Walker, Wendy «La nuit d’avant» (2020)

Walker, Wendy «La nuit d’avant» (2020)

Auteur : Ancienne avocate spécialiste en droit de la famille, en droit commercial et banquière d’affaires, Wendy Walker est aujourd’hui romancière et éditrice dans le comté de Fairfield, Connecticut. Elle commence son travail d’écriture pour les éditions St Martin’s Press avec deux romans féminins, puis la série Chicken Soup for the Soul. Tout n’est pas perdu est son premier thriller psychologique. Avant même sa parution, il est très vite repéré par l’équipe de production de Gone Girl de David Fincher et est en cours d’adaptation par la Warner Bros.

Wendy Walker s’intéresse particulièrement à la psychologie et aux avancées de la recherche scientifiques sur la mémoire. L’auteur analyse dans « Tout n’est pas perdu » les mécanismes du souvenir et du syndrome post-traumatique. « Emma dans la nuit » est son second roman publié en France, en 2018, suivi de « La nuit d’avant » en 2020.

Sonatine – 18.06.2020 – 333 pages

Résumé : Après une rupture difficile, Laura décide de tourner la page en se créant un profil sur un site de rencontres. Un premier rendez-vous est pris. L’homme s’appelle Jonathan Fields, il a quarante ans, il vient de divorcer. Laura promet à sa soeur, Rosie, d’être de retour le soir même. Le lendemain matin, elle n’est toujours pas rentrée. Que s’est-il passé cette nuit-là ? En raconter plus serait criminel.
Disons juste qu’un événement particulièrement traumatisant survenu lors de son adolescence a sérieusement ébranlé l’inconscient de Laura, et qu’elle est loin de faire une victime idéale. Avec La Nuit d’avant, Wendy Walker aborde des zones de la psyché humaine où peu d’auteurs de thrillers psychologiques osent s’aventurer. Après Tout n’est pas perdu, dont les droits audiovisuels ont été achetés par les producteurs de Gone Girl, elle embarque à nouveau le lecteur dans un grand huit émotionnel aussi terrifiant que jouissif.
Et cette fois, la tension monte encore d’un cran.

Mon avis : Troisième thriller psychologique que je lis de cette autrice et une fois encore j’ai été tenue en haleine jusqu’au bout. Difficile de ne pas se poser des questions sur la culpabilité de la jeune femme ! Est-elle instable psychologiquement ? Ce qui est certain c’est que le drame qu’elle a vécu pendant son enfance l’a déstabilisée profondément… Elle a peur de l’amour et en même temps elle en rêve… mais pourquoi est-elle si terrifiée. Elle a peur d’elle, elle a peur des autres et surtout peur de ses réactions…
Peur d’être abandonnée… peur de ne pas être aimée.
Il faudra aller au bout de l’angoisse pour connaitre le fin mot de l’histoire.
Entourée par un cocon familial et amical qui la protège depuis l’enfance, elle va plonger dans les ténèbres, se remettre en question une fois encore, douter d’elle, douter des autres… jusqu’au bout du bout…Oppressant.
Et une fois encore les personnages sont extrêmement attachants… la noirceur va-t-elle s’éclaircir ? à vous de le découvrir.

Extraits :

Peut-être ont-ils autant besoin que moi de croire que j’ai changé. Peut-être qu’on pourra enfin être une famille normale si j’arrête d’être moi.

Fais ce qu’il faut pour décrocher le premier rendez-vous. Après, tu pourras être toi-même. Les gens ne savent pas ce qu’ils veulent tant qu’ils ne l’ont pas devant leur nez.

Tu n’as pas à t’inquiéter, parce que, ce soir, je ne serai pas moi.

Il y a une bonne raison de suivre le troupeau, lui expliquait-on patiemment. C’est une question de survie, rien de moins.
Si tu continues à vouloir t’éloigner du troupeau, les loups t’emporteront.
Laura avait sa réponse toute prête.
Tant mieux, parce que j’aime les loups.

L’envie d’autre chose. La peur d’autre chose. Le besoin d’autre chose. L’espoir résistant à la peur, comme l’été à l’automne.

On vient de se rencontrer. Ne l’invente pas.

Les autres sont plus à l’aise quand on se modèle sur eux, sur leur style et leur manière de parler. C’est pour ça que les gens aiment autant leurs chiens. J’ai appris ça dans un cours de psychologie.

« C’est une grande responsabilité d’être parent. De savoir quoi dire et ne pas dire. Les enfants sont des pages blanches, et tout ce qu’on dessine dessus reste gravé à jamais. »

Noir et blanc. Il n’y avait pas de gris, en ce temps-là. Avant qu’on apprenne qu’en réalité tout était gris.

Est-ce que je recommence ? Est-ce que je suis en train de le construire tel que j’ai envie qu’il soit ? De construire notre relation en fonction de mes désirs ?
Je peux poser la question tant que je le veux. Il n’y a personne pour me répondre. Je suis seule, avec mon esprit infirme.
Seule. L’histoire de ma vie. Et en dépit de tout ce que je sais, mais ne peux pas voir, c’est à cette histoire et à aucune autre que j’aimerais mettre un terme.

Parfois, on essaie de réparer le passé en réparant le présent.

Le malheur aime la compagnie. Le malheur est toujours plus fort que l’empathie.

Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Surtout quand il s’agit d’événements de notre enfance. Nos souvenirs ne sont pas fixes. Ce ne sont pas des images de la réalité. Parfois, ils sont même totalement faux, des fictions auxquelles nous avons besoin de croire pour donner un sens à ce qui se passe.

Les larmes jaillissent. Suivies de gros sanglots. Les mots fusent, épars, brisés, me coupant comme des éclats de verre.

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