Jong-Kwan, Lee «Séoul copycat» (2020)

Jong-Kwan, Lee «Séoul copycat» (2020)

Auteur : Auteur coréen, discret, presque secret, a été durant 15 ans rédacteur dans une revue professionnelle de criminologie. « Séoul copycat » est son premier roman.

Editions Matin Calme – 08.10.2020 – 253 pages / Pocket 13.01.2022 – 309 pages traduit du coréen par Moduk Koo et Claude Murcia

Résumé :
Un inspecteur se réveille à l’hôpital, sous les yeux d’une collègue et de son chef. Il a réchappé de justesse à un incendie alors qu’il poursuivait un dangereux copycat. Ce dernier a déjà tué trois personnes, trois personnes suspectées d’avoir commis des crimes, trois personnes qui ont été assassinées comme elles avaient probablement elles-mêmes assassiné leurs victimes.
Trois personnes qui étaient parvenues à échapper à la justice. Quel est ce copycat qui pense pouvoir pallier les imperfections de la justice, pourrait-il lui-même appartenir au système judiciaire, ou à la police ? Enquêtant sur les lieux des crimes, l’inspecteur avait accumulé les indices jusqu’à cet incendie. Sous le choc, il semble avoir perdu la mémoire, il semble avoir oublié que toutes ces preuves menaient à un seul homme, lui-même.
Le copycat est un assassin qui tue en imitant d’autres criminels dont il a connu les modes d’action dans les médias. Généralement il est lui-même un tueur en série. Ce mimétisme peut aller jusqu’à copier des crimes fictifs décrits dans des livres, films ou séries.

Mon avis :

Han Jisu est profileuse au service de l’analyse criminelle et comportementale dans la police de Séoul, elle parait totalement dénuée d’émotions, froide et factuelle. Elle est chargée par le Oh Daeyoung, le chef de la Criminelle de démasquer le tueur en série qui sévit sous l’appellation de Copycat, car il reproduit les crimes de meurtriers qui n’ont jamais pu être condamnés. Celui qui est soupçonné d’etre le Copycat n’est autre que Kim Hyeon, alias Lee Suyin, professeur en psychologie criminelle, expert criminalistique pour la police de Séoul. Léger problème… il est hospitalisé, après avoir perdu la vue et la mémoire suite à un incendie qui a failli lui coûter la vie.
Pas simple de lui faire avouer des crimes alors qu’il a perdu la mémoire… et pas simple de mener l’enquête et de déterminer si c’est bien lui le Copycat ou s’il est le seul à pouvoir identifier le Copycat, raison pour laquelle il se retrouve à l’hôpital.
Un thriller psychologique que j’ai trouvé passionnant et qui m’a tenue en haleine jusqu’à la dernière page. La seule petite difficulté est pour moi une difficulté récurrente avec les auteurs asiatiques… toujours du mal à m’y retrouver car les noms se ressemblent tous et ne me sont pas familiers.
Je recommande vivement ce thriller coréen qui nous fait pénétrer dans l’univers de la police sud-coréenne… un vrai panier de crabes…

Extraits :

Une telle absence de mémoire lui donnait l’impression d’avoir perdu sa vie entière et d’être égaré dans un lieu inconnu, où il se sentait impuissant.

Faute de preuves, on avait laissé libre le suspect.

Si les coupables mentent, leurs mouvements de bras et de mains diminuent généralement à cause de la charge cognitive. À l’inverse, en créant des mouvements elle espérait prendre la conduite de l’interrogatoire.

En général, les criminels ne sont pas tristes. Ils font tout pour se disculper. Inconsciemment, ils s’inventent un alibi psychologique.

La perte de mémoire ne signifie pas celle de la fonction cérébrale. Par ailleurs, il est très possible que sa perte de mémoire soit un problème psychologique et non fonctionnel.

— Un meurtre à retardement…

— Il existe de nombreuses façons de tuer. Étrangler, empoisonner, provoquer une chute, frapper sur la tête à coups de marteau, poignarder, etc., ce ne sont pas les manières qui manquent. Savez-vous quels sont les deux points communs à ces meurtres ?
— …
— Ils tuent de la façon la plus rapide et la plus sûre. Autrement dit, ces actes visent un effet immédiat, la mort des victimes. C’est justement pourquoi la police estime l’heure du meurtre par rapport à l’heure du décès. Le décès de la victime et le meurtre sont inséparables. Mais, dans le cas qui nous occupe, la mort n’est pas immédiate, elle prend du temps. Le résultat du meurtre, c’est-à-dire le décès de la victime, n’apparaît que plus tard. Il est alors difficile d’estimer l’heure du crime juste en observant l’état du cadavre ou en mesurant sa température.

Enquêter jusqu’à supprimer le doute, c’était la base du travail de la Criminelle.

— Dire qu’ils n’étaient pas coupables ne signifie pas qu’ils étaient innocents. Mais qu’il était impossible de prouver leurs crimes.

De vieilles maisons basses abandonnées, leurs toits teintés de rouille, s’alignaient. Le bout de la rue, courbé comme le dos d’un vieil homme, était invisible.

Si on perdait la mémoire, la haine ou le désir de vengeance disparaissaient-ils aussi ?

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