Brussolo, Serge «Les mangeurs de murailles» (1991)
Auteur : Serge Brussolo, né le 31 mai 1951 à Paris, est un écrivain français de science-fiction, de roman policier, de fantastique et de roman historique. Il est également connu sous quatre pseudonymes : Akira Suzuko, Kitty Doom, D. Morlok et Zeb Chillicothe
Editeur : Fleuve Noir – 11.1982 – 192 pages / Nouvelle édition en 1991 chez Gérard de Villiers, coll. « Les introuvables de Serge Brussolo » – Editions du masque 21/05/1991
Série : Sigrid et les Mondes perdus (littérature jeunesse) : L’Œil de la pieuvre – La Fiancée du crapaud – Le Grand Serpent – Les Mangeurs de murailles –
Résumé éditeur : Conçue pour résister à tous les cataclysmes, la ville-cube est une sorte de monstrueuse HLM totalement étanche, un monde clos et aveugle sans aucune porte de sortie sur l’extérieur, un abri verrouillé à jamais où s’empilent des centaines d’étages reliés entre eux par des ascenseurs dont l’usage est strictement réservé à la caste dominatrice des libres-voyageurs.
Un jour pourtant, la sacro-sainte étanchéité qui isole les univers-tiroirs va être rompue: des animaux mystérieux et terrifiants rongent les cloisons de séparation. Et voilà que des peuplades assoiffées de conquête… Ces errants, ces explorateurs, ces pillards vont bouleverser l’équilibre du monde souterrain, entamant le compte à rebours d’une bien étrange Apocalypse.(Source : Fleuve Noir)
Mon avis :
J’avais déjà lu plusieurs Brussolo il y a longtemps – avant la création de ce blog (Armés et dangereux – La captive de l’hiver – Les cavaliers de la pyramide – Le Chien de minuit – Conan Lord : Le pique-nique du crocodile- Les enfants du crépuscule – Iceberg Ltd – Le labyrinthe du pharaon – L’enfer, c’est à quel étage ? – Le syndrome du scaphandrier – Derelict – La princesse noire, Pèlerins des ténèbres, le manoir des sortilèges)
Une chose est sure et certaine : quand on commence un livre, on ne le lâche pas. Que ce soit un thriller, un policier ou un SF… Et maintenant j’ai envie de lire la série fantastique sur les loups garous «Les Nighthowlers » (Sous le pseudonyme de Akira Suzuko ) la meute hurlante + Le Fils des loups
Mais revenons aux Mangeurs de murailles : C’est clair et net : c’est juste l’enfer de devoir vivre dans cet environnement, qui se rapproche un peu de « Silo » de Hugh Howey et se situe dans un futur post-apocalyptique, une tour divisée par secteur.
Ce que je sais, c’est que les habitants de cette ville sont regroupés dans une ville qui est divisée en sections qui sont isolées les unes des autres et que les contacts entre les sections sont strictement prohibés. Tout est verrouillé au point que les assignés aux étages sont munis de puces qui les bloquent et les font s’autodétruire s’ils tentent de fuir, de se déplacer. Ce qui semble certain c’est que ce « confinement » est la conséquence d’une peur d’un mélange de personnes, de contact, d’une épidémie qui pourrait se propager et détruire le monde.
Dans ce monde cube, il y a des robots et des humains. Il y a aussi des animaux, tels des termites, qui détruisent l’étanchéité entre les différents secteurs.
Le héros, David, a pour métier « éboueur » alors qu’il rêvait d’etre médecin… mais un événement va le faire sortir du chemin tout tracé qui était le sien et une rencontre va bouleverser son train-train quotidien. Et je vous laisse l’accompagner dans cette aventure, en compagnie d’une jeune femme, qui fait partie d’une autre classe que lui…
Une fois de plus, j’ai commencé un Brussolo et je ne l’ai pas lâché… il va finir par me convertir à la SF..
Extraits :
« … La ville est comme un immeuble, disait souvent la mère de David, un immeuble dont chaque appartement serait un petit pays. «
— C’est une ville à étages, lui expliquait patiemment sa mère en l’attirant contre sa poitrine. Une multitude d’étages desservis par des centaines d’ascenseurs. À chaque niveau s’ouvre une salle qu’on appelle unité d’habitation, ou encore cellule, c’est dans l’une de ces salles que nous vivons en ce moment, c’est dans l’une de ces unités qu’a été construit le village où nous logeons.
Chaque cellule est un petit pays, mais comme ses habitants ne connaissent pour horizon que ses quatre murs, il ne peut être question pour eux de porter la guerre chez leurs voisins ou d’envier le territoire d’un autre clan. L’étanchéité est la condition même de la paix, et la non-circulation sa garantie suprême…
La religion du cube se résumait en deux mots barbares : « étanchéité » et « cloisonnement ».
Les épidémies qu’on croyait pouvoir juguler se sont déchaînées, résistant à tout, au froid, au feu, au temps même. Alors, on a construit des abris autonomes de survie. Des abris géants : les villes-cubes.
Bien sûr on n’avait jamais vu de taupe, de mineurs, et encore moins de métro, mais on se référait à des souvenirs de lecture, aux photos des vieilles encyclopédies qu’on pouvait encore feuilleter dans les bibliothèques, aux films historiques que diffusait parfois la télévision par câble.
Le système du cloisonnement a développé la phobie de l’incursion étrangère.
Quoi qu’il en soit, l’arrivée d’un étranger est restée depuis ce jour synonyme de malheur et de mort. Nous ne ferons pas exception à la règle.
L’épidémie a duré des années. Certaines cellules en étaient atteintes, d’autres pas. Pour enrayer la panique et la fuite de la population, on a inventé le principe de l’implant inhibiteur. Ainsi, les malades restaient chez eux et ne contribuaient pas à propager le mal dans les unités demeurées saines.
Dans un premier temps, notre objectif était d’établir le contact entre plusieurs unités situées au même étage. Les termites en forant leur tunnel ouvriraient des routes, des circuits de communication. Dans notre esprit, les gens allaient se découvrir, fraterniser, s’unir. Hélas !
Les gens ont eu peur d’emprunter les galeries, de partir à l’aventure. Le système du cloisonnement, la crainte des pseudo-épidémies, les tenaient cloués sur place.
Je suis une bouteille à la mer, rien d’autre. Un message à la dérive attendant d’être lu et compris.