Vargas, Fred « Sur la dalle » (2023) 512 pages Série Adamsberg  : 10 ème tome

Vargas, Fred « Sur la dalle » (2023) 512 pages Série Adamsberg  : 10 ème tome

Auteur : Médiéviste et titulaire d’un doctorat d’histoire, Fred Vargas est chercheuse en Histoire et Archéologie au CNRS. Primés à plusieurs reprises, adaptés au cinéma (Pars vite et reviens tard) et à la télévision, traduits dans plus de quarante langues, ses romans policiers sont des best-sellers en France comme en Allemagne et en Italie. Son dernier opus, Quand sort la recluse, a été publié en 2017 chez Flammarion.

Après s’être placée en tête du classement des écrivains francophones les plus lus en 2017, la voilà couronnée du prestigieux prix Princesse des Asturies de littérature pour l’ensemble de son œuvre. Première femme à remporter « Le prix Princesse des Asturies » (Nobel hispanophone) depuis Margaret Atwood en 2008.

Série Les Évangélistes : Debout les morts (1995) – Un peu plus loin sur la droite (1996) – Sans feu ni lieu (1997)
Les enquêtes du Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg
Jean-Baptiste Adamsberg : « L’homme aux cercles bleus » – 1991 / « L’homme à l’envers » – 1999 / / »Pars vite et reviens tard » – 2001 / « Sous les vents de Neptune » – 2004 / « Dans les bois éternels » – 2006 / « Un lieu incertain » – 2008 / « L’armée furieuse » – 2011 / « Temps glaciaires » – 2015 /   Quand sort la recluse – 2017 /  « Sur la dalle » -2023
Autres romans : Les Jeux de l’amour et de la mort (1986) L’École du crime (1987, inédit) – Ceux qui vont mourir te saluent (1994, ce roman est le troisième publié mais a été rédigé en 1987, avant L’Homme aux cercles bleus)
Documents et essais :  Petit traité de toutes vérités sur l’existence (2001) – Critique de l’anxiété pure (2010) – La Vérité sur Cesare Battisti (2004) – L’Humanité en péril. Virons de bord, toute ! (2019) – Quelle chaleur allons-nous connaître ? Quelles solutions pour nous nourrir ? L’Humanité en péril, (2022)
Les titres en italiques ont été lus avant la création du blog 

Genre : Policiers, thrillers – Flammarion 10.05.20123 – 512 pages  

Les enquêtes du Commissaire Jean-Baptiste Adamsberg (10 ème tome)

Résumé :

— Le dolmen dont tu m’as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?
— А deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
— Ça date de quand, un dolmen ?
— Environ quatre mille ans.
— Donc des pierres pénétrées par les siècles. C’est parfait pour moi.
— Mais parfait pour quoi ?
— Et cela servait а quoi, ces dolmens ? demanda Adamsberg sans répondre.
— Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J’espère que cela ne te gêne pas.
— En rien. C’est lа que je vais aller m’allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.
— Et qu’est-ce que tu vas foutre lа-dessus ?
— Je ne sais pas, Johan.

Mon avis:
6 ans que je l’attendais le nouvel Adamsberg !!!
Et comme toujours j’ai plongé avec délice dans l’ambiance des romans de Fred Vargas et dans l’univers propre à Adamsberg! Un bonheur de retrouver la petite troupe : Danglard, Retancourt, Mercadet, Noël, Veyrenc : ils sont tous là. Enfin Danglard est là de loin alors que toute l’équipe se déplace en Bretagne, lui reste à Paris…
Adamsberg qui mène les enquêtes à son rythme, se préoccupe de la victime du crime d’un chauffard, un hérisson qu’il amène chez le vétérinaire…
Adamsberg se préoccupe de ce qui arrive dans un village de Bretagne… allez savoir pourquoi… et qui va aller épauler le commissaire du coin, Matthieu, qui n’en demandait pas tant…
Nous allons donc découvrir Combourg, le village, le Château, forteresse de granit, édifiée au 11e siècle. Une légende raconte que la tour du Chat, où Chateaubriand avait sa chambre, était hantée par un ancien seigneur des lieux, qui se transformait en chat noir. Et le village n’est pas hanté que par le chat noir: il y a le boiteux, et les fantômes… Et il n’y a pas que cette légende ; il y a les superstitions, comme ne pas piétiner une ombre… une croyance que l’on retrouve dans le monde entier…
Chateaubriand, mort en 1848 mais ressuscité en quelque sorte en la personne de Josselin de Chateaubriand… Et il va s’en passer des choses dans ce petit village ! Au point que lui et sa petite équipe vont être détachés sur le terrain, qu’on va leur confier l’enquête sur le meurtre, qui va devenir les meurtres… Et qui va devenir deux enquêtes…
Adamsberg qui s’intègre aux habitants du village, qui invente le scénario des meurtres et nous raconte l’histoire comme s’il écrivait le scénario d’un film… Ses réflexions mises bout à bout, entrelacées pour que le synopsis tienne debout, vont-elles tenir la route? Car il faut bien dire que coté preuves, ça pêche un peu… Mais coté imagination c’est bon ! Les intuitions d’Adamsberg, qui divague sur sa pierre couchée, ce fils rouge se révélera-t-il le bon fil à tirer? Ce qui est certain c’est qu’on ne s’ennuie pas un instant et que divagations rime avec action… Adamsberg va craindre pour sa vie, va être pris pour cible…

Extraits:

La destinée veut que cette jambe de bois hante toujours le château de Combourg, accompagnée d’un chat noir.

Un collègue canadien l’avait un jour qualifié de « pelleteux de nuages », un surnom dont les membres de sa Brigade usaient entre eux avec parcimonie et selon les circonstances.

Ici par exemple, beaucoup croient dur comme fer que si quelqu’un marche sur ton ombre, et particulièrement à la tête, cela porte atteinte à l’intégrité de ton âme et, à la longue, te fait mourir. Beaucoup d’autres, la majorité, en rigolent et s’amusent à traverser les ombres. 

Il connaissait sa réputation, ce qu’on lui reprochait comme ce qu’on admirait, le désordre de sa logique, les sentiers sinueux et inusités qu’il empruntait, ses cheminements qui pouvaient demeurer des énigmes, le respect voire le culte qu’il suscitait, ou bien l’antipathie, le rejet. On aurait pu tout autant le traiter de flemmard que de génie.

Ah, cela, c’est son autre facette. Il n’en a que deux d’ailleurs, c’est vous dire la profondeur de l’homme.

Adamsberg souriait. Qu’on le considère comme étrange – encore qu’il n’ait jamais bien compris pourquoi – ne le gênait en rien, mais croiser sur sa route d’autres dérèglements manifestes lui plaisait. Au moins n’était-il pas seul à « pelleter des nuages », et l’hirondelle de Johan était bel et bien un nuage. 

La part de flic en Adamsberg lutta pendant un moment contre lui-même, Jean-Baptiste Adamsberg.

« La Bretagne, ce pays des rébellions éternelles et des répressions impossibles. »

— C’est évident, dit Adamsberg, il extravague.
— Verbe très inusité, Jean-Baptiste. Inexistant, même.
— Je l’adopte et refais ma phrase : demain matin, après avoir reconnu les lieux chez Pouliquen, j’irai extravaguer sur mon dolmen.

je ne peux pas vous exposer point par point comment j’en suis venu là, car il s’agissait d’une nuée de points, ni logique, ni cohérente, et non pas de points gentiment rangés en ligne. Les éléments étaient dispersés, insaisissables parfois, ou incompréhensibles.
— Les idées vagues

 

Petite infosaviez vous que le mot « dalle » est féminin mais aussi masculin?

dalle (dal) masculin
  1. (vieilli) (Commerce) monnaie de compte dont on se servait dans plusieurs villes d’Allemagne.
    1. Noms des pièces d’argent : écu ou dalle. — (Jacques Peuchet, Dictionnaire universel de la géographie commerçante, Blanchon, 1798, page cdxvii)
    2. (vieilli Ancienne pièce de cinq francs.
      • Le dalle germanique (argent), vaut 5 francs, 75 centimes. — (J. Peuchet, Dictionnaire universel de la géographie commerçante, volume 1, 1798, page 196)
  2. (Argot ancien) (par extension) De l’argent. → l’expression que dalle vient de là
    1. Ils font payer cinq livres à l’entrée et nous on touche que dalle. — (Roopa Farooki, Le choix de Goldie, gaia,

 

3 Replies to “Vargas, Fred « Sur la dalle » (2023) 512 pages Série Adamsberg  : 10 ème tome”

  1. Terminé et validé 🙂 6 ans !!! qu’est-ce que le temps passe vite… Et pourtant quand on se replonge dans un roman de Fred Vargas, on a l’impression d’avoir quitté Adamsberg il y a quelques semaines…
    J’ai adoré !!! C’est sympa de voir que certain(e)s auteurs et autrices arrivent à nous garder toujours autant sous le charme de leurs personnages tout au long de ces années et de leurs histoires.

  2. Un grand cru que cet opus ?
    Adamsberg en Bretagne, 1 sosie descendant de Chateaubriand, 1 tueur en série, 1 gangster et sa bande de malfrats, Retencourt, Veyrenc, Mercadet et Noël…
    Les autres sont restés à Paris (Danglard m’a fort manqué, sans doute parce que je vois Jacques Spiesser, acteur que j’apprécie beaucoup !), Combourg et l’ombre du grand poète…
    Les critiques ne sont guère tendres (i.e. Babelio)…
    Et moi j’ai aimé, même si ce n’est pas le meilleur rompol de Vargas et qu’il me semble avoir lu de nombreux “mais“ !

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