George, Elizabeth «La ronde des mensonges» (2012)
Autrice : Née le 26 février 1949 aux Etats-Unis, Elizabeth George s’éprend, assez jeune, du Royaume-Uni. Et comme, d’après ses propres dires, il est plus facile d’écrire sur un sujet et un thème qui nous intéresse, elle situe toutes les intrigues de ses fascinantes enquêtes policières en Angleterre. Avant l’écriture, elle commence sa carrière comme professeur d’anglais en Californie où elle aime étudier tous les genres de littérature.
Série Inspecteur Lynley : Enquête dans le brouillard(1988) – Le Lieu du crime, Presses de la Cité, (1991) – Cérémonies barbares (1993) – Une douce vengeance, (1993) – Pour solde de tout compte( 1994) – Mal d’enfant (1994) – Un goût de cendres (1995) – Le Visage de l’ennemi( 1996) – Le Meurtre de la falaise, (1997) – Une patience d’ange (1999) – Mémoire infidèle (2001) – Un nid de mensonges, (2003) – Sans l’ombre d’un témoin, (2005) – Anatomie d’un crime (2007) – Le Rouge du péché (2008) – Le Cortège de la mort ( 2010) – La Ronde des mensonges (2012) – Juste une mauvaise action (2014) – Une avalanche de conséquences (2016) La punition qu’elle mérite ( 2019)
– George, Elizabeth « les enquêtes de Lynley » (Page sur la série)
– Série Inspecteur Lynley – 17ème enquête (j’ai lu tous les précédents mais pas tous commentés car je n’avais pas encore de blog)
Presses de la Cité – 4/10/2012 – 658 pages (Believing the Lie) / Pocket 10/10/2013 – 828 pages – Isabelle Chapman (Traductrice)
Résumé : Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateaux d’un château du Lake District. S’agirait-il d’une mort accidentelle ? L’oncle de la victime, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande que Lynley enquête dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l’héritier, ex-drogué repenti, ses sœurs, sa femme, ravissante Argentine dont il est passionnément épris, ainsi que la galerie de personnages hauts en couleur qui les entourent… et qui ont tous un secret à cacher.
Mon avis : Petit à petit, je rattrape mon retard dans la lecture de la série . C’est donc avec impatience que j’ai entamé la suite des aventures de Thomas Lynley et de Barbara. Je dois dire que j’ai eu du mal… Le roman est comme toujours un gros pavé, mais là, franchement, il aurait fallu tailler dans le tas… La première moitié du livre est d’un lent… Si je n’avais pas lu les seize premiers, jamais je n’aurais continué… Je me disais que cela allait fatalement changer, démarrer enfin… Et ouf, ce fut le cas… Mais c’est quand même un de ceux qui m’a le moins plu. Alors oui, le titre est super bien choisi ! Ils ont tous des choses à cacher. J’ai retrouvé avec plaisir Tommy, Barbara et Simon, même si je dois dire que je les ai trouvés très effacés dans ce roman. Barbara agit dans l’ombre, en évitant au maximum de croiser sa nouvelle cheffe Isabelle et en se faisant embobiner par sa voisine, mais au final elle est toujours aussi efficace… Cette fois, la part belle est faite à Deb, la femme de Simon, qui va tenir la vedette.
Lorsque Lynley est envoyé sur place, on imagine qu’il est là pour confirmer si oui ou non il y a eu meurtre alors que la police locale a conclu à un regrettable accident. Lynley va poursuivre ses investigations en s’appuyant sur les compétences de Simon et avec l’aide de Deb. Rapidement, Deb va se comporter comme un électron libre, mener sa propre enquête avec l’aide (?) d’un jeune journaliste de la presse à scandale qui rêve de faire la une de son torchon. Avec eux nous allons pénétrer dans l’intimité de la famille endeuillée et faire la connaissance d’une faune bien peu reluisante… Beaucoup de sujets sont abordés : la maltraitance des enfants, la pornographie enfantine, la difficulté d’avoir des enfants, les mères porteuses, l’homosexualité, la trahison, la manipulation, le chantage, la presse à scandale, l’alcoolisme … et j’en passe.
Alors accrochez vous pendant la première moitié (j’ai survolé bon nombre de pages) car la suite en vaut la peine.
Extraits :
« Je t’accepte tel que tu es, tu dois par conséquent m’accepter tel que je suis, car la vie est une suite de compromis »
Elle pratiquait l’observation comme l’un des beaux-arts. Aussi ne fallait-il surtout pas se frapper quand elle notait quoi que ce soit vous concernant, à moins que cela n’ait un rapport avec votre travail.
Lorsqu’il se produit un accident, on cherche toujours à faire porter la responsabilité à quelqu’un
Lui d’ordinaire si soucieux de la vérité, le voilà qui mentait comme un arracheur de dents ! C’en était presque gênant. Une femme n’aimait pas tellement savoir que son mari était aussi doué pour faire marcher les gens quand il le fallait.
d’après son expérience, plus les gens affectaient une franchise brutale dans leurs propos, plus ils avaient de choses à cacher.
La vengeance est un mobile puissant.
— Tout comme la cupidité, enchérit Deborah. Et tous les péchés mortels, non ? Pourquoi sinon seraient-ils mortels ?
Le pire, c’était qu’elle préférait crouler sous une masse de travail plutôt que d’assister impuissante à la désintégration progressive des fonctions intellectuelles de celle qui lui avait donné le jour.
La peur remontait en elle, pareille au mascaret quand il engloutissait la baie au bas de leur propriété. Elle aurait beau courir, les eaux lancées au grand galop finiraient par la submerger.
Il appartient à chacun de mener sa vie selon sa nature. Toi, tu essayes de correspondre à l’idée qu’un autre se fait de toi.
Le silence a sur les gens le même impact que le temps suspendu dans une salle d’interrogatoire. La tension qu’il génère est un grand égaliseur. On a du mal à supporter cette tension, surtout quand on a la possibilité de la désamorcer comme on neutralise une bombe à retardement.
Le cadre était approprié, il correspondait à un genre littéraire vieux de plus de cent ans, ces enquêtes au presbytère et autres meurtres dans la bibliothèque que l’on trouvait en format poche dans toutes les gares de chemin de fer du pays. Il était bien en peine de deviner ce qu’elle allait confesser, mais aussi il n’avait jamais compris comment les personnages de ces romans pouvaient rester tranquillement assis dans un salon pendant que le héros leur démontrait par quelle méthode il en était arrivé à la conclusion que l’un d’eux était le coupable.
Ce qui est vraiment étrange, c’est qu’après quarante ans de mariage un époux est souvent devenu semblable à une habitude.
Seuls les sociopathes réussissaient à ne pas se trahir, pour la simple raison que les yeux sont la mémoire de l’âme, et que les sociopathes n’ont pas d’âme.
Les images sont si présentes à son esprit qu’elle entend le train gronder, rugir, fendre l’air telle la foudre portée par le tonnerre. Et elle est à bord de ce train, lancée à toute allure vers son avenir, semant loin derrière elle les cendres de son passé.
Info : Grinling Gibbons : né le 4 avril 1648 et décédé le 3 août 1721, était un sculpteur anglais. Il est généralement considéré comme l’un des plus habiles sculpteurs sur bois d’Angleterre, et le seul dont le nom soit, à vrai dire, connu d’un large public. Il travaillait essentiellement le bois de tilleul, surtout pour l’exécution d’ornements baroques comportant des natures-mortes grandeur nature, destinés le plus souvent à des encadrements (glaces, jubés et cimaises) ; mais Gibbons a également réalisé des meubles et des placages figuratifs. Il a aussi signé des œuvres en pierre, surtout pour les églises, mais à un moment où il dirigeait déjà un important atelier, de sorte que la part personnelle de son travail dans ces dernières sculptures est difficile à apprécier.
Image : Lake Windermere, Lake District National Park, Cumbria, England
One Reply to “George, Elizabeth «La ronde des mensonges» (2012)”
Ca fait longtemps que j’ai lu ce livre et voici les commentaires qu’il m’avait inspirés à l ‘époque :
J’ai un peu moins accroché que d’habitude avec cette histoire… Finalement, c’est assez lent : la famille Fairclough et ses relations corrompues sont au centre de l’intrigue bien plus que l’enquête sur le meurtre de Cresswel (qui a laissé tombé femme et enfants pour vivre avec un homme).
Par contre l’évolution des personnages tels Barbara Havers et son voisin et ami Azhar (ainsi que sa fille et la mère de celle-ci qui est revenue dans leurs vies) et les relations entre Thomas et Isabelle Ardery (sa chef et amante) ou encore Deborah et Simon St James et leurs problèmes pour fonder une famille sont bien présents tout au long de ce roman et à la dernière page, on se dit qu’il faut bien vite que le prochain arrive dans les rayons des librairies