 70. Dans la cour d’une prison, un garçon de vingt-cinq ans sauve la vie d’un autre jeune homme, objet d’une tentative d’assassinat. La victime est le neveu d’un chef mafieux. Pour le sauveur, Pietro Proietti, dit « le Libanais », c’est le départ d’une fructueuse carrière criminelle. Le « boss » lui offre en effet de participer à un trafic de drogue mais, pour cela, le Libanais va devoir trouver de l’argent… Dans sa quête de fonds, il va tomber amoureux d’une belle bourgeoise gauchiste, Giada, à laquelle il cache le buste de Mussolini qui orne son appartement. À la tête de sa bande de toujours, ce groupe d’enfants des rues avec lesquels il a grandi, il se lance dans un enlèvement…
Situé, dans la chronologie romanesque, avant Romanzo criminale, ce bref et vigoureux récit nous fait retrouver Dandy, le Buffle et tous les autres personnages de la grande saga du crime à Rome telle que Giancarlo De Cataldo nous l’avait offerte. Pour les nombreux lecteurs de la foisonnante œuvre centrale, Je suis le Libanais éclairera des arrière-fonds restés jusque-là mystérieux, et tout particulièrement la personnalité énigmatique du chef de bande. De par sa profession de magistrat, De Cataldo peut s’appuyer sur une connaissance approfondie du roman vrai de la criminalité romaine. Grâce à ses talents de feuilletoniste hors pair, il en tire de la vraie littérature.

Mon avis : En prévision de la lecture de « Romanzo criminale » il m’a été conseillé de lire ce petit livre qui m’a fait faire connaissance avec « le libanais » qui présente semble-t-il les personnages du suivant. J’ai donc plongé dans l’univers de la Mafia romaine et de la Camorra, et suivi les débuts (peu fracassants) de Libano…  J’ai du mal à croire qu’il va devenir un grand caïd… quoique… il parait que l’on apprend de ses erreurs et il a un cœur généreux. Je le prends comme le prologue du suivant, une sorte de roman d’apprentissage : les premiers pas dans l’univers des truands, dans les années 70. Importance des liens, explication de la soumission et de la confiance, découverte des codes, Connaissance du milieu. Importance aussi d’etre sous la protection d’un puissant.
Et à travers le personnage de la jeune Giada, peinture de la jeunesse dorée des années 70 qui se rêve anarchiste et révolutionnaire. La jonction de plusieurs mondes : les pauvres, les nantis, les mafieux…

Extraits :

Les camorristes, mafieux de Naples, régentaient tout, et les Romains s’inclinaient. Les Romains dormaient. Son ambition : les réveiller.

À Rome, il fallait être rapide, invisible, aussi malin et impitoyable que les chats du Portico d’Ottavia. Et tout devait avoir un sens, on ne pouvait pas se contenter du mélodrame. Non, pas à Rome.

Chacun de ses mots ne faisait que confirmer une vérité élémentaire : ils appartenaient à deux univers distincts, ils étaient différents, différents comme peuvent l’être un mortel et une déesse.

Il y avait quelque chose qui les unissait. Ils avaient honte tous les deux. Lui, de ne rien avoir, elle d’avoir trop.

La femme d’un ami, c’est sacré, ça ne se discute pas. On l’accepte, c’est tout. La femme d’un ami c’est ta sœur, ta mère, ta fille. Ce n’est même pas une femme, c’est la Madone.

Il lui manquait certaines qualités fondamentales pour percer : le foie, le cerveau, le cœur et les couilles. En fait, pour être honnête, des qualités il n’en avait aucune.

Ils avaient travaillé dur. Chacun sa part. Ils l’avaient mérité. Pour ce qui est des rêves : fermé pour travaux en cours, repassez demain.

Le destin n’existe pas, seuls les choix comptent.

Une vie comme ça, fini les rêves et la rue.
Une vie comme ça, et l’ennui engloutit tout.

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