George, Elizabeth «Juste une mauvaise action» (2014)

George, Elizabeth «Juste une mauvaise action» (2014)

Série Inspecteur Lynley : Enquête dans le brouillard(1988) – Le Lieu du crime, Presses de la Cité, (1991) – Cérémonies barbares (1993) – Une douce vengeance, (1993) – Pour solde de tout compte( 1994) – Mal d’enfant (1994) – Un goût de cendres (1995) – Le Visage de l’ennemi( 1996) – Le Meurtre de la falaise, (1997) – Une patience d’ange (1999) – Mémoire infidèle  (2001) – Un nid de mensonges, (2003) – Sans l’ombre d’un témoin, (2005) – Anatomie d’un crime (2007) – Le Rouge du péché (2008) – Le Cortège de la mort ( 2010) – La Ronde des mensonges (2012) – Juste une mauvaise action (2014) – Une avalanche de conséquences (2016) La punition qu’elle mérite ( 2019)

– George, Elizabeth « les enquêtes de Lynley » (Page sur la série)
– Série Inspecteur Lynley – 18ème enquête (j’ai lu tous les précédents mais pas tous commentés car je n’avais pas encore de blog)

Presses de la Cité – 2/10/2014 – 699 pages (Just One Evil Act) / Pocket 22/09/2016 – 909 pages – Isabelle Chapman (Traductrice)

Résumé : Le sergent Barbara Havers est catastrophé. Hadiyyah, la fille de son cher ami Azhar, a été enlevée par sa mère et aucune poursuite judiciaire n’est possible. Azhar n’a jamais épousé Angelina et l’enfant ne porte pas son nom.
Alors qu’Azahar se désespère, Angelina refait finalement surface avec une nouvelle alarmante : Hadiyyah a été kidnappée sur la place d’un marché toscan.
La police italienne est chargée de l’enquête et Barbara devra prendre les choses en main, frôlant l’incident diplomatique, pour que Scotland Yard intervienne en la personne du célèbre inspecteur Thomas Lynley.
Bien vite, les deux enquêteurs découvrent que l’affaire est beaucoup plus complexe qu’un simple enlèvement…
Du brouillard londonien aux collines ensoleillées de Toscane, Elizabeth George nous emporte, avec cette dix-huitième enquête de Thomas Lynley, dans un tourbillon d’émotions et de trahisons.

Mon avis :
J’avance petit à petit – lentement mais surement – dans la série des enquêtes de Lynley et Barbara Havers.
Après un début un peu poussif, j’ai beaucoup aimé. Barbara est plus borderline que jamais, elle enquête « hors-piste » à la manière Lynley puissance 100 et une fois encore j’ai adoré ce personnage atypique, qui a tout faux, qui n’hésite pas à se mouiller jusqu’à la moelle pour ceux qu’elle considère comme ses amis, qui fait passer la loyauté du cœur avant tout et risque tout pour sauver ceux qu’elle aime.
J’ai bien aimé me promener en Toscane, dans l’une des rares villes de la région que je ne connais pas.
J’ai également trouvé intéressant de comparer la justice britannique et la justice italienne et de voir comment Barbara arrive à se dépatouiller dans toutes les circonstances. Certes parfois on se dit qu’elle en fait un peu trop, mais elle est si attachante. Ce tome nous montre la puissance de l’amour, de l’amitié, et la force de caractère de ceux qui sont seuls ou qui ont peur de perdre l’être qui représente tout pour eux.
Un thriller où les faux-pas, les entorses à la bien-pensance sont légion, où les fausses-pistes se croisent et se recroisent, que j’ai dévoré une fois que j’ai passé le début un peu lent à mon goût.
Un cocktail de trahison, manipulation, corruption, faux et usage de faux, intimidation, recours à la presse à scandale, à l’intimidation, au bidouillage informatique, au monde des hackers, des détectives privés… sur fond de règlements de compte dans les couloirs de la Met, avec un Lynley qui semble relever la tête après le décès de sa femme mais qui n’a pas choisi la voie la plus facile : bref de beaux sacs de nœuds où qu’on regarde…

Extraits :

il y avait des chances pour que les deux femmes soient l’une comme l’autre aussi fourbes qu’un boa constrictor affamé attendant son heure planqué derrière un canapé.

— Autrefois, je cherchais toujours plus loin, tout ce qui était hors de ma portée. Aujourd’hui, je m’aperçois que ce que je cherchais est à ma portée.

Les tabloïds s’adressent aux pires instincts de l’homme. Ils font leur beurre du goût malsain des uns pour les vices et de la cupidité des autres, d’ordre sexuel ou financier, peu importe.

Quant au maître des lieux, il n’avait rien de remarquable, hormis son état pelliculaire, spectaculaire en revanche, étant donné l’abondance des squames saupoudrant ses épaules : on aurait presque pu y faire du ski de fond

— Les carottes sont cuites, et là je cause pas cuisine

— Oh là là, on dirait le début de la fin.
Il ne put s’empêcher de rire.
— Pas du tout… Et si nous rassemblions notre courage et nous nous avancions jusqu’au bord du précipice ?
— Quel précipice ?
— Si nous reconnaissions que nous tenons l’un à l’autre… Cela nous effraye tous les deux, avouons-le, car tenir à quelqu’un, c’est s’exposer à souffrir, nous le savons tous les deux…

— Qu’est-ce que vous voulez, enfin ?
— La vérité pure et simple.
— Pas simple.

— Quoi ? Une collusion entre flics italiens et politiciens italiens pour étouffer la révélation d’une pandémie plus que probable, ça ne pue pas assez pour vous ? C’est à prendre ou à laisser. J’attends votre décision.

— J’ai eu une horrible journée, lui dit-il. Vous êtes mon antidote.
— C’est moche.
— Qu’est-ce qui est moche ?
— Que vous ayez eu une horrible journée. Que je sois votre antidote ne me déplaît pas.
— Vous plaît, donc ?

Depuis maintenant plus de quarante-huit heures, elle était tellement à cran qu’elle avait fumé une cigarette après l’autre – quatre paquets de Player’s. Elle avait les poumons d’une femme exécutée pour sorcellerie…

Quand on navigue à vue, on y va au pif.

Il savait même que Zita était la sainte patronne des domestiques. Pendant ses temps morts à Lucca – et, d’après lui, il y en avait eu un paquet – il avait eu tout loisir de visiter les sites touristiques de la ville. Une des principales attractions était l’église de San Frediano, qui contenait un cercueil vitré où le cadavre assez bien conservé de santa Zita était exposé dans sa robe de servante. De quoi donner des cauchemars aux petits enfants.

— On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, hein ? enchaîna-t-elle. Vous avez voulu une femme avec un passé haut en couleur, eh bien, vous avez eu une femme avec un présent haut en couleur.

Les ordinateurs, vous le savez sans doute, laissent des miettes de cookie sur leur chemin. Pour les amateurs comme vous et moi, ces miettes sont indétectables. Mais pour le spécialiste, ce travail est du gâteau… ou plutôt du cookie…

Elle sembla comprendre. En Italie, rien n’allait vite, sauf le débit des paroles et les voitures. Tout le reste allait piano, piano.

 

Image: le centre de Lucca (Toscane / Italie)

3 Replies to “George, Elizabeth «Juste une mauvaise action» (2014)”

  1. Allez Soeurette, plus que 2 pour combler le retard 😉
    « Une avalanche de conséquences » et « La punitions qu’elle mérite ».
    Pas d’autre enquête de Lynley parue pour le moment, ni en anglais, ni traduite.
    Heureusement car j’ai une PAL énooooorme…

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